Les relations logiques, spatio-temporelles et situationnelles

Quand on écrit ou lit un texte, les phrases ne sont pas isolées. Elles sont liées entre elles pour donner du sens. On distingue :

• les relations logiques ;
• les relations spatiales et temporelles ;
• les relations situationnelles.

Les relations logiques

Une relation logique est un lien de sens qui unit deux idées, deux propositions ou deux phrases grâce à un connecteur, appelé aussi « indicateur ». Elle permet de donner une cohérence au discours et donne structure, fluidité et logique à un texte.

La cause

Elle explique pourquoi quelque chose se produit.

• Il pleure parce qu’il est triste.

La conséquence

Elle montre le résultat d’un fait.

• Il était malade, donc il est resté chez lui.

L’opposition

Elle confronte deux idées contraires ou différentes.

• Il aime le sport mais il déteste courir.

La concession

Elle consiste à relier deux faits ou deux idées qui, bien que contradictoires, n’empêchent pas l’un ou l’une des deux de se réaliser ou de s’affirmer.

• Bien qu’il pleuve depuis ce matin, ils ont décidé de partir en randonnée.

La condition

Elle pose une hypothèse qui influence la réalisation d’un fait.

• Si tu veux, on peut sortir.

Le but

Elle indique l’intention ou l’objectif d’une action.

• Il travaille dur pour que ses parents soient fiers de lui.

L’addition

Elle ajoute une information à la première.

• Il a réussi et il a été félicité.

Attention

Il existe des connecteurs qui signalent les différentes étapes d’un raisonnement dans un discours ou dans une argumentation.

• Pour commencer : premièrement, en premier lieu, dans un premier temps, tout d’abord, pour commencer…
• Pour continuer : dans un deuxième temps, en second lieu, ensuite…
• Pour finir : enfin, pour conclure, dans un dernier temps, troisièmement…

Les relations spatiales et temporelles

Les relations spatiales et temporelles sont exprimées à l’aide de connecteurs/indicateurs.

Les indicateurs temporels (de temps)

Ils indiquent le moment, la durée, ou l’ordre des actions. On les utilise pour répondre à la question : QUAND ?

• Il travaille sur ce cours depuis deux heures.

Types de connecteurs/indicateurs :

• Moment précis : hier, demain, aujourd’hui, ce matin…
• Durée : pendant, depuis, durant, en…
• Fréquence : souvent, parfois, toujours, jamais…
• Ordre : d’abord, ensuite, puis, enfin…
• Simultanéité : en même temps, tandis que, lorsque…

Natures grammaticales :

• Adverbe : hier, bientôt, souvent…
• GN : ce matin, l’année dernière…
• Préposition + N : pendant deux heures, vers midi…
• Proposition subordonnée : quand il arrive, après qu’il parle…

Les indicateurs spatiaux (de lieu)

Ils montrent où se passe une action ou où se trouve un objet/personnage. On les utilise pour répondre à la question : OÙ ?

• Le lycée est situé à côté du gymnase.

Types de connecteurs/indicateurs :

• Lieu précis : ici, là, à…, dans…
• Position : devant, derrière, à côté de, entre
• Direction : vers, jusqu’à, en direction de
• Distance : près de, loin de, au bord de
• Intérieur / extérieur : dans, sur, sous, dehors, dedans

Natures grammaticales :

• Adverbe : ici, là, dehors
• Groupe nominal : la forêt, le jardin, la cuisine
• Préposition / groupe prépositionnel : sous la table, près de la maison
• Proposition subordonnée : où il habite, là où je vais

Les relations situationnelles

Une relation situationnelle est un lien implicite (non marqué par un mot de liaison) entre deux phrases ou propositions qui indiquent deux actions liées l’une à l’autre. Elles sont fondées sur le contexte, pas sur un raisonnement logique.

• Elle ouvrit la fenêtre. L’air frais entra dans la pièce.

Ici, les deux actions sont liées par le lieu et le moment. Le lien est implicite : on comprend que l’air entre parce qu’elle a ouvert la fenêtre. C’est une relation situationnelle, même si on peut aussi y voir un début de cause implicite.

Attention

Les relations situationnelles permettent d’analyser les textes narratifs et de voir comment les scènes s’enchaînent naturellement. De même, elles rendent des descriptions vivantes, sans toujours avoir besoin de connecteurs logiques. Elles servent à comprendre les effets de style, comme la suggestion, l’implicite, l’atmosphère.

Citation

« La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s'appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras, et nous le suivîmes jusqu'à l'hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n'avions pas d'autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes. »

Abbé Prévost, Manon Lescaut, Première partie

Ici, l’arrivée du coche et la sortie des femmes du véhicule sont deux actions liées par les circonstances et le contexte. Elles sont rapportées sans lien logique, ce qui donne du rythme au récit et produit un effet dramatique par l’indication des circonstances précises du moment crucial et imminent de la rencontre entre Des Grieux et Manon.