Le sujet

Problématiques

  • Existe-t-il réellement un « moi-même », cette identité que je revendique fièrement ?
  • Si elle existe, cette identité est-elle immuable ?
  • Et est-elle nichée en moi ou n’est-elle qu’une apparence extérieure ?

Définitions à connaître : éducation, alter ego, schizophrénie.

  • Le sujet selon Descartes

Descartes donne une définition universelle du sujet, valable pour tous les humains. Le seul élément indiscutable auquel il parvient est qu'il est sûr de penser. Une autre certitude émerge : s'il pense, c'est qu'il existe. Donc si la pensée existe, l'entité qui l'exprime existe aussi. Même si elle s’illusionne sur ce qui fait le réel. Pour Descartes, le sujet est donc à l’origine des pensées. Ce sujet derrière la pensée est appelé sujet pensant ou être pensant. La métaphysique de Descartes repose sur le cogito ergo sum, c'est-à-dire « Je pense donc je suis ».

  • L'inconscient théorisé par Freud

Élaborée par Freud et Breuer à la fin du XIXe siècle, l'hypothèse de l'inconscient confirme que le sujet n'est pas constitué que de la pensée consciente. Plusieurs forces agissent et influencent nos pensées et notre comportement.

Freud affirme que le moi est multiple et soumis à des troubles de la personnalité : « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison. » Il associe au « moi » un « ça  » et un « surmoi » :

  • le moi est l'individu conscient, capable de se plier aux conventions sociales ;
  • le ça désigne les pulsions fortement liées au corps et à l'instinct animal d'un individu. Le plaisir domine le ça, qui est freiné par le moi ;
  • le surmoi, enfin, est la morale, ce que la bonne éducation a inculqué à l'enfant.
  • Le sujet vu par Montaigne

Montaigne découvre que le moi n'est pas connaissable, car l'identité n'est pas une réalité stable et intangible. L'identité est une substance en devenir, et elle n'est jamais achevée. Montaigne dit :

« Certes, c'est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l'homme. Il est malaisé d'y fonder un jugement constant et uniforme. »

Essais I, 1

  • Le sujet selon Sartre

Au XXe siècle, dans L'existentialisme est un humanisme, Sartre parle des hommes en disant : « L'existence précède l'essence. » L'essence désigne la nature d'une chose ou d'un être, c'est sa définition. Cette célèbre formule signifie que le fait d'exister précède le fait d'être humain. Un être humain ne serait donc qu'un être imprécis, qui se modifie selon l'existence qu'il mène. Cette phrase est au fondement de l'existentialisme, le courant philosophique créé par Sartre.

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À retenir

  • Être soi-même, c'est cultiver sa singularité en pensant par soi-même face à une société qui nous pousse à être des consommateurs comme les autres.
  • Le moi n'est pas une réalité immédiate et qui ne demande qu'à s'exprimer spontanément. Croire que l'on peut simplement être soi-même sans effort ni travail sur soi, c'est être assujetti et subir une illusion qui nous éloigne de nous-même.
  • Nous ne pouvons pas posséder une connaissance totale de nous-même. Parce qu'il est en devenir, le sujet peut simplement apprendre constamment à se connaître.