Tobie des marais est un roman écrit et publié à la veille du XXIe siècle. L’Europe a connu de grands bouleversements (Première et Deuxième Guerre mondiale) et se situe au cœur d’importantes réunifications.
Dès 1951, la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier est créée : elle réunit la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
Entre 1973 et 1995, l’Union européenne s’agrandit en accueillant 9 pays comme états membres : le Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni en 1973 ; la Grèce en 1981 ; l’Espagne et le Portugal dès 1986 et enfin l’Autriche, la Suède et la Finlande en 1995.
Sylvie Germain s’est inspirée du texte biblique intitulé Livre de Tobie. Elle empruntera la quasi-totalité des prénoms de son roman à ce livre religieux. Elle choisira même d’écrire une épigraphe au début de son roman (phrase que l’on prend d’un auteur et que l’on place au début d’un ouvrage ou d’un chapitre).
Le Livre de Tobie fait partie de l’Ancien Testament de la Bible. Les historiens sont généralement d’accord pour dater l’écriture de cette partie du livre entre 225 et 175 av. J.-C.
Anna : C’est la mère de Tobie et la femme de Théodore. Elle sera victime d’un accident de cheval dans lequel elle mourra. Arthur : C’est l’oncle de Théodore. Déborah : Elle est l’arrière-grand-mère de Tobie. D’origine juive, elle a fui la Pologne pour se rendre aux États-Unis et ensuite au Marais poitevin (région située au nord-ouest de la France). Obsidienne : C’est la jument d’Anna. Raphaël : Il est représenté comme une figure angélique car son amitié pour Tobie (qu’il rencontre durant un voyage) constituera un grand soutien. Rosa : C’est la mère de Théodore et par conséquent la grand-mère paternelle de Tobie. Sarra : C’est la fille d’un peintre nommé Ragouël. Tobie tombera sous son charme. Sarra serait la victime d’une terrible malédiction car 7 de ses anciens compagnons sont morts. Théodore : C’est le père de Tobie. Tobie : C’est le protagoniste (le personnage le plus important de l’ouvrage). Ses parents sont Théodore et Anna. Valentine : C’est la sœur de Théodore et donc la tante de Tobie. Violette : C’est la fille de Déborah et par conséquent la grand-tante de Tobie.
La mort : La mort est omniprésente dans l’œuvre. Le narrateur nous apprend que plusieurs personnes sont décédées dans des circonstances dramatiques. Ces morts concernent uniquement des membres de la famille qui se situent du côté paternel.
Dès le début du roman, la mort apparaît avec le décès d’Anna, la femme de Théodore.
Même lorsque Tobie tombe amoureux de Sarra, la mort n’est pas très loin : les anciens fiancés de Sarra sont tous décédés.
La malédiction : Une malédiction frapperait la famille de Tobie. C’est en tout cas ce que pense son arrière-grand-mère Déborah. Le lecteur peut vouloir confirmer cette hypothèse puisque dans le passé la mort a frappé cette famille à plusieurs reprises.
Le thème de la malédiction redouble d’intensité lorsque Tobie rencontre Sarra. Beaucoup de personnes la considèrent comme étant maudite. Cela dit, cette considération pour Sarra n’est pas due au hasard : Sarra a connu sept compagnons avant Tobie et tous sont morts.
Le lecteur sera sûrement amené à se poser la question suivante : Tobie échappera-t-il à un sort aussi tragique ?
Un jeune garçon nommé Tobie quitte la maison parentale à la suite d’une dispute avec son père. Vêtu d’un imperméable jaune et malgré un climat menaçant, Tobie décide de s’enfuir avec son vélo. Le père de Tobie (Théodore) voit apparaître sa femme (Anna) sur un cheval. L’horreur le saisit : sa femme est décapitée.
Déborah (l’arrière-grand-mère de Tobie) est persuadée qu’une malédiction plane sur la famille paternelle en raison de nombreuses morts ayant frappé au sein du cercle familial.
Tobie, devenu jeune homme, rencontre un garçon prénommé Raphaël avec qui il se liera d’amitié. Tous deux entreprendront un voyage au cours duquel Tobie rencontrera Sarra, une jeune femme à la beauté incroyable mais dont on dit qu’elle est maudite.
« Mais ce corps était incomplet, il lui manquait même le principal : la tête. Et c’était cette tête que recherchait Théodore dans les fourrés et les broussailles, partout. Et c’est pourquoi il appelait sa femme, – pour que de sa bouche elle lui réponde : "Je suis ici." »« Tobie fut saisi de panique ; jamais il n’avait vu son père ainsi. Un énorme sanglot lui monta à la gorge, mais si brusque qu’il s’y noua, se fit boule de plomb, et l’étrangla. L’effroi qui frappait Théodore depuis l’apparition de la cavalière acéphale se répercuta dans son fils. »« Anna était de vingt ans plus jeune que lui, mais cet écart d’âge, pas plus que les autres différences qui les distinguaient, n’avait constitué aucun obstacle. Les dissemblances entre eux, loin de provoquer la moindre discordance, avaient donné à leur couple une harmonie subtile. »« Et ce fut ainsi, dans l’exaltation des sens et un galop enjoué, qu’Anna s’était précipitée vers la mort. Les cils piquetés de minuscules grains de soleil, elle n’avait pas perçu le fil de fer tendu en travers du chemin. »