La poésie du XIXe au XXIe siècle

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Les grands courants poétiques des XIXe et XXe siècles

  • Le romantisme
  • Le Parnasse
  • Le symbolisme
  • Le surréalisme
  • L’après-guerre : il est impossible de distinguer des mouvements poétiques dans cette période. Des poètes isolés aux trajectoires solitaires exploitent les libertés littéraires acquises par leurs prédécesseurs pour exprimer leur univers personnel.
  • L’OuLiPo (1960, par Raymond Queneau et Georges Perec) n’est pas un mouvement à proprement parler (ces techniques ne sont pas l’expression d’une philosophie ou d’une sensibilité particulière).

Les grandes transformations de la poésie des XIXe et XXe siècles

Le renouvellement des thèmes

  • Au XIXe siècle, les poètes reprennent les sujets poétiques traditionnels mais ouvrent aussi leur poésie à de nouveaux thèmes (Victor Hugo « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie », Les Contemplations, 1856).
  • Baudelaire n’hésite pas à montrer certains aspects de l’existence humaine jusqu’alors rejetés car considérés comme obscènes, immoraux (Les Fleurs du mal, 1857). Il est condamné avec ses éditeurs en 1857.
  • Les poètes romantiques sont les premiers à vouloir faire entrer la vie contemporaine dans leurs compositions.
  • Pour Baudelaire, la modernité doit cohabiter en poésie avec l’éternel et l’immuable.
  • Pour Apollinaire, il faut célébrer la modernité. Son inspiration romantique ne l’empêche pas d’évoquer dans certains poèmes les aspects les plus concrets et banals de la vie de son temps.
  • Dans Le Parti pris des choses (1942), Francis Ponge décrit des « choses », des éléments du quotidien, délibérément choisis pour leur apparente banalité.

Le renouvellement du lexique

  • L’entrée en poésie de nouveaux sujets entraîne un élargissement du vocabulaire autorisé avec les mots du commun, du vulgaire, du banal, du moderne, voire du sordide. Certains poètes créent même des néologismes (Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien 1914).
  • Les symbolistes pensent qu’il existe des liens entre le visible et l’invisible, l’abstrait et le concret. Dans leur perception du monde, les différents sens se mêlent et se répondent dans des synesthésies (« Correspondances » de Baudelaire, « Les Voyelles » de Rimbaud).
  • Avec les surréalistes, l’exploration du rêve et de l’inconscient fait surgir des associations insolites de mots et d’images que la raison censurerait.

Le renouvellement des formes

  • Du Moyen Âge au XIXe siècle, les formes fixes dominent, des règles précises doivent être respectées : la valeur esthétique de la poésie est primordiale.
  • Au XIXe siècle, les poètes romantiques puis symbolistes commencent à dissocier recherche esthétique et forme fixe. Ils libèrent le vers de toute règle. Le vers n’est plus toujours pair, et le vers libre est largement employé.
  • Le refus de figer la poésie dans des formes fixes débouche sur la poésie en prose. Son usage est revendiqué par Baudelaire (Spleen de Paris, 1869).
  • Le poème, désormais relié au quotidien et au banal, peut de ce fait comporter des éléments d’oralité (« Colloque sentimental » de Verlaine, 1869, La prose du transsibérien et la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars, 1913).
  • Cette libération formelle permet au poème de devenir objet visuel, et c’est dans les calligrammes que le poème devient vraiment tableau ou dessin (Calligrammes, Apollinaire, 1918).

Les fonctions nouvelles du poète

  • La poésie évolue autant car les poètes portent un regard neuf sur le monde et veulent que leurs créations en rendent compte.
  • Selon Rimbaud, le poète doit se faire « voyant ». Il doit explorer par toutes les méthodes possibles l’imagination, les perceptions et les sensations pour explorer les expériences humaines et en rendre compte aux autres par la poésie. Le poète a pour rôle de révéler aux autres la face cachée de la réalité.
  • Rimbaud ouvre la voie aux symbolistes. Pour Baudelaire, le poète est celui qui perçoit le monde comme une « forêt de symboles » (Correspondances).
  • Les surréalistes, héritiers des symbolistes, considéreront l’inconscient comme le meilleur moyen d’accéder à l’inconnu. La poésie peut donc transmettre une forme de connaissance même si elle ne relève pas d’une vérité « scientifique ».
  • De nombreux poètes romantiques ont préféré les affres du moi à la lutte politique et sociale mais certains se sont illustrés par leurs engagements.
  • La poésie de Victor Hugo (maire et plusieurs fois député) est un moyen d’exprimer ses opinions (opposition et mépris pour « Napoléon le Petit » et le Second Empire : Les Châtiments).
  • Lamartine (maire de Mâcon en 1812, ministre des Affaires étrangères en 1848) considère la poésie comme un moyen de lutter pour ses idées. Son poème « Contre la Peine de mort » (1830) exprime des idées qu’il réitérera dans un célèbre discours prononcé à l’assemblée nationale le 15 mai 1834.
  • Cet engagement se poursuit au XXe siècle, notamment au moment de la Seconde Guerre mondiale : c’est la poésie de la Résistance. René Char, Robert Desnos, Paul Éluard (« Liberté », 1942), Louis Aragon et Marianne Cohn, poètes surréalistes, prennent la plume pour se révolter et appeler à la paix.
  • La politique colonialiste de la France et les inégalités raciales qui lui sont liées incite aussi les poètes à s’engager : Léopold Sedar-Senghor, Aimé Césaire, Léon Gontran Damas et René Depestre sont dits « poètes de la négritude » : ils consacrent leur œuvre à la critique du colonialisme et à l’exaltation de la négritude.