L'interrogation directe

L’interrogation directe est une question exprimée dans une proposition indépendante et se terminant par un point d’interrogation.

L’interrogation directe et sa ponctuation

Emploi de l’interrogation directe

On peut trouver une interrogation directe :

  • dans un dialogue, quand la question est posée à un interlocuteur ;
  • dans un monologue, quand le locuteur se parle à lui-même, exprime ses doutes ou ses réflexions intérieures :
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Citation

« On m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? »

Molière, L’Avare, Acte IV, Scène 7

« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ? »

Lamartine, Le Lac

  • dans un énoncé narratif ou argumentatif comme procédé rhétorique pour structurer le raisonnement ou susciter la réflexion (« Quelle conclusion tirer de cette étude ? ») ou interpeller le lecteur (« L'autre jour, au fond d'un vallon, / Un serpent piqua Jean Fréron. / Que pensez-vous qu'il arriva ? / Ce fut le serpent qui creva. » Voltaire, Poésies)

Quand la question posée n’attend pas vraiment de réponse faute d’un interlocuteur réel, on dit de cette question qu’elle est rhétorique.

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Citation

« Mon bras, qu’avec respect toute l’Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ? »

Corneille, Le Cid, Acte I, Scène 4

Ordre des mots et ponctuation

L’inversion sujet-verbe ainsi que le point d’interrogation final caractérisent l’interrogation directe :

  • Où vas-tu ?

Dans un dialogue, les guillemets encadrent la question ; ils sont précédés de deux points quand le verbe de parole est présent juste avant.

  • Sa mère lui demanda : « Pourquoi as-tu montré la tache que tu as dans le dos ?» Ce verbe peut être aussi placé en incise.
  • « Pourquoi, lui demanda sa mère, as-tu montré la tache que tu as dans le dos ? »

Quand elle apparaît dans un monologue, un texte argumentatif ou tout type d’énoncé ne restituant pas un dialogue, les guillemets disparaissent.

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Citation

« Être ou ne pas être, telle est la question…
Est-il plus noble pour l’âme de souffrir
Les traits et les flèches de la fortune outrageante,
Ou de s’armer contre une mer de douleurs
Et, en luttant, y mettre fin ?

Shakespeare, Hamlet, Acte III, Scène 1

Quand la question relève du style parlé, oral, l’ordre sujet + verbe des phrases affirmatives est conservé. Seuls l’intonation et le point d’interrogation marquent l’interrogation.

  • « — Dieu, que tu as l’air bête en ce moment, ma fille !… Tu m’écoutes ? » (Colette, Sido)
  • Dans un langage plus soutenu, la question aurait dû être formulée ainsi : M’écoutes-tu ?

Quand la phrase interrogative débute par son sujet, la syntaxe impose de reprendre celui-ci par un pronom personnel.

  • La petite écoute-t-elle Sido ?

Interrogation totale et interrogation partielle

Il existe deux types d’interrogation : l’interrogation totale (ou question fermée) et l’interrogation partielle (ou question ouverte).

L’interrogation totale

L’interrogation est totale lorsque la question posée appelle « oui » ou « non » comme réponse.

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Citation

« Veux-tu mon bras pour faire un tour dans le village ?
— Non, je suis lasse. »

Musset, On ne badine pas avec l’amour, Acte I, Scène 3

L’interrogation partielle

L’interrogation partielle (ou question ouverte) appelle tout type de réponse sauf « oui » ou « non ».

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Citation

« — Quand auras-tu fini de vouloir imiter Mimi Antonin dans tout ce qu’elle fait, chaque fois qu’elle vient en vacances chez sa grand-mère ? »

Colette, Sido

À l’écrit comme à l’oral, les interrogations partielles et totales peuvent se succéder.

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Citation

« Que crains-tu de moi ? Tu ne veux pas qu’on nous marie ? eh bien ne nous marions pas ; est-ce une raison pour nous haïr ? Ne sommes-nous pas le frère et la sœur ?

Musset, On ne badine pas avec l’amour, Acte II, Scène 1

  • Dans cet extrait, seule la première interrogation est partielle. Elle se distingue des autres en étant introduite par un mot interrogatif « que » alors que les interrogations totales n’en ont pas.

Les mots introduisant l’interrogation partielle

  • Les pronoms interrogatifs simples : qui ? que ? (à /de/pour…) quoi ?
  • Les pronoms interrogatifs renforcés : qui est-ce qui ? qui est-ce que ? qu’est-ce que ?
  • Les pronoms interrogatifs composés (de deux syllabes) : lequel, laquelle, lesquels, quel ?…
  • Les adjectifs interrogatifs : quel/le(s)
  • Les adverbes : quand ? où ? comment ? pourquoi ?

Les éléments de la phrase sur lesquels porte l’interrogation partielle

  • Le sujet
  • Qui va là ? Qui est-ce qui est là ? Est-ce toi qui viendras ?
  • Un complément de la phrase
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Citation

« Que me conseilleriez-vous de faire le jour où je verrais que vous ne m’aimerez plus ? »

Musset, On ne badine pas avec l’amour, Acte II, Scène 5

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Attention

Si le sujet de la question est placé avant le verbe, il est rappelé après.

  • Quand madame arrivera-t-elle ?
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