La proposition subordonnée conjonctive complément circonstanciel de condition

Rappels à propos de la proposition subordonnée

Une proposition subordonnée est une proposition qui, dans la phrase, dépend d’une proposition principale.
L’appellation « proposition subordonnée conjonctive » se réfère à la nature de la proposition. La nature d'une proposition subordonnée est déterminée par la nature ou classe grammaticale du mot qui l’introduit.

Une proposition subordonnée est dite « conjonctive » lorsqu’elle est introduite par une conjonction de subordination. Cette conjonctive peut être complétive ou circonstancielle et possède dans chacun de ces cas une fonction.

« CC de condition » est une des fonctions possibles de la proposition subordonnée dans la phrase. La proposition subordonnée circonstancielle de condition présente une condition nécessaire à la réalisation du fait exprimé dans la principale ou une hypothèse dont la suite est développée dans la principale.
Dans la construction la plus fréquente, on emploie la conjonction si.

La subordonnée introduite par si

La subordonnée introduite par si est toujours à l'indicatif – mais jamais au futur.
La principale dont elle dépend peut avoir un verbe conjugué à différents mode et temps selon ce que l’on souhaite exprimer.

La principale est à l'indicatif ou à l'impératif

Dans ce cas, l’action est présentée comme hautement probable ou réalisée.

État de la condition Subordonnée Principale
Condition réalisée ou supposée réalisée

Potentiel

Indicatif présent

Si la météo le permet… $\rightarrow$

Indicatif présent

…je randonne.

Indicatif imparfait

Si la météo le permettait… $\rightarrow$

Indicatif imparfait

… je randonnais

Indicatif présent

Si la météo le permet,… $\rightarrow$

Impératif présent

…viens randonner avec moi !

Dans les deux premiers exemples (principale à l’indicatif), les hypothèses n’expriment pas une vraie condition mais plutôt une répétition. Si pourrait être remplacé par quand ou chaque fois que.
Condition non réalisée mais possible dans l'avenir

Éventuel

Indicatif présent

Si la météo le permet…$\rightarrow$

Indicatif futur …je randonnerai.
Indicatif passé composé

Si tu as réussi ton stage…$\rightarrow$

Le PC met l’accent sur le résultat de l’action. On pourrait exprimer la même idée avec le présent : = si tu réussis ton stage.

Indicatif futur

…tu pourras être embauché.

La principale est au conditionnel (hors du réel)

Sens Subordonnée Principale
Action possible dans l'avenir mais incertaine

Potentiel

Si + imparfait

Si Paul restait avec moi, … $\rightarrow$

Conditionnel présent

… nous pourrions sortir.

Action non réalisable dans le présent

Irréel du présent

Si + imparfait

Si Paul restait avec moi,… $\rightarrow$

(mais en réalité, il ne reste pas)

Conditionnel présent

…nous pourrions sortir.

En apparence, le potentiel et l’irréel du présent sont identiques mais en fait, l’intention du locuteur n’est pas la même : au potentiel, le locuteur pense que Paul pourrait rester avec lui ; à l’irréel du présent, il en doute fortement. Seul le contexte indique si on est au potentiel ou à l’irréel.
Action non réalisée

Irréel du passé

Si + plus-que-parfait

Si nous avions obtenu notre passeport à temps…$\rightarrow$

Conditionnel passé

… nous aurions pu partir.

Quand la subordonnée est à l’indicatif plus-que-parfait, il est évident que l’action ne s’est pas réalisée car la condition n’a pas été remplie.

Les subordonnées introduites par une autre conjonction que « si »

Les subordonnées à l’indicatif

Les conjonctions suivant que, selon que réclament le mode indicatif. Elles expriment une double hypothèse.

  • Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. (La Fontaine)

Les subordonnées au subjonctif

On utilise le subjonctif après les conjonctions : à condition que, à moins que, à supposer que, en admettant que, pour peu que, pourvu que.

  • Je vous rejoindrai à condition qu’il fasse beau.
  • Je viendrai à moins qu’il pleuve.
  • Cette dernière phrase signifie : je viendrai s’il ne pleut pas.

Dans le cas d’une double hypothèse on emploiera soit que … soit que ou simplement que … que.

  • Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid, c’est mon habitude d’aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais- Royal. (Diderot)

Les subordonnées au conditionnel

Au cas où ou quand réclament le mode conditionnel.

  • Au cas où vous trouveriez sa porte fermée, sonnez chez la voisine.

La conjonction quand peut avoir le sens de si ou même si.

  • Quand vous auriez échoué, je n’aurais pas réussi pour autant.
  • Cet exemple pourrait être formulé ainsi : si vous aviez échoué, cela ne m’aurait pas fait réussir pour autant.
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