Les Fleurs du mal - Partie 2

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Une vision spiritualiste du monde

  • Pour Baudelaire, le monde n’est pas que matière ; il comporte aussi une dimension spirituelle.
  • Deux réalités différentes coexistent : l’une est d’ordre matériel, l’autre relève de l’Idéal.
  • Cette conception du monde rappelle la philosophie de Platon qui repose sur la distinction entre deux réalités :
  • une réalité concrète perçue par nos sens ;
  • et une réalité abstraite, du domaine des idées.
  • Dans son essai Les Arcanes célestes, Emmanuel Swedenborg sépare lui aussi spiritualité et matière et amorce le dessin d’une poétique de la correspondance.
  • Le monde sensible, humain, révèle le monde spirituel par un système de correspondances.
  • La quête de l’Idéal est notamment motivée par la nécessité de s’extraire du Spleen.
  • Au moment de l’écriture des Fleurs du mal Baudelaire choisit le mot spleen, pour nommer un état de mélancolie profonde inhérent au dégoût de sa propre existence.
  • Ce mot anglais signifie « rate » et fait référence à l’une des quatre humeurs de la théorie des humeurs : la bile noire.
  • En entrant dans l’analyse du poème « Correspondance », nous pouvons montrer la tension synesthésique qui tiraille le poète entre Spleen et Idéal.

Le rôle du poète : un médiateur entre la Nature et les hommes

  • Le poète en quête d’Idéal est sensible au langage de la nature qu’il tente de retranscrire au moyen de son art : la poésie.
  • « Correspondances » s’ouvre sur une métaphore filée qui rapproche la « Nature » d’un « temple ».
  • Ainsi, la nature revêt un caractère sacré. C’est un lieu de communication entre l’humain et le divin.
  • Mais l'humain se révèle incapable de comprendre le monde et d’appréhender une réalité supérieure.
  • En communion avec les éléments, le poète devient une figure druidique capable de déchiffrer la formule de la Nature qui libère l’accès à l’Idéal.
  • Le poème déploie la notion de correspondances horizontales et de correspondances verticales, aussi appelées synesthésies.
  • Certaines perceptions correspondant à un sens évoquent spontanément des perceptions liées à un autre sens.
  • Le poème établit ainsi une correspondance entre le monde de la sensibilité et celui de la spiritualité.
  • Le poète semble atteindre un état d’extase, cet Idéal qu’il recherche pour échapper au Spleen.
  • D’horizontale, la correspondance devient donc verticale et permet à l’Homme de transcender sa condition matérielle.
  • Le poète se fait l’intermédiaire, le passeur qui propose au lecteur de l’aider à s’élever vers l’Idéal.
  • La poésie, par les jeux qu’elle permet sur les rythmes et les sonorités, sert ainsi la démonstration.
  • Tous les alexandrins sont coupés en deux hémistiches identiques afin d’illustrer l’harmonie de la Nature.
  • En outre, le travail du poète sur les sonorités permet de solliciter l’ouïe du lecteur via des assonances et des allitérations.
  • Le sonnet des « Correspondances » fonctionne comme une illustration de ce qu’il expose. Par les rythmes et les sons, il conduit le lecteur à expérimenter sa capacité à détecter des analogies à partir de ses sens.
  • Ce poème ouvre la voie à la poésie symboliste : ce courant littéraire et artistique de la seconde moitié du XIXe siècle ne voit dans le réel que le reflet d’une réalité supérieure.