Le vivant

Problématiques

  • Qu’est-ce qui caractérise un être vivant ?
  • L’Homme peut-il se contenter d'utiliser les autres êtres vivants comme des ressources, pour préserver et améliorer ses conditions d’existence ?
  • Ne leur doit-il pas une certaine forme de respect ?

Définitions à connaître : vivant, vie.

  • La notion d’âme selon Aristote

Selon Aristote, l’âme est un principe immatériel qui met en mouvement un corps et le fait vivre, avec des fonctions vitales de nutrition et de reproduction. L’âme donne aussi au vivant sa sensibilité et, exclusivement à l’Homme, une raison. Pour expliquer le vivant, Aristote postule l’existence de l’âme, c'est à dire qu'il la pose sans la prouver. L’âme est une substance capable d’animer la matière. Il n’existe aucune preuve scientifique de son existence. C’est une entité métaphysique ou religieuse qui accorde un statut privilégié aux être vivants, par rapport à la matière inerte.

  • Le vivant selon Descartes

Le mécanisme cartésien compare les êtres vivants à des machines. Leurs mouvements sont mécaniques, ils résultent de l’agencement des poulies et des leviers propres à leur espèce.

L’Homme et l’animal sont deux espèces différentes qui ont en commun de posséder un corps. Décrire la mécanique de leur corps suffit à progresser sur le terrain médical, comme en chirurgie par exemple. Mais cela ne veut pas dire que Descartes nie l'existence d'une âme.

Chez Descartes, l'âme est le privilège de l’Homme car elle est identifiée à l’esprit, à la conscience. Seul l’Homme, être pensant, a une âme. L’Homme et l’animal ont donc une différence de nature. En revanche, il n’y a pas de différence de nature entre un animal et une chose. Les deux sont uniquement composés de matière, certes en mouvement pour l’animal. Cette théorie est celle des animaux-machines.

  • Le respect selon Kant

Au sens philosophique, Kant définit le respect par le sentiment moral qui permet à une personne de reconnaître un autre être humain comme une fin, et pas seulement comme un moyen.

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À retenir

  • Il est difficile de définir le vivant sans toucher à la considération morale qu’on lui accorde. Si l’on suppose que le vivant s’autorégule, l’Homme, qui est le plus intelligent des prédateurs, est en droit de s'autoréguler comme il le veut, sans considération morale.
  • Si l'on sacralise le vivant en revanche, une dimension éthique nous incite à le protéger pour des raisons de survie, ou par bienveillance en raison de notre nature, qui est aussi morale. Parler de respect du vivant est donc sans doute abusif. Le respect nécessite une relation réciproque entre deux personnes. C'est une notion propre à l’espèce humaine. Il est alors plus judicieux de parler de « protection », et non de « respect » du vivant.