La représentation de l’étranger

L’exotisme en art

  • Face à ce qui leur était inconnu, différent et étrange, les Occidentaux ont souvent considéré l’étranger avec curiosité, en l’observant avec leurs propres modèles ethnocentriste et eurocentriste.
  • L’autre nous est souvent apparu à travers l’utilisation que nous pouvons en faire, mis à notre service par l’esclavage et la domesticité (Nattier, Mademoiselle de Clermont en sultane).
  • Il s’agit non pas d’une représentation de l’autre dans sa propre culture mais d’une réappropriation de ce que nous rapportons de l’autre chez nous.
  • Le thème de l’exotisme persistera très largement ensuite, très souvent sur le même mode de l’européen au centre de la scène et l’étranger à côté, en bas ou en arrière-plan.

Le récit de voyage

  • Jean de Léry a voyagé chez des peuples lointains dans une démarche pré-ethnologique.
  • Il s’agit alors de partager la vie de l’étranger afin d’établir des récits d’expéditions et témoignages de voyages constituant une véritable source de connaissances anthropologiques.
  • Jean de Léry, dans Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, présente un dialogue avec un vieil indien Tupinamba.
  • Caractéristique des récits humanistes, le dialogue est l’expression de la rencontre avec l’autre. Chacun laisse l’autre s’exprimer et s’efforce de le comprendre ; pour cela, l’auteur doit faire abstraction des modes de pensée et des représentations occidentales de la nature et de la culture.
  • Léry se veut réaliste : il ne juge pas négativement les Indiens ni ne les considère comme des sous-hommes mais ne fait pas non plus preuve d’une admiration naïve.

L’étranger dans la fiction : une critique sociale et politique

  • La fiction permet la généralisation de la critique de notre culture, mais aussi une réflexion sur la nature humaine et sur celle de l’univers.
  • L’Homme est-il foncièrement bon ou mauvais ?
  • L’univers est-il organisé harmonieusement ?
  • Voltaire, dans le conte philosophique Candide, utilise la thématique de l’étranger et de l’étrangeté humaine pour en faire un outil de critique sociale et politique : il y critique les systèmes sociaux, politiques et économiques qui permettent et légitiment la violence et le mal humain.
  • La pertinence de la critique tient dans la grande quantité et diversité des lieux et des cultures que Candide observe au cours de son voyage initiatique.
  • Voltaire voit dans l’optimisme un fatalisme : selon lui, notre volonté et notre intelligence ne peuvent changer le cours des choses.
  • La conclusion n’est cependant pas pessimiste : « Il faut cultiver notre jardin » est un encouragement à l’amélioration de la condition humaine.