Exercices L’instauration de la République et de la démocratie parlementaire (1870-1875)
Prépare-toi à progresser en Histoire avec ces exercices niveau 1re : "L’instauration de la République et de la démocratie parlementaire (1870-1875)". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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Barricade rue de Flandre, 1871, photographie, Musée Carnavalet
La Commune de Paris expliquée par Laure Godineau - Laure Godineau et Olivier Martin, « La Commune de Paris », Karambolage, Arte
Consigne générale :
Après avoir regardé attentivement la vidéo, les différentes questions vont vous permettre de raconter et d’expliquer ce qu’est la Commune de Paris.Pour quelles raisons le peuple parisien évoque-t-il un sentiment de trahison ?
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Lois du 25 février 1875 relatives à l’organisation des pouvoirs publics en France
ART.1 : Le pouvoir législatif s’exerce par deux Assemblées : la Chambre des députés et le Sénat. La Chambre des députés est nommée par le suffrage universel […] La composition, le mode de nomination et les attributions du Sénat seront réglés par une loi spéciale1.
ART. 2 : Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est rééligible.
ART. 3 : Le président de la République a l’initiative des lois, concurremment avec les membres des deux Chambres. Il promulgue les lois lorsqu’elles ont été votées par les deux Chambres ; il en surveille et en assure l’exécution.
Il a le droit de faire grâce ; les amnisties ne peuvent être accordées que par une loi. Il dispose de la force armée […].
ART. 5 : Le président de la République peut, sur l’avis conforme du Sénat, dissoudre la Chambre des députés avant l’expiration légale de son mandat.
ART. 6 : Les ministres sont solidairement responsables2 devant les Chambres de la politique générale du gouvernement, et individuellement de leurs actes personnels.1. Le Sénat n’est pas élu au suffrage universel direct : c’est le collège électoral qui vient élire les sénateurs.
2. Le président de la République nomme le président du Conseil des ministres, qui lui-même peut choisir les ministres du gouvernement. Ces ministres doivent rendre des comptes au Sénat et à la Chambre des députés qui peut renverser le gouvernement si nécessaire.Expliquez comment est organisé le pouvoir législatif en France.
Évaluation
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Introduction du dossier :
Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse pour empêcher le regroupement des États allemands en un empire unifié. À la suite de la victoire remportée par les Prussiens à Sedan le 1er septembre 1870, l’empereur est fait prisonnier. C’est dans ce contexte troublé qu’est proclamée la IIIe République, le 4 septembre 1870, alors que la ville de Paris est assiégée par l’armée prussienne et privée de ravitaillement. S’opposant fortement à l’armistice signé entre le gouvernement provisoire et les Allemands le 28 janvier 1871, les Parisiens déclenchent une insurrection à laquelle participe la militante anarchiste Louise Michel (1830-1905). Institutrice pour enfants pauvres à Montmartre, elle est une des figures les plus célèbres de la Commune de Paris, proclamée le 18 mars 1871. Du 21 au 28 mai 1871, elle prend part aux combats de la « Semaine sanglante », qui marque la fin de la brève existence du gouvernement révolutionnaire communard. Arrêtée et jugée, comme bon nombre de ses camarades de lutte, Louise Michel est déportée en Nouvelle-Calédonie en 1873, après un procès qui fut pour elle l’occasion d’affirmer fièrement ses opinions et ses convictions.
Document 1 : Le soulèvement du 18 mars 1871
Barricade de la Chaussée Ménilmontant protégée par le fédérés, le 18 mars 1871, pendant la Commune de Paris. Photographie, tirage sur papier albuminé, Paris, Musée Carnavalet
La Commune de Paris voit le jour le 18 mars 1871, à la suite du mouvement insurrectionnel déclenché par les Parisiens opposés à l’armistice signé entre le gouvernement provisoire et les Allemands le 28 janvier 1871.
Ce gouvernement révolutionnaire est constitué de 92 élus qui forment le Conseil de la Commune, où se mêlent des républicains, des internationalistes, des blanquistes, des radicaux et des socialistes anarchistes. Pendant la courte période de son existence, la Commune vote et applique des mesures audacieuses, à l’image de la séparation de l’Église et de l’État, de l’instruction gratuite, obligatoire et laïque pour filles et garçons, ou du début de l’instauration de la journée de 10 heures de travail. Mais ces initiatives sociales prennent fin avec la « Semaine sanglante » (21 au 28 mai 1871) au cours de laquelle de terribles batailles opposent les fédérés aux « Versaillais », membres du gouvernement dirigé par Adolphe Thiers et constitué, en majorité, de monarchistes signataires de la paix avec l’Allemagne. Les troupes « versaillaises » d’Adolphe Thiers reprennent alors la ville aux communards (partisans de la Commune) dans une répression violente.Internationalistes :
Partisans de la Première Internationale ouvrière fondée à Londres en 1864.Blanquistes :
Partisans du blanquisme, une doctrine issue des idées et de l’action du révolutionnaire et socialiste Auguste Blanqui, et qui se développe en France entre 1848 et 1871. Le blanquisme a pour but ultime l’éclatement d’une révolution, suscitée par une action politique et militante structurée.Fédérés :
Gardes nationaux qui participèrent au mouvement insurrectionnel de la Commune de Paris. Ils prirent le nom de « fédérés » quand se constitua le Fédération républicaine de la garde nationale de Paris.« Versaillais » :
Nom donné aux membres du gouvernement – majoritairement constitué de monarchistes –, de l’Assemblée et de l’armée dirigées par Adolphe Thiers. Ils sont signataires de la paix avec l’Allemagne.Document 2 : Louise Michel, femme combattante de la Commune de Paris
Louise Michel dans l’uniforme des fédérés. Photographie, 1871, Montreuil, Musée de l’histoire vivante
Prenant part au Conseil de la Commune de Paris, Louise Michel œuvre à l’établissement d’une République sociale et démocratique. La pensée et l’engagement politique de cette ardente féministe sont influencés par le blanquisme. Bien qu’étant à la tête du Comité de vigilance de Montmartre, elle prend aussi part au Club de la Révolution qui siège à l’église Saint-Bernard de la Chapelle et publie régulièrement des textes engagés dans le journal Le Cri du peuple. Durant la « Semaine sanglante », Louise Michel participe au conflit avec une grande bravoure, apportant également son aide aux communards blessés. La répression est d’une telle violence qu’elle se traduit par la mort de près de 20 000 Parisiens. Par la suite, 15 conseils de guerre sont chargés de juger les insurgés et, comme de nombreux communards, Louise Michel est déportée en Nouvelle-Calédonie en 1873. Quelques années plus tard, sa peine est commuée en simple bannissement et elle poursuit sa mission d’instruction en enseignant la lecture et l’écriture aux Canaques. De retour en France en novembre 1880 grâce à la campagne d’amnistie menée par Victor Hugo pour la libération des participants à la Commune de Paris, elle poursuit son engagement politique en militant au sein du mouvement ouvrier français anarchiste, et en œuvrant pour la défense du droit des femmes et des minorités.
Document 3 : Le symbole de la lutte sociale de la seconde moitié du XIXe siècle
Jules Girardet, Louise Michel harangue les communards, huile sur bois, fin XIXe siècle
Avec cette œuvre, le peintre Jules Girardet inaugure les représentations idéalisées de Louise Michel, pour l’élever au rang de symbole le plus éclatant de la Commune, après un procès retentissant tenu au mois de décembre 1871 et une condamnation à la déportation en Nouvelle-Calédonie.
La militante anarchiste est représentée au milieu de ses camarades devant le mur des fédérés de Satory, le camp militaire où une centaine de communards détenus par les troupes versaillaises et condamnés à mort par le conseil de guerre ont été fusillés le 28 novembre 1871. Une plaque en souvenir de leur combat et de leur sacrifice en témoigne aujourd’hui. Lors de son procès devant le sixième conseil de guerre, Louise Michel avait déclaré : « Ce que je réclame de vous qui vous donnez comme mes juges, c’est le champ de Satory où sont tombés nos frères… »Document 4 : Le bataillon des femmes de la Seine
Une affiche datée du 10 octobre 1870 permet à Félix Belly d’annoncer la création du 1er bataillon des Amazones de la Seine dont il a pris provisoirement le commandement. En effet, alors que Paris est encore aux mains des Prussiens depuis le mois de septembre, de nombreuses femmes souhaitent prendre une part active à la défense de la Commune. Aussi, un grand nombre d’entre elles se rassemblent dans des troupes armées, chargées de défendre des zones stratégiques des différents arrondissements parisiens. Voici quelques extraits choisis tirés de cette affiche.
« Pour répondre aux vœux qui nous ont été exprimés par de nombreuses lettres, et aux dispositions généreuses d’une grande partie de la population féminine de Paris, il sera formé successivement, au fur et à mesure des ressources qui nous seront fournies pour leur organisation et leur armement, dix bataillons de femmes, sans distinction de classes sociales, qui prendront le titre d’Amazones de la Seine. »
« Ces bataillons sont principalement destinés à défendre les remparts et les barricades, concurremment avec la partie la plus sédentaire de la Garde nationale, et à rendre aux combattants dans les rangs desquels ils seraient distribués par compagnies, tous les services domestiques et fraternels, compatibles avec l’ordre moral et la discipline militaire. Ils se chargeront, en outre, de donner aux blessés, sur les remparts, les premiers soins, qui leur éviteront le supplice d’une attente de plusieurs heures. […] »
« Le costume des Amazones de la Seine se composera d’un pantalon noir à bandes orange, d’une blouse de laine noire à capuchon et d’un képi noir à liserés orange, avec une cartouchière en bandoulière. […] Le bataillon comprendra huit compagnies de 150 Amazones, en tout 1 200 ; et chaque compagnie sera immédiatement exercée par des instructeurs au maniement du fusil et à la marche régimentaire. »
« Pour couvrir les frais de cette création qui doit être improvisée, sous peine de devenir inutile, un appel adressé, par la voie de la presse, à toutes les dames des classes riches, sollicitera de leur patriotisme et de leur intérêt bien entendu, le sacrifice de leur superflu à la cause sacrée du pays. Elles ont assez de bracelets, de colliers et de bijoux, que leur arracherait le brigandage prussien si Paris succombait, pour armer cent mille de leurs sœurs. […] »
Document 5 : Louise-Michel, une existence extraordinaire
Cette vidéo retrace la vie aventureuse de Louise Michel, de son action militante pendant la Commune de Paris, à sa détention en Nouvelle-Calédonie, et jusqu’à son retour sur le sol français en 1880 et la poursuite de son engagement politique.
Document 6 : Louise Michel, pionnière du féminisme
« Ainsi, nous habitons le vieil arbre social, que l’on s’entête à croire bien vivant, tandis que le moindre souffle l’anéantira et en dispersera les cendres. Nul être n’échappe aux transformations qui, au bout de quelques années, l’ont changé jusqu’à la dernière parcelle. Puis vient la Révolution qui secoue tout cela dans ses tempêtes. C’est là que nous en sommes ! Les êtres, les races et, dans les races, ces deux parties de l’humanité : l’homme et la femme, qui devraient marcher main dans la main et dont l’antagonisme durera tant que la plus forte commandera ou croira commander à l’autre réduite aux ruses, à la domination occulte qui sont les armes des esclaves. Partout la lutte est engagée. Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendant, la femme est toujours, comme le disait le vieux Molière, le potage de l’homme. Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe. Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes pas mal de révoltées, prenant tout simplement notre place à la lutte, sans la demander. – Vous parlementeriez jusqu’à la fin du monde ! Pour ma part, camarades, je n’ai pas voulu être le potage de l’homme, et je m’en suis allée à travers la vie, avec la vile multitude, sans donner d’esclaves aux Césars. »
Louise Michel, Mémoires de Louise Michel écrites par elle-même, Paris, F. Roy, 1886, vol. 1, p. 103-104
QUESTION
Qui sont les fédérés ? Quel a été leur rôle durant la Commune de Paris de 1871 ? (doc. 1 et 2)