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Une diversité croissante des espaces de production dans le monde
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Introduction :
Un espace productif est un espace aménagé et mis en valeur dans le cadre d’une activité économique agricole, industrielle ou de services. Avec le phénomène de la mondialisation, l’organisation des espaces productifs se voit être bouleversée.
Mais en quoi les espaces productifs sont-ils aujourd’hui plus variés et plus nombreux dans le monde ?
Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord la situation des espaces productifs dans les pays développés, entre crise et mutation, puis nous étudierons le cas des pays émergents, qui voient leurs espaces tournés vers l’exportation. Enfin, nous nous pencherons sur les nouveaux espaces productifs dans les autres pays en développement.
Dans les pays développés : des espaces productifs entre mutation et crise
Les mutations des anciens espaces productifs
Mutation :
Changement économique et social de grande ampleur qui s’accompagne de modifications profondes des structures.
Dans les espaces productifs agricoles, les surfaces des exploitations ont en général augmenté. Les grands propriétaires ou les entreprises multinationales ont regroupé des parcelles ; c’est notamment le cas aux États-Unis. Les petites exploitations ont du mal à subsister.
À la suite des délocalisations, des espaces productifs anciens se sont trouvés en situation de crise profonde : les « pays noirs » et anciens bastions industriels ont connu des fermetures d’usines ou de lieux de productions de services, entraînant notamment une hausse du chômage. Des villes, des régions entières se sont trouvées sinistrées.
Délocalisation :
Transfert d’activités, de capitaux et d’emplois d’une entreprise dans un autre lieu afin de bénéficier de conditions économiques plus favorables.
Certains de ces espaces ont néanmoins su se transformer et accueillir de nouvelles activités en remplacement de celles qui avaient disparu. Dans les anciennes usines, des bureaux, des musées, des commerces, des entreprises tournées vers la recherche ou la haute technologie ont vu le jour.
Le Tate Modern Museum, à Londres © Michal Louč
Les nouvelles dynamiques des espaces productifs
Les pays développés ont abandonné la production d’une grande partie des produits à faible valeur ajoutée. Ils se concentrent aujourd’hui sur des activités spécialisées (l’agro-alimentaire, les produits de luxe), parfois associées à des SPL (Systèmes productifs locaux), comme pour la chaussure, la mode ou l’ameublement en Italie.
Système productif local (SPL) :
Concentration, sur un territoire géographiquement délimité, d'unités productives de type PME-PMI, spécialisées dans un secteur d'activité, autour d'un métier ou d'un type de produit.
La France a, quant à elle, développé les pôles de compétitivité comme la Cosmetic Valley dans le Val-de-Loire. D’autres industries stratégiques, telles que l’automobile, l’aéronautique ou l’aérospatiale, restent contrôlées par les pays d’origine, même si la sous-traitance peut être confiée à des entreprises à l’étranger.
Mais pour les produits à faible valeur ajoutée, on a assisté à des délocalisations en masse. Celles-ci consistent à abandonner une activité de production nationale et à la transférer vers une unité de production à l’étranger, que ce soit pour la réimporter ensuite dans le pays d’origine ou pour l’exporter vers le reste du monde. Après la Seconde Guerre mondiale, ce sont surtout le Japon ou les « quatre dragons » (aussi appelés NPIA pour Nouveaux pays industrialisés d’Asie) qui en ont profité.
Dragons / NPIA (Nouveaux pays industrialisés d’Asie) :
Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour, pays qui se sont industrialisés et développés rapidement à partir des années 1960 sur le modèle du Japon.
Plus récemment (depuis les années 1980), la Chine, le Mexique et l’Asie du Sud ont accueilli des délocalisations. En Europe, un mouvement de délocalisations a bénéficié à l’Europe de l’Est (Roumanie, Pologne), à la Turquie ou au Maghreb.
Dans les pays développés, de nouveaux espaces sont créés dans des espaces ruraux proches des villes comme les technopôles ou pôles de l’innovation.
Les espaces de services se sont concentrés dans les métropoles. Plus celles-ci sont importantes, plus la gamme de services offerts est grande.
La concentration des services dans les métropoles pose le problème de la désertification de certains territoires dont les services de base ne sont plus assurés.
Dans les pays émergents : des espaces productifs tournés vers l’exportation
Le modèle chinois
La Chine est un grand pays agricole.
En Chine, des espaces productifs nouveaux sont apparus avec l’ouverture du pays après la période maoïste, dans les années 1980. Les investissements étrangers ont ainsi participé activement à la croissance économique du pays.
En Chine, ces espaces ont d’abord été créés sur le littoral dans les ZES (zones économiques spéciales). Dans ce pays, la croissance a été soutenue par l’industrie textile dans un premier temps, puis électrique, mécanique et aujourd’hui électronique. Aujourd’hui, de très grandes firmes chinoises rivalisent avec les multinationales.
Aujourd’hui, l’augmentation du coût du travail en Chine conduit les entreprises multinationales étrangères et chinoises à délocaliser, à leur tour, leur production dans des pays où le coût de la main-d’œuvre est moindre (Vietnam, Laos, Bangladesh, etc.).
Dans le secteur des services, la Chine rattrape très rapidement son retard sur les pays développés : de grandes banques (Agricultural Bank of China), des assurances (Anbang Insurance Group) ou des entreprises de e-commerce (Alibaba) sont aujourd’hui classées parmi les premières entreprises multinationales de la planète.
Les autres pays émergents
Zone industrielle :
Grande étendue généralement située en périphérie d’une ville et dont l’activité est essentiellement industrielle.
Comme en Chine, les espaces liés aux services dans les autres pays émergents se concentrent dans les grandes agglomérations (São Paulo, Rio de Janeiro, Mumbai, Dehli). Le Brésil, avec son carnaval de Rio, et l’Inde, avec le Taj Mahal et ses nombreux temples, sont des destinations touristiques mineures (respectivement 6,5 et 15 millions de visiteurs).
Dans les autres pays en développement : de nouveaux espaces productifs
Des espaces productifs de plus en plus nombreux sur le continent africain
Le continent africain a longtemps été en marge de la mondialisation et des grands courants d’échanges. Par conséquent, les espaces productifs y étaient moins présents que sur les autres continents. L’Afrique s’intègre aujourd’hui de plus en plus à la mondialisation et, par conséquent, des espaces productifs s’y développent.
Les espaces productifs agricoles y sont encore très présents et se répartissent entre une agriculture vivrière destinée à la consommation familiale ou une agriculture urbaine. Dans l’agriculture, les espaces productifs concernent principalement les grandes plantations tropicales (cacao, café, thé, etc.) et les cultures spécialisées (comme les fleurs coupées en Éthiopie).
Certaines régions, comme les pays du Maghreb, profitent davantage de ces progrès. Au Maroc, des usines sont construites dans le secteur automobile (Renault, Peugeot) ou aéronautique (Airbus), des ports ultramodernes sont aménagés (comme le port de Tanger-Med).
Les services sont majoritairement implantés dans les capitales ou les grandes villes.
L’Asie du Sud-Est sur le modèle du Japon et des NPIA
Le Japon et les NPIA ont entraîné d’autres pays dans leur sillage. La Thaïlande, les Philippines et le Vietnam voient s’installer des filiales de grandes firmes mondiales qui y construisent des unités de production dans les domaines comme le textile, les chaussures et l’électronique.
Le Vietnam, par exemple, achève un cycle de 30 ans de modernisation du pays. Grâce à ses atouts, ce pays a connu un taux de croissance du PIB de 6,8 % en 2017. La même année, la croissance était de 6,7 % pour les Philippines et 3,9 % pour la Thaïlande.
Conclusion :
Les espaces productifs se multiplient et se diversifient. Dans les pays développés, ces espaces se sont retrouvés en crise à cause des délocalisations. En effet, les produits à faible valeur ajoutée sont maintenant sous-traités, ce qui permet aux pays développés de se concentrer sur des activités spécifiques et de développer des pôles de compétitivité. Au niveau des services, ils se concentrent principalement dans les métropoles, ce qui implique la désertification de certains territoires.
Dans les pays émergents comme la Chine, la situation est semblable : le pays a rattrapé son retard et délocalise à son tour dans les pays où la main-d’œuvre est moins chère. Que ce soit en Chine, en Inde, au Brésil, en Afrique du Sud ou dans les autres pays en développement, on assiste là aussi à une concentration des services dans les grandes villes.