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Introduction :
Ce cours va traiter la question de l’originalité de l’espace économique européen. Le commerce est mondial : il concerne tous les pays du globe, mais à des degrés différents. Certains s’y engagent totalement et l’essentiel de leur production est destinée à l’exportation, d’autres états au contraire importent plus qu’ils n’exportent. Cependant, nous allons voir que ces échanges ne sont pas fait au hasard et répondent avant tout à des logiques de proximité. En effet, on remarque partout dans le monde que des États voisins ont créé des espaces économiques où les échanges de marchandises sont facilités. Pour comprendre comment fonctionne un tel espace, nous allons nous concentrer sur celui qui effectue le plus d’échanges, l’espace économique européen, et tenter de comprendre pourquoi il occupe cette première place.
En première partie nous ferons d’abord un tour d’horizon des principaux espaces de regroupement économique et verrons quels sont les accords qu’ils ont signé. Nous verrons en deuxième partie que l’espace européen est celui qui a poussé le plus loin les accords et les conséquences que cela a. Enfin, en troisième partie, nous verrons que malgré les difficultés rencontrées, la mise en place d’une monnaie unique est sans doute ce qui explique que l’Europe occupe la première place des échanges mondiaux.
Les grands espaces économiques mondiaux
Une forme d’organisation mondiale
Aujourd’hui, tous les pays sont des acteurs mondiaux, mais les échanges sont plus fréquents et plus important entre certains, ce qui crée des zones économiques. Les principales sont l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. Elles constituent la Triade. Les échanges à l’intérieur et entre ces trois régions du globe sont plus importants que dans l’ensemble du monde !
Le rapprochement de ces trois zones du globe s’explique avant tout par le facteur de proximité :
Cette carte présente les principales organisations économiques mondiales. Parmi tous les accords commerciaux qui existent, on peut citer par exemple l’Accord de libre échange Nord-Américain, l’ALENA ; l’Association des nations d’Asie du Sud-est (ASEAN), le MERCOSUR ou encore l’Union européenne. L’existence de ces zones d’échanges est motivée par une même quête de croissance.
Intégration économique :
On parle d’intégration économique pour décrire l’élaboration des espaces d’échanges libres de toute entrave. En fonction de ces accords, les biens et les services, mais aussi parfois les hommes et les capitaux circulent librement entre plusieurs pays géographiquement proches, qui se dotent pour cela d’institutions communes.
Les différents degrés d’intégration économique
Béla Balassa, économiste, distingue cinq systèmes d’accords commerciaux, qui sont cinq degrés d’intégration économique avec un engagement progressif.
Mais quel que soit leur degré d’engagement, ces accords régionaux ont tous le même grand objectif : stimuler le développement et la croissance économique entre leurs États membres en favorisant le libre-échange.
Le commerce international
En observant la carte ci-dessus, on se rend compte de plusieurs choses :
Comment peut-on expliquer cette position de l’UE ? Pour bien comprendre, il nous faut passer par l’histoire récente de notre continent, car la construction de l’Europe est un processus long qui n’a pas été uniquement fondé sur des objectifs économiques mais aussi sur des enjeux politiques de paix et de stabilité.
L’originalité de l’intégration européenne
Pour comprendre pourquoi l’Europe encourage tellement les échanges commerciaux, il faut s’intéresser à l’histoire de sa construction. Cela a été un processus long, fondé sur des objectifs économiques mais aussi sur une volonté de paix et de stabilité politique.
Le cas spécifique de l’Union européenne : les étapes de l’intégration
Les étapes de la construction européenne
Créer des lois pour l’Europe
L’Union européenne est donc avant tout un marché commun qui a plusieurs objectifs :
L’Union européenne est donc bien un cas original d’intégration économique. Globalement, les objectifs de paix et de développement économique et social ont été atteints. C’est d’ailleurs un modèle pour beaucoup de pays dans le monde et un exemple d’intégration réussie pour les économistes. Avec la mise en circulation de l’euro, cette intégration va encore plus loin : elle devient une intégration monétaire.
Une expérience unique : l’intégration monétaire
Intégration monétaire :
L’intégration monétaire est le processus par lequel des pays renoncent à leur souveraineté monétaire pour instaurer ensemble une monnaie et une politique monétaire communes.
L’intégration monétaire ne concerne pas tous les pays de l’Union européenne. Pour en faire partie, il faut satisfaire à un certain nombre de critères, liés notamment à l’état de l’économie nationale ou des finances publiques. La zone euro débute avec 11 pays en 2002 et concerne aujourd’hui 19 États. Pour eux, la monnaie unique est un véritable enjeu économique. Elle leur permet d’avoir de l’influence au niveau international en concurrençant le dollar. Mais un autre effet est de renforcer les interdépendances entre chacun de ces États membres.
Pourquoi une monnaie unique ?
En adoptant l’euro, les pays européens renoncent à une de leurs compétences essentielles : celle de fabriquer leur propre monnaie et donc de conduire la politique monétaire. Pour rappel, les politiques économiques d’un État sont constituées, d’une part, des politiques budgétaires, et d’une autre des politiques monétaires. Le tout forme ce que l’on appelle le policy mix. En acceptant la mise en place d’une politique monétaire unique, les États qui ont adopté l’euro renoncent donc à un de leurs instruments de politique économique.
Ce renoncement s’explique par plusieurs raisons, toutes liées au contexte financier et international :
Que ce soit du point de vue des consommateurs, des capitaux étrangers, du marché des devises ou au regard du risque de change, l’intégration monétaire (le passage à la monnaie unique) était donc justifiée par de nombreux arguments. Sa mise en place a cependant exigé le respect de contraintes économiques et financières. C’est ce qui explique que tous les pays européens n’ont pas pu adopter l’euro en même temps.
Les mécanismes d’intégration monétaire européenne
L’adoption de l’euro nécessite une certaine uniformisation des politiques économiques de chaque pays. Les économies étant de plus en plus connectées, il est dangereux d’intégrer dans une union monétaire un État dont la situation fragile pourrait entraîner tous les autres dans la crise. Le traité de Maastricht donnait en 1992 les conditions à remplir pour pouvoir prétendre intégrer la zone euro :
Ces quatre critères sont appelés critères de convergence. En les appliquant, chacun des pays participe à créer des conditions économiques similaires pour animer ensemble un espace monétaire unique.
Un autre pacte est signé en 1997 : le Pacte de stabilité et de croissance. Il concerne les pays ayant adopté l’euro et ceux qui souhaiteraient le faire. Il confirme l’interdiction de dépasser les 3 % de déficit du PIB et les 60 % de dette publique, sous peine de sanctions économiques de la Commission européenne. Ce pacte est souvent critiqué : en période de récession, il interdit aux États de s’endetter pour compenser la réduction de leurs recettes et continuer à mener leurs politiques publiques, ce qui les contraint à augmenter leurs impôts.
Toutes ces règles liées à l’utilisation de l’euro impliquent donc aussi la réduction des marges de manœuvre des États, en les rendant tous interdépendants dans les choix de leurs politiques économiques.
Conclusion :
Le commerce mondial tend à se régionaliser que ce soit au moyen de la zone de libre-échange, de l’union douanière, du marché commun ou de l’intégration monétaire. L’Union européenne est un exemple unique d’intégration qui s’explique par des raisons économiques, historiques et politiques. Cette intégration a permis à l’Europe d’accéder à une place de premier plan sur la scène économique mondiale.
Avec l’euro, l’UE a mis en place une intégration monétaire : une monnaie unique, une Banque centrale européenne, une seule politique monétaire pour tous. L’euro était une nécessité pour faire bénéficier à tous les citoyens des retombées économiques de l’ouverture internationale. Mais sa mise en œuvre a exigé l’instauration d’un certain nombre de règles : les critères de convergences et le pacte de stabilité et de croissance, qui sont contraignantes pour les États et renforcent les interdépendances entre leurs politiques.