La fable comme écho et reflet des combats des Lumières

Florian et son siècle

  • Le XVIIIe siècle naît symboliquement en 1715, à la mort de Louis XIV, et prend fin en 1789 lors de la Révolution française. Il est marqué par trois événements majeurs :
  • 1715-1723 : la Régence (période de libertés et de sérénité socio-économique)
  • 1723-1774 : règne de Louis XV
  • 1774-1792 : règne de Louis XVI
  • Parallèlement, la France subit une crise des consciences : les philosophes des Lumières œuvrent au développement de l’esprit critique et placent l’Homme au cœur de leurs préoccupations.
  • Le XVIIIe siècle est celui des idées. Celles défendues par Florian sont issues des réflexions de La Fontaine un siècle avant lui autant que des valeurs des Lumières.
  • Florian est considéré comme le meilleur disciple de La Fontaine. On lui doit de nombreuses expressions, encore utilisées aujourd’hui, comme « Pour vivre heureux, vivons cachés. »

Une fable divertissante

  • Dans la fable « La Brebis et le Chien », les deux héros sont unis dans le malheur.
  • La brebis est un animal traditionnellement faible et vulnérable et le chien, gardien et garant de la sécurité du troupeau.
  • Les deux animaux ont en commun la dévotion, voire la soumission : ils sont dominés par l’Homme.
  • Comme La Fontaine, Florian construit son poème de façon hétérométrique, ce qui participe à la dimension poétique du texte.
  • La fable se rapproche même de la poésie lyrique.
  • Dans l’imaginaire collectif comme dans la fable, la brebis est une proie. Quant au chien, il n’est ici qu’un animal domestiqué mais récoltant les coups.
  • Le loup conserve sa caractéristique de prédateur.
  • L’Homme est manipulateur, profiteur, violent, sans empathie ni reconnaissance.
  • En plus de l’aspect divertissant, toute fable comporte un enseignement caché.

Une fable instructive

  • Partant du constat que les animaux domestiques sont maltraités, l’auteur dénonce une forme d’injustice.
  • Au XVIIIe siècle, la cause animale n’était pas une préoccupation primordiale. De façon détournée, Florian souhaite mettre en lumière la situation des esclaves.
  • La remise en cause de l’esclavage est un des combats menés par les penseurs : cette fable se fait donc un miroir de leur philosophie.
  • Plus généralement, Florian aborde la notion de Mal : on décèle alors une dimension religieuse et intemporelle dans l’idée que les coupables seront toujours punis.
  • Si beaucoup de fables de La Fontaine ont traversé les siècles, c’est notamment en raison des dénonciations qui leur sont intrinsèques et qui dépassent leur propre époque.
  • La morale d’une fable est donc essentielle.