Le XVIIIe siècle naît symboliquement en 1715, à la mort de Louis XIV, et prend fin en 1789 lors de la Révolution française. Il est marqué par trois événements majeurs :
1715-1723 : la Régence (période de libertés et de sérénité socio-économique)
Parallèlement, la France subit une crise des consciences : les philosophes des Lumières œuvrent au développement de l’esprit critique et placent l’Homme au cœur de leurs préoccupations.
Le XVIIIe siècle est celui des idées. Celles défendues par Florian sont issues des réflexions de La Fontaine un siècle avant lui autant que des valeurs des Lumières.
Florian est considéré comme le meilleur disciple de La Fontaine. On lui doit de nombreuses expressions, encore utilisées aujourd’hui, comme « Pour vivre heureux, vivons cachés. »
Une fable divertissante
Dans la fable « La Brebis et le Chien », les deux héros sont unis dans le malheur.
La brebis est un animal traditionnellement faible et vulnérable et le chien, gardien et garant de la sécurité du troupeau.
Les deux animaux ont en commun la dévotion, voire la soumission : ils sont dominés par l’Homme.
Comme La Fontaine, Florian construit son poème de façon hétérométrique, ce qui participe à la dimension poétique du texte.
Dans l’imaginaire collectif comme dans la fable, la brebis est une proie. Quant au chien, il n’est ici qu’un animal domestiqué mais récoltant les coups.
Le loup conserve sa caractéristique de prédateur.
L’Homme est manipulateur, profiteur, violent, sans empathie ni reconnaissance.
En plus de l’aspect divertissant, toute fable comporte un enseignement caché.
Une fable instructive
Partant du constat que les animaux domestiques sont maltraités, l’auteur dénonce une forme d’injustice.
Au XVIIIe siècle, la cause animale n’était pas une préoccupation primordiale. De façon détournée, Florian souhaite mettre en lumière la situation des esclaves.
La remise en cause de l’esclavage est un des combats menés par les penseurs : cette fable se fait donc un miroir de leur philosophie.
Plus généralement, Florian aborde la notion de Mal : on décèle alors une dimension religieuse et intemporelle dans l’idée que les coupables seront toujours punis.
Si beaucoup de fables de La Fontaine ont traversé les siècles, c’est notamment en raison des dénonciations qui leur sont intrinsèques et qui dépassent leur propre époque.
La morale d’une fable est donc essentielle.
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