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De 1991 à nos jours, un espace où les conflits sont globalisés
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Introduction :
La fin de la guerre froide, avec le démantèlement de l’URSS en 1991, a laissé le champ libre aux États-Unis dans la région, qui peuvent maintenant intervenir sans craindre une ingérence russe. Durant cette décennie, la région est le théâtre de bouleversements durables et de nouvelles fractures.
Nous verrons d’abord que les années 1990 ont été une période de tensions et de conflits. Puis nous étudierons les attentats du 11 septembre et leurs conséquences, pour enfin dresser un bilan de la région aujourd’hui.
Les années 1990, entre tensions et conflits
En 1990, le pétrole est encore et toujours l’une des ressources stratégiques les plus importantes de la planète.
Mais les nappes pétrolières ne connaissent pas les frontières entre États, et leur exploitation peut devenir un enjeu territorial.
À la fin de l’année 1990, l’Iraq de Saddam Hussein affirme que le Koweït, petit pays du golfe Persique mais important producteur de pétrole, a percé des puits donnant accès à des nappes sous contrôle irakien.
Carte du Koweït
Pour des raisons de quotas de pétrole, et du fait que Saddam Hussein ait toujours considéré le Koweït comme un pays « artificiel » qui aurait dû faire partie de l’Iraq, les Irakiens envahissent leur voisin.
Les États-Unis, seule hyper puissance dans un contexte où l’URSS se réforme et touche à sa fin, obtiennent le feu vert de l’ONU pour former une coalition de pays occidentaux et de pays arabes afin de restaurer la souveraineté du Koweït, et donc de défendre leurs intérêts énergétiques.
En janvier 1991, l’armée américaine vainc rapidement les forces irakiennes au cours d’une opération restée célèbre : Tempête du désert.
À l’issue de la victoire occidentale de la guerre du Golfe, l’Iraq garde son dictateur, Saddam Hussein, mais est placé sous embargo, ce qui va renforcer les difficultés économiques du pays.
La victoire rapide et écrasante renforce l’image de l’Amérique du Nord comme seule super puissance, sortie victorieuse de la guerre froide. Le pays renforce sa présence dans la région et se forge des alliés de circonstance, comme l’Arabie saoudite.
À l’ouest, le problème israélo-palestinien semble être sur la bonne voie. Il est proche d’être réglé lorsque, sous la présidence américaine du républicain George Bush, Israël et les pays Arabes reprennent le dialogue.
Ces négociations se concrétisent par les accords d’Oslo en 1993, dont la déclaration de principe est signée à Washington par le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le président de l’autorité palestinienne Yasser Arafat, sous l’égide d’un autre président américain, le démocrate Bill Clinton.
Selon les termes de l’accord, la Palestine pourrait obtenir une plus grande autonomie. Mais l’absence de décision tranchée sur le statut de Jérusalem, et l’impossibilité de création d’un État palestinien, divisent fortement les États-Unis, leurs alliés, et leurs opposants, comme l’Iran ou la Syrie.
Les tensions dans la région vont être ravivées par un évènement majeur marquant le début du XXIe siècle : les attentats du 11 septembre 2001.
Le 11 septembre et ses conséquences
Suite aux attentats sur le sol américain, George W. Bush décide de partir en guerre contre les pays qui, d’après lui, abritent les terroristes d’al-Qaida. Le Proche-Orient est alors considéré comme abritant de nombreux terroristes, en particulier l’Afghanistan, où s’entrainent et se radicalisent bien des combattants islamistes.
Les Nord-Américains, à la tête d’une coalition et avec le soutien de l’ONU, renversent le pouvoir taliban mais ne mettent pas fin à la menace terroriste pour autant. Leur incroyable force de frappe militaire peine à éteindre une menace diffuse, refugiée dans des régions très difficiles d’accès.
Suite à la victoire relative contre les talibans en Afghanistan, les Nord-Américains lancent l’opération « Liberté irakienne », visant à renverser le pouvoir dictatorial de Saddam Hussein.
L’invasion du pays est justifiée par d’hypothétiques armes de destructions massives aux mains des Irakiens. Comme pour la précédente guerre d’Iraq, l’un des enjeux se trouve du côté des importantes réserves de pétrole du pays, qui doivent rester accessibles aux Nord-Américains à tout prix.
La communauté internationale reste dans sa grande majorité hostile au conflit et la guerre se déroule sans l’aval de l’ONU.
Si la victoire militaire est rapide, l’occupation du pays par les forces de la coalition n’apaise pas les violences intercommunautaires qui sont à leur paroxysme.
Musulmans sunnites et chiites se déchirent et le pays est ravagé par les attentats.
Depuis, le Proche-Orient est traversé par plusieurs courants terroristes. Les talibans afghans mènent une guerre asymétrique contre les États-Unis, et l’Iraq, en proie aux islamistes, a sombré dans le chaos et la guerre civile.
De nouvelles conflictualités
Depuis 2011, de nombreuses populations se révoltent contre leurs propres gouvernements, notamment en Tunisie, en Égypte, en Syrie, ou au Yémen. C’est ce que l’on appelle le Printemps arabe. Ces révolutions renversent des dictatures et instaurent des élections, notamment en Tunisie et en Égypte. En revanche, en Syrie, le pouvoir en place réprime dans la violence les révoltes.
La Libye, qui a vu la chute du dictateur Kadhafi grâce à un appui des Occidentaux en 2011, est en proie aux factions qui se déchirent et mènent un combat sanglant pour le pouvoir et la maîtrise des ressources.
La guerre civile en Syrie, qui voit s’affronter les fidèles du dictateur Bachar el-Assad et les opposants au régime, s’éternise et influence les pays voisins. Une fois de plus, les extrémistes islamistes profitent des conflits pour gagner de l’influence dans la région.
Il y a un rejet de l’Occident dans la région pour de multiples raisons :
Les problèmes internes sont également importants :
L’étude de tous ces facteurs de tensions nous permet de comprendre pourquoi cette région est le théâtre de nombreux conflits.
Conclusion :
Les années 1990 ont été une décennie d’espoirs brisés. Après l’optimisme amené par la signature des accords d’Oslo, l’assassinat de Rabin et la montée en puissance du Hamas ont fortement entravé toute possibilité de paix à court ou moyen terme. Après deux guerres du Golfe et l’invasion de l’Afghanistan, la région n’est toujours pas stabilisée. Les guerres perdurent, en dépit de la volonté des citoyens de nombreux pays qui, lors du Printemps arabe ont démontré leur envie de démocratie.
Le Proche et le Moyen-Orient restent des zones de conflits où s’affrontent factions et gouvernements, sur fond de guerre religieuse et de combats pour les immenses ressources de la région.