Fiche de lecture
Voyage au centre de la Terre, Jules Verne
Contexte

S’inspirant de ses voyages, Jules Verne explore l’idée d’un voyage extraordinaire : un voyage souterrain. Passionné de science, il fait vivre à ses personnages des aventures plus ou moins réalistes. Il se base sur des sciences émergentes pour nourrir son récit, comme la cryptologie pour le message codé, ou encore la paléontologie lorsqu’il décrit les fossiles découverts par Lindenbrock.

Ce roman est un habile mélange de données scientifiques, d’extrapolations osées et d’aventure. Les personnages sont emportés en Islande, pays éloigné et exotique pour le lecteur du XIXe siècle. L’histoire se passant au moment de sa publication, le public peut pleinement rêver à sa véracité.

Personnages

Pr. Otto Lidenbrock : Professeur de minéralogie à Hambourg, il est l’oncle d’Axel. Érudit et polyglotte, c’est un excentrique au tempérament impatient et impulsif.
Axel : Cet orphelin est le neveu et l’aide du professeur. Il est plus calme et mesuré que son oncle. Axel est fiancé à Graüben.
Hans Bjelke : Chasseur d’eider islandais, il est engagé par Otto Lidenbrock comme guide et homme à tout faire sur les conseils de son collègue Fridriksson.
Arne Saknussemm : C’est un grand naturaliste islandais. Alchimiste et voyageur, il est le prédécesseur de Lindenbrock. C’est lui qui a laissé un message codé pour rejoindre le centre de la terre.
Graüben : Pupille du professeur Lidenbrock, c’est la fiancée d’Axel.
Gouverneur Trampe, maire Finsen et professeur Fridriksson : Personnalités de Reykjavik

Thèmes

La science : Les précisions scientifiques apportées par Verne sur tous les sujets (minéralogie, volcanologie, paléontologie, etc.) renforcent le côté véridique de l’aventure. L’histoire étant située au moment de sa publication, l’effet de fiction est gommé.
L’aventure : Les nombreuses péripéties vécues par les protagonistes entraînent le lecteur dans une grande aventure qu’il a l’impression de partager. Le personnage d’Axel est un miroir du lecteur. Jeune et réticent au départ, il s’engage finalement dans ce voyage initiatique qui va changer sa vie.
Le futur anticipé : Par le biais de l’extravagant Lindenbrock, Verne peut se permettre d’extrapoler des théories fantasques basées sur un soupçon de vérité scientifique. Ces inventions et ces découvertes renvoient au thème du savant un peu fou, du scientifique loufoque qui fait progresser la science presque par hasard.

Résumé

Voyage au centre de la Terre raconte l’exploration d’un groupe de personnages composé du professeur Lindenbrock, d’Axel et de Hans Bjelke à travers un passage conduisant au centre de la Terre.

Hambourg, mai 1863. Le professeur de minéralogie Otto Lindenbrock découvre un parchemin codé, rédigé en caractères runiques islandais. Il tente de le décrypter mais c’est son neveu Axel qui y parvient. Le message est de Arne Saknussemm, un alchimiste islandais du XVIe siècle qui a découvert un passage jusqu’au centre de la Terre, via l’un des cratères d’un volcan éteint d’Islande, le Sneffels. Enthousiaste, Lindenbrock décide de partir pour l’Islande avec Axel dès le lendemain. Celui-ci est réticent car il ne pense pas qu’un tel voyage soit possible et, de plus, il vient de se fiancer. Après bon nombre de préparatifs, ils partent rapidement car l’entrée est indiquée par des conditions spéciales décrites précisement par Saknussemm.

Arrivés à Copenhague, le professeur se met en quête d’un bateau pour l’Islande. En attendant le départ, il fait faire à son neveu des exercices pour vaincre le vertige. Ils rencontrent des personnalités de Reykjavik : le gouverneur Trampe, le maire Finsen et le professeur Fridriksson qui leur présentera un bon guide. Ils engagent alors un chasseur d’eider, fiable et impassible, nommé Hans Bjelke : l’expédition est au complet.

Lidenbrock trouve au pied du volcan une inscription runique au nom de Saknussemm. D’après sa note, c’est là que se trouve le passage vers le centre de la Terre. Le 28 juin, la descente commence.

Lidenbrock note l’itinéraire parcouru dans son journal scientifique. Les nombreux embranchements compliquent l’avancée dans le volcan et retardent l’expédition. Grâce à l’expérience de Hans, la descente se poursuit, plus profondément, bien loin sous l’Atlantique. Axel se perd seul dans une galerie, mais il est secouru de justesse. Ils débouchent sur une grande mer intérieure, éclairée par des phénomènes électriques. La côte est parsemée de champignons fossiles géants. Ils embarquent sur un radeau de bois fossilisé sur la « mer Lindenbrock », où ils croisent des poissons et des dinosaures aquatiques disparus. Ils remontent alors dans le temps par leur exploration. Sur la côte, ils découvrent des restes d’animaux des ères quaternaire et tertiaire, dont un homme fossilisé. Ils décident finalement de rebrousser chemin après avoir entrevu un troupeau de mastodontes et un humanoïde géant.

Parvenus à un cul de sac, ils font exploser la paroi mais sont entraînés sur leur radeau quand la mer s’engouffre dans la brèche. L’eau est devenue bouillante et les provisions ont basculé par dessus bord. L’expédition semble condamnée quand Axel comprend avec horreur que le radeau se trouve dans le conduit d’un volcan prêt à entrer en irruption. Finalement, les trois voyageurs s’en sortent très brûlés et affaiblis, rejetés par un cratère sur le flanc d’un volcan, qu’ils découvrent être le Stromboli, en Italie. L’expédition retourne à Hambourg victorieuse, Lidenbrock devient célèbre et Axel peut épouser sa fiancée. Hans, lui, retourne en Islande, où l’oncle et le neveu espèrent aller le revoir un jour.

Citation

« Otto Lidenbrock n’était pas un méchant homme, j’en conviens volontiers ; mais, à moins de changements improbables, il mourra dans la peau d’un terrible original.

Il était professeur au Johannaeum, et faisait un cours de minéralogie pendant lequel il se mettait régulièrement en colère une fois ou deux. Non point qu’il se préoccupât d’avoir des élèves assidus à ses leçons, ni du degré d’attention qu’ils lui accordaient, ni du succès qu’ils pouvaient obtenir par la suite ; ces détails ne l’inquiétaient guère. Il professait “subjectivement”, suivant une expression de la philosophie allemande, pour lui et non pour les autres. C’était un savant égoïste, un puits de science dont la poulie grinçait quand on en voulait tirer quelque chose : en un mot, un avare. »

Chapitre 1
« D’abord je ne vis rien. Mes yeux, déshabitués de la lumière, se fermèrent brusquement. Lorsque je pus les rouvrir, je demeurai encore plus stupéfait qu’émerveillé.
“- La mer ! m’écriai-je.
- Oui, répondit mon oncle, la mer Lidenbrock, et, j’aime à le croire, aucun navigateur ne me disputera l’honneur de l’avoir découverte et le droit de la nommer de mon nom !” »

Chapitre 30
« La science, mon garçon, est faite d’erreurs, mais d’erreurs qu’il est bon de commettre, car elles mènent peu à peu à la vérité. »

Chapitre 31
« Fuir serait se conformer aux lois de la plus vulgaire prudence. Mais nous ne sommes pas venus ici pour être prudents. »

Chapitre 34