Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la Première Guerre mondiale

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Une guerre totale par l’engagement des nations : une mobilisation des sociétés sans précédent

  • Dans les pays impliqués la Première Guerre mondiale, l’économie est entièrement tournée vers l’« effort de guerre ».
  • Les États jouent un rôle central dans l’économie de guerre, intervenant de manière directe dans de nombreux domaines : reconversions d’usines dans la production d’armement, organisation du ravitaillement des soldats et des civils, répartition de la main-d’œuvre.
  • Pour financer leur effort de guerre, les États augmentent les impôts et empruntent auprès des citoyens.
  • Avec l’industrie et la science mises au service de la guerre, la Première Guerre mondiale est ainsi la première guerre industrielle de l’Histoire.
  • À l’arrière, la guerre économique se double d’une guerre idéologique et psychologique : « culture de guerre », « bourrage de crâne », propagande et censure sont les maîtres mots de cette période.

Les civils, nouvelles victimes de la guerre totale ?

  • Mobilisés à l’arrière, les civils sont touchés par la violence :
  • de manière indirecte : deuil, (600 000 veuves et 986 000 orphelins), pénuries et privations ;
  • de manière directe : bien que minoritaires et ponctuelles, les pertes civiles inédites, villages entiers rasés par l’artillerie ou premiers bombardements, déplacement des habitants loin des zones de combat.
  • En 1915, sous couvert de la guerre, le gouvernement ottoman planifie le premier génocide de l’histoire : le génocide arménien (ces derniers avaient déjà été persécutés entre 1894 et 1896).
  • Des lois sont officiellement promulguées, et près des deux tiers des Arméniens vivant dans l’Empire ottoman meurent entre 1915 et 1916 (environ 1,2 million d’hommes, de femmes et d’enfants).

Les conséquences de la mobilisation des civils dans la guerre : des sociétés entre traumatisme et progrès social

  • À la suite de la Grande Guerre, les anciens pays belligérants d’Europe entrent dans une nouvelle phase de leur histoire :
  • ces sociétés ont perdu une grande partie de leurs forces vives (« génération du feu »), et sortent également traumatisées par cette guerre violente et interminable ;
  • c’est une génération du deuil. De plus, la surmortalité a entrainé un déficit de naissances dans les sociétés européennes et une forte dissymétrie entre les hommes et les femmes ;
  • en 1918, l’épidémie de « grippe espagnole » rajoute au traumatisme en s’abattant sur ces sociétés affaiblies et provoquant la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes.
  • Les privations et la forte augmentation des prix des denrées provoquent à partir de l’hiver 1917 des vagues de grèves importantes dans les pays belligérants.
  • Les grèves de février 1917 aboutissent même à la chute du régime tsariste.
  • À la faveur de la guerre, les sociétés d’Europe occidentale connaissent une première expérience « d’État-providence » qui permet un certain nombre de progrès sociaux.
  • Largement mobilisées dans l’effort de guerre, les femmes revendiquent dès la fin de la guerre une plus grande émancipation civique, économique et civile. Si la guerre a permis certains acquis, cette émancipation féminine apparaît rapidement limitée par l’hostilité de sociétés encore très patriarcales.