Fiche de révision : La démocratie, les démocraties : quelles caractéristiques aujourd’hui ?

Définir la démocratie : un concept complexe

• La démocratie repose sur la souveraineté du peuple : c’est un régime dans lequel le pouvoir (kratos) est détenu par le peuple (dêmos).
• Les citoyens participent donc directement ou indirectement aux décisions et à la vie politique.
• Mais la démocratie est une notion complexe et plurielle :
• le mot « démocratie » renvoie à un type d’organisation politique :
• un régime politique avec des représentants élus librement, une séparation des pouvoirs et un État de droit ;
• une activité civique permanente marquée par le multipartisme et la possibilité d’exprimer des opinions politiques.
• le mot « démocratie » renvoie aussi à une forme de société spécifique qui fait des libertés fondamentales et de l’égalité des conditions des valeurs clés.
• La pratique de la démocratie est également plurielle :
• l’idée de démocratie dans sa définition de base (souveraineté des citoyens) est largement majoritaire dans le monde, mais en fonction de la manière dont cette définition est complétée et en fonction des interprétations et mises en pratiques, la perception de la pratique démocratique varie ;
• la démocratie (régime politique) peut être associée à différentes formes de gouvernement (exemples : république, monarchie parlementaire).
• Il n’y a donc pas une démocratie, mais des démocraties.
• La démocratie libérale est un type de pratique démocratique qui s’est imposée en Occident : dans ce modèle politique et idéologique, la protection des libertés est présentée comme constitutive de la démocratie.
• La démocratie s’oppose au totalitarisme car elle reconnaît et protège la diversité des opinions (elle admet une société hétérogène et garantit le pluralisme politique), là où le totalitarisme se construit sur le mythe d’un peuple qui ne fait qu’un (société lissée, parti unique et répression des opposants politiques).

Des écarts entre idéal démocratique et pratique concrète de la démocratie

• Les réalités démocratiques sont multiformes, mais aussi incomplètes : l’idéal démocratique est difficile à concrétiser.
• Depuis 1945, il y a eu une progression quantitative des pays ayant des pratiques démocratiques, mais la tendance de ces dernières années révèle un renforcement des États autoritaires et une fragilisation qualitative des régimes démocratiques.
• Plusieurs démocraties revêtent un caractère hybride (frontière floue entre démocratie et autoritarisme).
• Dans les pays occidentaux dont la tradition démocratique est ancienne, celle-ci apparaît également parfois fragilisée, notamment d’un point de vue de la qualité de la vie démocratique (exemple : participation de la société civile, participation électorale) et de la défense des libertés qui lui sont rattachées (exemple : recul des droits fondamentaux, des libertés civiles de réunion et d’association, de la liberté d’expression).
• L’exercice de la souveraineté du peuple est aussi questionné :
• Si le vote est universel, les représentants élus ne sont-ils pas parfois perçus par les populations comme des élites politiques qui concentrent le pouvoir (Marx dénonce un faux discours d’égalité politique qui masque une domination de classe) ?
• L’état de la compétence civique (fait d’avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour prendre part à la vie politique) permet-il à tous les citoyens de faire des choix éclairés sur des questions parfois techniques et complexes ?
• Les démocraties libérales en Occident font face à une « crise » démocratique qui témoigne de pratiques démocratiques en questionnement (exemples : mouvement des Gilet jaunes, abstention croissante) et qui interrogent la capacité du modèle démocratique actuel à se renouveler au regard de l’idéal démocratique que l’on souhaite construire.