Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne - Partie 2

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  • La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est une parodie littéraire de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
  • Le texte d’Olympe de Gouges vise à convaincre de la nécessité d’affirmer l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est son combat, sa raison de vivre et la justification de sa notoriété posthume.

De l’égalité des sexes…

  • Quand de Gouges rédige sa Déclaration, le féminisme n’est pas d’un mouvement politique constitué. Aujourd’hui encore, cette mouvance place au centre des débats qui font l’actualité la question de la défense du statut des femmes.
  • De Gouges définit la « nation » comme la réunion des deux sexes. Il s’agit donc de renier tout texte qui ne s’appuierait pas sur cette égalité fondamentale. C’est une provocation puisque peu de choses avant elle laissent entendre que cette égalité soit possible.
  • L’article IV de la Déclaration considère que l’homme exerce une « tyrannie » sur la femme. Leur statut juridique est celui de mineure, à vie. Seules les femmes veuves, comme Olympe de Gouges, peuvent espérer obtenir un statut social digne, dégagé ainsi de l’engagement conjugal.
  • La Révolution ne va pas contribuer à changer le statut des femmes, alors qu’elles prennent une part importante à son déroulement (« journées d’octobre », prise des Tuileries).
  • Les femmes sont contraintes de forcer leur présence lors des débats à l’Assemblée où elles ne sont pas conviées. Sous la Terreur, on va dissoudre les « clubs de femmes », jugés trop revendicateurs.
  • En proclamant que « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits », de Gouges cherche donc à faire entrer les femmes dans la Révolution.
  • Il existe des hommes tout à fait conscients de cet état de soumission constante qui est imposé aux femmes, comme le philosophe Condorcet. Hélas, ils sont peu à prendre position.
  • De Gouges s’engage en son nom propre. Dans sa « dédicace à la reine » elle s’adresse à cette dernière comme si elle était son égale, au mépris des codes de respect en vigueur. Elle refuse ainsi de passer pour une courtisane.
  • Dans le « contrat social de l’homme et de la femme », c’est en tant que femme qu’elle désigne ses adversaires comme des « tartufes » ou « des bégueules ». Elle ose dénoncer l’injustice dont elle est victime. Elle montre un courage exceptionnel, digne d’une femme indépendante.
  • Pour justifier l’égalité entre les hommes et les femmes, de Gouges fait remarquer que ces dernières représentent la moitié de la population mondiale et rappelle qu’il existe déjà une égalité entre les sexes dès lors qu’il s’agit de travailler ou de payer des impôts.
  • À partir de ce constat, elle propose une série de mesures pour améliorer le sort de ses camarades : droit de vote, droit au divorce, reconnaissance de paternité contrainte en cas de grossesse non désirée, protection des prostituées, autorisation du mariage des prêtres.
  • Ces propositions sont révolutionnaires parce qu’elles ne vont pas de soi à la fin du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, certaines d’entre elles sont encore discutées dans notre société et font l’objet de débats parfois vifs.
  • De Gouges inaugure une forme de combat féministe qui connaît une forte actualité, non seulement parce que certains acquis sont menacés, mais aussi parce que des droits restent à acquérir : égalité des salaires, réforme de la parité au parlement, meilleure défense des femmes battues, etc.

…à l’égalité de tous les êtres

  • De Gouges écrit pour combattre. Pour elle, l’inégalité entre les hommes et les femmes est instituée par des hommes qui l’ont voulu. Il s’agit donc de désigner ces responsables et de proposer d’autres façons de voir le monde.
  • La défense des droits des femmes s’inscrit alors dans un combat qui suppose que la société doit être fondée sur l’égalité sociale. Elle part de l’idée que la situation sociale du dominant ou du dominé n’est que le fruit du hasard, et que, par conséquent, il faut permettre à chacun et à chacune de réussir selon ses aspirations personnelles.
  • Ainsi, pour de Gouges il n’est pas question de défendre uniquement les femmes. Il existe d’autres causes qui méritent d’être défendues. Cette convergence des luttes est aujourd’hui appelée l’intersectionnalité.
  • Olympe de Gouges défend alors les droits des personnes noires et dénonce l’esclavage. En 1784, elle écrira d’ailleurs Zamore et Mirza, pour parler de ce combat.
  • Olympe de Gouges défend l’universalisme : pour elle, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité peuvent embrasser le monde entier et concerner tous les humains.
  • Pour elle, le féminisme est une autre valeur fédératrice, car demander de nouveaux droits pour les femmes serait aussi un moyen de dépasser la discrimination qui sépare les riches et les pauvres.
  • Dans le postambule, l’autrice imagine alors une nouvelle femme, puissante et indépendante. De Gouges y dit bien la laideur de la condition féminine dans toutes les classes sociales.
  • L’éducation serait la clé pour l’avènement de cette femme nouvelle. Cette valeur universelle transcende les différentes natures des combats politiques, puisqu’une population éduquée serait une population prête à défendre la justice.
  • Au siècle des Lumières, cette universalité par le savoir et la connaissance est défendue par le projet de l’Encyclopédie, lancé par Diderot et d’Alembert.
  • Le militantisme d’Olympe de Gouges, que l’on retient surtout parce qu’il fait d’elle une pionnière du féminisme et parce qu’il permet de reconnaître la place sociale et politique de la femme, est remarquable parce qu’il n’est pas une simple colère partisane.
  • Les principes universels qu’on trouve dans sa Déclaration tendent à harmoniser la façon dont vivent les êtres humains les uns avec les autres. Ainsi le combat féministe est-il aussi un combat en faveur des esclaves, des plus démunis, et qui prône une réforme de l’organisation du clergé, de la noblesse et de l’éducation à l’échelle de la nation.
  • En cela, la Déclaration est le modèle d’expression des revendications philosophiques et juridiques des combats sociaux qui jalonnent les dix-neuvième et vingtième siècles : défense des ouvriers, réduction du temps de travail, interdiction du travail des enfants, etc.