Fiche de révision : Semaine 4 - Représenter l'horreur pour mieux la dénoncer

L’art face à la réalité de la guerre ⚔️

Le tableau Over the top de John Northcote Nash (1918) représente un champ de bataille durant la Première Guerre mondiale :

• La tranchée enneigée, béante au centre du tableau, évoque une blessure ouverte dans le paysage, comme une cicatrice infligée à la Terre par la guerre.
• Des soldats sortent de cette tranchée pour monter à l’assaut : certains sont déjà morts ou blessés, d’autres avancent malgré la peur, la tête baissée, sans visibilité, dans une fumée grise menaçante.
• L’explosion à l’arrière-plan, avec ses corps projetés dans les airs, renforce l’image d’un chaos incontrôlable.
• La scène semble figée dans une atmosphère de résignation et de souffrance morale : les soldats savent qu’ils vont vers la mort mais y vont quand même.

Ce tableau, peint par un témoin direct, représente de manière réaliste l’absurdité de la guerre. Il montre comment les soldats sont réduits à des silhouettes anonymes, avançant vers une issue fatale. L’art ici ne cherche pas à glorifier, mais à dénoncer une violence déshumanisante.

L’art dénonce la cruauté de l’adversaire 😡

Dans le film Le Pianiste de Roman Polanski, les nazis humilient des Juifs dans le ghetto de Varsovie en les forçant à danser malgré leur faiblesse :

• Les soldats organisent un bal forcé, obligeant des personnes affaiblies par la faim à danser.
• Ce moment est une mise en scène sadique : les nazis trouvent du plaisir à humilier leurs victimes publiquement.
• Les Juifs dansent maladroitement, semblables à des pantins désarticulés, ce qui crée une scène pathétique, inspirant tristesse et pitié.

Définition

Ghettos :
Quartiers où les Juifs étaient enfermés, dans des conditions déplorables.

Sadique :
Personne qui prend plaisir à faire souffrir.

Pathétique :
Qui provoque de la tristesse et de la pitié.

L’art peut dénoncer la cruauté et l’inhumanité de certains actes par des mises en scène choquantes.

Le devoir de mémoire 🕯️

Dans Hiroshima mon amour (livre de Marguerite Duras / film d’Alain Resnais), une actrice française raconte ses visites au musée d’Hiroshima :

• Les répétitions (« quatre fois au musée », « photographies », « reconstitutions », « faute d’autre chose ») montrent que l’actrice tente de se convaincre de la véracité de ce qu’elle a vu, comme si l’horreur était impensable.
• Le mot « vacuité » traduit ici l’impuissance des documents à vraiment exprimer l’horreur : ils sont nécessaires mais insuffisants.
• Les images évoquées (« peaux humaines », « chevelures ») frappent l’imaginaire, provoquent l’émotion, et participent à une catharsis, pour que le spectateur ressente la tragédie.

Définition

Vacuité :
Absence de sens, absurdité.

Catharsis :
Purification des émotions par l’art dramatique (Aristote).

L’œuvre est un acte de mémoire. Elle transmet les faits, mais aussi l’émotion nécessaire pour que l’on se souvienne, et que l’on évite de reproduire de telles atrocités.

La littérature comme témoin de l’Histoire 📖

Dans Gatsby le Magnifique (1925), Francis Scott Fitzgerald raconte l’ambiance des années 1920 aux États-Unis :

• Description de fêtes grandioses : musique, champagne, foule en mouvement.
• Métaphores et rythmes marquent l’agitation et la superficialité.
• Les invités sont comparés à des phalènes : attirés par la lumière, sans profondeur.
• Société superficielle et matérialiste, tournée vers le plaisir immédiat.
• Hypocrisie sociale : derrière les apparences festives se cachent des comportements égoïstes et destructeurs.

Définition

Années folles :
Période de fête et d’excès dans les années 1920, qui prend fin avec la crise financière de 1929.

Le roman critique une société égoïste, rapide, festive en apparence mais vide de sens.

L’artiste et la dictature : entre compromission et lucidité 🧠

Klaus Mann, Mephisto (1936) : Hendrik Höfgen, acteur, joue Mephisto pour le régime nazi.

Le comédien corrompu :

• Le personnage de Mephisto incarne le mal, la manipulation, la corruption morale.
• Hendrik, en jouant ce rôle, devient lui-même une marionnette du régime, un homme double, séducteur mais dangereux.
• Il vend son âme à la dictature pour réussir.

Le personnage de Marder, écrivain dans Mephisto, incarne la lucidité face à l’Histoire :

• Il annonce un cataclysme à venir : « tout va crever », « engloutira tout », « décombres »…
• Ces mots sont en réalité ceux de Klaus Mann lui-même, exilé et clairvoyant, qui alerte le lecteur dès 1936, avant même la guerre.

Définition

Lucidité :
Capacité à voir les choses clairement. Cataclysme :
Désastre ou bouleversement extrême.

Le roman critique les artistes qui soutiennent un régime par opportunisme. L’auteur engagé peut prévoir les dérives de son époque et avertir les lecteurs avant qu’il ne soit trop tard.

Deux rappels importants pour le brevet 📌

La focalisation dans un texte 🔍

Définition

Focalisation :
Point de vue adopté pour raconter une histoire.

Il existe trois types de focalisation à connaître pour le brevet :

• Focalisation interne : le narrateur voit et sait ce que sait un personnage, on entre dans ses pensées.
• Focalisation zéro : le narrateur sait tout sur tous les personnages (point de vue omniscient).
• Focalisation externe : le narrateur voit tout de l’extérieur, mais ne connaît pas les pensées des personnages.

Le vocabulaire du théâtre 🎭

Si tu es amené à analyser un texte théâtral, utilise le vocabulaire précis du théâtre.

Les particularités du texte théâtral :

• Didascalies : indications de mise en scène (gestes, ton, décor…).
• Didascalies initiales : au début de la pièce, précisent décor, personnages et accessoires.
• Didascalies internes : au fil du texte, précisent attitude, ton, musique, mouvements.
• Acte : division principale d’une pièce (souvent 3 ou 5 actes).
• Scène : changement à chaque entrée ou sortie d’un personnage.
• Hors-scène : événement raconté mais non montré sur scène.
• Quatrième mur : mur imaginaire entre comédiens et spectateurs.

Le texte théâtral :

• Dialogue : échange entre deux personnages ou plus.
• Stichomythies : répliques brèves enchaînées très vite.
• Tirade : longue réplique d’un personnage sans interruption.
• Monologue : réplique d’un personnage seul sur scène.
• Aparté : réplique dite pour le public, que les autres personnages « n’entendent pas ».
• Scène d’exposition : première scène, qui présente les personnages et l’intrigue.
• Dénouement : scène finale qui résout l’intrigue.

La tragédie et la comédie :

• Tragédie : pièce en vers, 5 actes, fin tragique (souvent la mort).
• Thèmes de la tragédie : destin, devoir, pouvoir, mort.
• Personnages de tragédie : rois, reines, héros, demi-dieux.
• Comédie : pièce en prose, souvent 3 ou 5 actes, fin heureuse.
• Personnages de comédie : bourgeois, valets, jeunes amoureux, avares…
• Comique de mot : jeux de langage, accents, malentendus.
• Comique de geste : mimiques, chutes, bastonnades.
• Comique de répétition : effets comiques répétés plusieurs fois.
• Comique de situation : quiproquos, surprises.
• Comique de caractère : caricature d’un type humain (avare, jaloux…).

Astuce

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• L’art comme outil de dénonciation des horreurs de la guerre
• La littérature témoin de l’Histoire
• Les différences de focalisation dans un texte
• Le vocabulaire du théâtre