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Les mutations des espaces métropolitains
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Introduction :
Les métropoles désignent les villes qui concentrent un nombre d’habitants important, des activités économiques et des services. Depuis plusieurs années, le phénomène de métropolisation renforce l’influence des grandes villes et transforme les territoires urbains.
Mais alors comment les espaces métropolitains se recomposent-ils ?
Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord que les paysages urbains tendent à s’uniformiser. Toutefois, comme nous l’étudierons par la suite, de nouveaux modèles émergent. Enfin, nous nous pencherons sur les contrastes urbains et les inégalités socio-spatiales qui découlent de ces changements.
Une uniformisation des paysages urbains
L’étalement urbain
L’augmentation de la population des agglomérations s’accompagne d’un phénomène d’étalement urbain sur les espaces périphériques de la ville.
Étalement urbain :
Ce terme désigne l’extension des villes aux dépens de l’espace rural.
De nouveaux quartiers d’habitations et de nouveaux centres fonctionnels
Les métropoles se transforment dans la ville-centre comme en périphérie. Pour assurer leur fonction résidentielle, elles réalisent la rénovation de certains quartiers insalubres ou dont l’urbanisme n’est plus adapté.
La réhabilitation suppose, quant à elle, la rénovation sans destruction : on préserve ainsi le caractère architectural des bâtiments ou du quartier concernés. Ces opérations de modernisation des centres-villes entraînent souvent l’augmentation des loyers et l’exclusion de certaines populations : c’est la gentrification.
Gentrification :
On parle de gentrification lorsque des populations issues de la classe moyenne s’installent dans des anciens quartiers populaires ; les populations pauvres sont alors obligées, face à l’augmentation des loyers, de s’éloigner un peu plus.
Les métropoles voient aussi se développer des edge cities (ou villes-lisières), des centres urbains périphériques qui concentrent des entreprises, des services et des centres commerciaux.
Les edge cities concurrencent les espaces urbains centraux. Ces nouveaux centres fonctionnels périphériques font de la métropole moderne un lieu polycentrique.
De nouveaux modèles urbains
La ville intelligente
Une ville intelligente (ou smart city) désigne une ville qui combine des innovations urbaines ou technologiques afin d'améliorer la qualité de vie des citoyens et le fonctionnement des services urbains. L’informatisation est présente au quotidien dans de nombreux secteurs :
Ce modèle urbain est en pleine expansion dans plusieurs parties du monde. L’Inde et l’Europe sont en avance dans ce secteur. Le plan national en Inde prévoit la construction d’une centaine de villes intelligentes. L’Allemagne développe des projets liés à la sécurité et à l’assistance aux personnes dépendantes. La France compte 25 smart cities dont Paris, Aix-en Provence ou Nice. La ville la mieux connectée au monde est Singapour.
La ville durable
Il existe différentes définitions de la ville durable mais une notion commune demeure : la logique de répondre aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures, et ce notamment par la protection de l’environnement.
La ville durable est un espace urbain respectant les principes du développement durable et de l’urbanisme écologique.
Ces villes durables sont donc généralement composées d’écoquartiers dont la volonté première est de restreindre l’empreinte écologique humaine en diminuant la consommation énergétique et l’utilisation de ressources naturelles et renouvelables.
En tête du classement des villes durables, 7 sur 10 sont européennes et 3 sont asiatiques.
Contrastes urbains et inégalités socio-spatiales
Des paysages urbains contrastés
Les densités de population sont un bon indicateur des contrastes urbains : on observe généralement dans les métropoles que plus l'on s'éloigne du centre, plus les densités de population diminuent. Mais ce phénomène tend à se modifier. En effet, les entreprises convoitent les centres-villes et obligent les populations à se loger plus loin.
Les villes, lieu de la ségrégation socio-spatiale
Sous l'effet des migrations, des mobilités résidentielles, des politiques urbaines et du marché du logement, l'espace urbain se réorganise en permanence. Dans toutes les métropoles, les classes sociales évitent de se mélanger.
À Johannesbourg (en Afrique du Sud), les populations noires du ghetto d’Alexandra et blanches de Sandton (à 6 kilomètres) ne se côtoient pas. Les populations aisées ou à revenus moyens préfèrent habiter en périphérie pour un meilleur cadre de vie mais aussi pour se retrouver entre personnes de même rang social. Les politiques urbaines visant à réaménager des quartiers dégradés ou baissant les taux d'intérêts sur les crédits immobiliers permettent aux moins fortunés d'accéder à des logements plus confortables. Mais ceci ne veut pas dire que la ségrégation disparaît car proximité spatiale ne veut pas dire mixité sociale.
Mixité sociale :
Coexistence de populations issues de milieux sociaux différents dans un même quartier.
La ségrégation prend aussi de nouvelles formes lorsque les classes sociales habitent trop près les unes des autres. Ainsi, les diverses populations n'ont pas accès aux mêmes espaces (écoles, centres de loisirs). Ils habitent au même endroit et, pourtant, ils n'occupent pas la même ville.
Conclusion :
Les espaces métropolitains ne sont jamais figés car ils évoluent constamment. Ils tendent à s’uniformiser, comme en témoignent les phénomènes d’étalement urbain et de gentrification de plus en plus visibles.
De plus, de nouveaux modèles urbains apparaissent, telles que la ville intelligente, qui met les nouvelles technologies au service des habitants, ou la ville durable, qui cherche à prendre en compte simultanément les enjeux sociaux, économiques et environnementaux auxquels elle est confrontée.
Toutefois, ces mutations ne sont pas sans conséquence. Dans les métropoles, la mixité sociale est remise en cause.