Les Raisins de la colère est l’œuvre majeure de John Steinbeck. Primée par de nombreuses récompenses, ce roman dresse le portrait morose de l’Amérique lors de la Grande Dépression des années 1930. Alternant les descriptions lyriques de grandes étendues sauvages et indomptées, et les pérégrinations des migrants de l’Oklahoma, Steinbeck réalise une fresque engagée de l’histoire des États-Unis.
Après la crise de 1929, la rumeur d’un eldorado du travail se répand dans le pays, attirant des migrants par milliers jusqu’en Californie. La famille Joad va se rendre compte que ce rêve américain est en réalité un cauchemar. Avec en toile de fond la misère ouvrière, John Steinbeck, réalise un tableau particulièrement noir des conditions de vie des travailleurs. Les grandes institutions sont pointées du doigt, pour leur manque de compassion et l’exploitation des plus faibles jusqu'à une morte certaine. Sa grande symbolique et ses références bibliques en font une œuvre majeure de la littérature du XXe siècle. L’adaptation cinématographique de John Ford en 1940, couronnée par plusieurs oscars, a également considérablement contribué à cette reconnaissance mondiale.
Man Joad : Mère de famille et femme de Pa Joad. On ne connaît pas son prénom. Elle tente de maintenir sa famille unie face aux évènements tragiques qui s'abattent sur eux. Pa (Tom) Joad senior : Patriarche de la famille Joad et mari de Man Joad. Tom Joad junior : Il est le deuxième fils de la famille. Il rejoint sa famille à sa sortie de prison. Al Joad : C’est le frère cadet de Tom. Il a un penchant pour les femmes et les voitures. Noah Joad : C’est le fils aîné de la famille Joad. Blessé à sa naissance à cause de Pa, il en a gardé un caractère introverti et silencieux. Rose of Sharon Rivers : Aînée des filles de la famille Joad et femme de Connie Rivers dont elle porte l’enfant. Ruthie : C’est la benjamine de la famille. Winfield : C’est le plus jeune enfant de la famille. Connie Rivers : Jeune et naïf, il a du mal à assumer les responsabilités. Il est faible et peureux mais travailleur. Oncle John : Le frère de Pa Joad est doté d’un caractère lunatique et instable, il porte la culpabilité du décès de sa femme qui était enceinte. Jim Casy : C’est un ancien pasteur. Il rejoint la famille Joad avant de partir vers l’ouest avec eux.
La Grande Dépression : Steinbeck prend le parti de décrire la Grande Dépression du point de vue des plus démunis. Depuis l’exode forcé jusqu’à l’exploitation des travailleurs en Californie, il dresse le portrait d’une Amérique divisée. Les conditions naturelles se joignant à la politique extrême des propriétaires terriens et autres fortunés, la frange basse de la population ne peut que tenter de survivre. Exploités jusqu'à la lie, ils en sont réduits à s'entretuer tels des animaux. Cette déshumanisation est également montrée à travers la mécanisation du travail de la terre. La religion : La famille Joad est présentée comme une « sainte famille ». De nombreux symboles chrétiens se retrouvent, tant dans leurs descriptions que dans leurs actes ou même encore dans le titre du roman. Faisant de cette famille des martyrs, Steinbeck donne un caractère universel à cette histoire qui pourrait être celle de n’importe quelle famille à cette époque. La force de la nature : La nature occupe une place prépondérante dans l'œuvre de Steinbeck. Ancien étudiant en biologie, il est intéressé par les avancées scientifiques et botaniques des cultures, mais aussi par la force que dégage la terre. La nature devient un personnage à qui l’on prête un caractère tantôt calme et lyrique, tantôt agité de colères et de tempêtes.
L’histoire se déroule dans l’Oklahoma, dans les années 1930. Tout juste sorti de prison, Tom Joad rejoint sa famille chez son oncle, qu’il trouve en plein préparatifs de départ. En effet, suite au Dust Bowl, une succession de tempêtes de sable qui détruisent les cultures, la famille à été contrainte d’abandonner sa ferme de l’Oklahoma. Attirés par des tracts qui promettent travail et prospérité en Californie, ils investissent toutes leurs économies dans ce long voyage sur la route 66 en direction de l’ouest. Bien qu’enfreignant sa liberté conditionnelle, Tom décide de partir avec eux.
Chapitre 1
Chapitre 1
Quelque part dans le Midwest, le soleil brûle le sol. Les mois défilent sous les tempêtes de sable qui emportent tout sur leur passage. Les cultures dépérissent, les plants dessèchent et les hommes se terrent dans des refuges en se protégeant coûte que coûte de la poussière.
Chapitre 2
Chapitre 2
Tom Joad est libéré après quatre ans de prison. Il cherche à rentrer dans la ferme familiale. Il est finalement pris en stop par un camionneur.
Chapitre 3
Chapitre 3
Une tortue rampe le long de la route. Projetée sur le coté à cause des voitures, elle cherche à se remettre sur ses pattes pour reprendre son chemin.
Chapitre 4
Chapitre 4
En chemin vers la maison de famille, Tom ramasse la tortue pour son frère et rencontre une connaissance, Jim Casy, un ancien pasteur. Ils discutent de sa désillusion face à sa foi. En arrivant à la ferme, ils constatent qu’elle est désertée depuis quelques temps.
Chapitre 5
Chapitre 5
Les fermiers sont soumis aux « monstres » créés par les hommes riches et puissants : les banques qui volent les terres aux paysans et les exploitent ; et les tracteurs : les machines qui « violent la terre » et remplacent la main d’œuvre, mettant les hommes au chômage.
Chapitre 6
Chapitre 6
Dans la ferme à l’abandon, ils rencontrent Muley qui leur explique que la famille à été expulsée. Réfugiée chez l’oncle John, ils s'apprêtent à partir vers l’Ouest avec l’argent que leur ont rapporté les dernières cultures de coton.
Chapitre 7
Chapitre 7
Les migrants défilent chez les vendeurs de voitures. La demande est importante et les concessionnaires sans vergogne n'hésitent pas à arnaquer les paysans.
Chapitre 8
Chapitre 8
Retrouvailles avec la famille qui s'inquiète de savoir si Tom s’est échappé. Tous se préparent au départ dans une voiture modifiée en camion. Tom est heureux de les retrouver : Pa et Man, la matriarche sur qui repose la famille, l’oncle John et son caractère si particulier, les grands-parents qui se disputent, Noah le frère introverti et Al, son jeune frère qui l’admire.
Chapitre 9
Chapitre 9
La famille trie les objets qu’ils peuvent emporter, mais plus grand chose n’a de valeur et ils bradent tout ce qui est vendable. Ils se querellent à propos des souvenirs et autres babioles devenues superflues. La tristesse s’installe alors qu’ils laissent derrière eux tous les objets d’une vie : c’est leur passé qui disparaît.
Chapitre 10
Chapitre 10
Man se confie à Tom : elle s'inquiète de ce que la Californie a à offrir. Des rumeurs circulent, disant que la vie y serait aussi difficile que chez eux. Dans un élan de générosité, ils décident de prendre Jim Casy avec eux. Après avoir tué les derniers cochons, ils précipitent le départ. Mais le grand-père ne veut plus partir et doit être drogué puis emmené de force.
Chapitre 11
Chapitre 11
Les tracteurs sans âmes labourent la terre. Les machines tuent le romantisme d’une vie de labeur, de la relation entre l’homme, les animaux et le sol. Les maisons tombent à l’abandon, balayées par le vent et la poussière. La nature sauvage reprend peu à peu sa place.
Chapitre 12
Chapitre 12
La route 66 est un long ruban de goudron qui s’étend du Mississippi à la Californie. C’est la route des exilés, ils traversent les villes et les états dans le même but : fuir les expropriations, les inondations, les sécheresses pour trouver mieux derrière les montagnes Rocheuses. La peur de la panne est leur plus grande frayeur. On écoute les moteurs surchauffés, on négocie des pièces de rechanges…
Chapitre 13
Chapitre 13
Le voyage débute sur la route brûlante. Le chien des Joad se fait écraser devant une station-service. Un peu plus tard, c’est au tour du grand-père de trouver la mort dans une attaque foudroyante. Ils rencontrent d’autres familles voyageant vers le même but.
Chapitre 14
Chapitre 14
Les grandes puissances économiques ne comprennent pas les changements de la société : ce qui pousse l’homme à progresser, à bouleverser l’ordre établi. Les riches deviennent plus riches et les tracteurs labourent la terre.
Chapitre 15
Chapitre 15
Les bistrots jalonnant la route 66 voient d’un mauvais œil le passage des paysans. Elle effraie la clientèle de camionneurs habitués et d’hommes d’affaires sur la route. Les défilés de vieux tacots surchargés perturbent la circulation des villes.
Chapitre 16
Chapitre 16
La voiture tombe finalement en panne, et Al se sent responsable. Dans la panique qui s'ensuit, Man prend alors les rênes de la famille et décide de la marche à suivre. Pendant les réparations, ils campent avec les autres émigrés pendant que Al va chercher des pièces de rechange. La grand-mère commence délirer. Au campement, ils croisent un voyageur revenant de Californie qui les met en garde : tout n’est pas comme ils se l’imaginent.
Chapitre 17
Chapitre 17
Les migrants se regroupent sur la route, et le paradis de l’ouest devient un rêve commun. La solidarité se développe entres les exilés. Un petit monde se forme où apparaissent bientôt des règles tacites et des principes de vie qui régissent cette nouvelle société mouvante.
Chapitre 18
Chapitre 18
Les Joad arrivent aux contreforts de la Californie. Noah, séduit par le paysage, quitte la famille et part de son côté. La grand-mère est à l’agonie et s’éteint une fois le désert franchi. Ils sont émerveillés devant les grandes plaines verdoyantes que la Californie offre à leurs yeux, et cette vision soulage un peu leurs peines.
Chapitre 19
Chapitre 19
La Californie, autrefois mexicaine, est abandonnée par les fermiers devant l’ambition dévorante des nouveaux américains. Les terres sont exploitées et cultivées à outrance, les fermiers sont devenus des commerçants et ont perdu le contact humain avec leurs employés.
Chapitre 20
Chapitre 20
Après avoir enterré la grand-mère rapidemen, les Joad échouent dans un camp de travailleurs. La faim gagne du terrain et les conditions sont rudes. Connie décide de tenter sa chance seul et abandonne Rose et les Joad. Une altercation éclate et Casy se dénonce à la place de Tom. Autour d’eux, les autres travailleurs leur expliquent que le travail est en réalité rare, et que les Californiens ne voient pas d’un bon œil cette arrivée massive sur leur territoire. La famille s'enfuit du camp en apprenant qu’il va être brûlé.
Chapitre 21
Chapitre 21
Les indigènes attisent la haine et s’organisent en milices armées. Devant la hausse du chômage et la baisse des salaires, l’ambiance est explosive. Les gros propriétaires terriens ne font rien pour calmer la population car ils y trouvent leur compte en faisant monter leurs profits.
Chapitre 22
Chapitre 22
Les Joad découvrent le camp de Weedpatch dont on leur a dit du bien. En effet, il possède des sanitaires et l’eau courante, et la vie y est bien organisée. Les hommes ne trouvent toujours pas de travail dans les vergers. Man s’occupe de l’intendance et veille sur la famille.
Chapitre 23
Chapitre 23
Les exilés ont besoin de divertissements afin d’atténuer leur misère et de se remonter le moral. L’alcool, les conteurs, le cinéma, la musique et les danses sont les activités les plus prisés dans le camp.
Chapitre 24
Chapitre 24
Au bal du samedi soir, des perturbateurs sont chassés hors du campement par les locataires. Les autochtones les ont infiltrés pour pouvoir justifier une intervention de la police dans le but d’ordonner le démantèlement du camp.
Chapitre 25
Chapitre 25
Les cultures prospèrent, des beaux fruits et de nouvelles espèces sont créés. Mais, voulant augmenter leurs profits, les exploitants détruisent volontairement leurs productions. Partout en Californie se répand l’odeur de la décomposition, du vin tourné ; les cochons sont abattus et enterrés, les fruits brûlés au pétrole. La population dépérit, n’ayant pas les moyens d’acheter ces aliments devenus hors de prix.
Chapitre 26
Chapitre 26
Les Joad changent de camp pour un endroit au sud où il y aurait, semble-t-il, du travail. En effet, les exploitants embauchent à nouveau suite à une grève d’une partie des émigrés. Le provocateur de cette grève est Casy, le pasteur, qui soulève les travailleurs en leur faisant prendre conscience de leur exploitation. Une bagarre éclate, Casy est tué et Tom blessé. Il est désormais recherché et doit s’enfuir car il a tué le meurtrier de Casy. La famille s’enfuit de nouveau en cachant Tom sous des matelas.
Chapitre 27
Chapitre 27
On recherche des cueilleurs de coton. Le travail est payé au poids et est sujet à grands débats entre exploitants et récolteurs. Avec l’arrivée de la mécanisation du travail, cela sera sans doute la dernière récolte manuelle.
Chapitre 28
Chapitre 28
Les Joad sont embauchés à la cueillette. Suite à une dispute des enfants, la cachette de Tom est révélée, et il doit quitter le camp. Il pense poursuivre l’œuvre de Casy et prêcher la révolte. Al s'éprend de la fille des voisins, et les deux familles s’entendent pour les marier.
Chapitre 29
Chapitre 29
Les pluies hivernales deviennent torrentielles et détruisent les camps de travailleurs qui se réfugient dans les granges et les hangars. Les problèmes se multiplient : mendicité, vols, épidémies… La mortalité atteint un seuil record, et la haine de la population monte d’un cran. La faim et la peur engendrent la colère.
Chapitre 30
Chapitre 30
Les pluies surprennent les Joad dans le camp alors que Rose commence à accoucher. Malgré les efforts de Pa, la digue cède et l’eau monte rapidement. Rose accouche d’un enfant mort-né, l’oncle John choisit de le confier au fleuve en guise de malédiction pour les exploitants. Ils se séparent : Al reste avec sa fiancée pour surveiller leurs dernières affaires et Pa, Man, Rose et les enfants partent chercher un refuge. Dans une grange, ils rencontrent un père et son fils agonisant. Rose lui donne le sein pour le sauver.
« Comment vivre sans nos vies ? Comment pourrons-nous savoir que c’est nous, sans notre passé ? Non il faut le laisser. »
Chapitre 9« Ne laisse pas s’envoler trop haut tes espérances, pour n’avoir pas à ramper comme un ver de terre. »
Chapitre 10« Mais l’homme-machine qui conduit un tracteur mort sur une terre qu’il ne connaît pas, qu’il n’aime pas, ne comprend que la chimie, et il méprise la terre et se méprise lui-même. Quand les portes de tôle sont refermées il rentre chez lui, et son chez-lui n’est pas la terre. »
Chapitre 11« Eh bien tâchez d’en trouver de la liberté. Comme dit l’autre, ta liberté dépend du fric que t’as pour la payer. »
Chapitre 12