La République et les inégalités sociales : le Front populaire et Mai 68

La République et les droits des travailleurs au XIXe siècle

  • La Révolution de 1789 fut une révolution bourgeoise et libérale. Elle excluait donc de la notion de citoyenneté une grande partie de la population : les pauvres, les femmes, les étrangers et les esclaves. La loi Le Chapelier de 1791 interdit toute forme d’association dans le monde du travail, et empêche la lutte collective des ouvriers.
  • Le mouvement ouvrier s’est organisé au fur et à mesure que s’est développée la révolution industrielle. Le droit de grève fut accordé en 1864 et le droit syndical en 1884.
  • Les ouvriers sont influencés par le marxisme. Ils fondent la SFIO en 1905. Mais en 1920, lors du congrès de Tours, elle se scinde entre révolutionnaires et réformistes, ce qui donne naissance au PCF et à la SFIO socialiste.
  • C’est également à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle que les premiers syndicats se forment. Le plus ancien est la CGT, fondée en 1895 et fortement influencé par le marxisme révolutionnaire.

Les conflits sociaux au début du XXe siècle

  • La question ouvrière représente le principal point de discorde de la République jusqu’en 1914. Entre la création des syndicats et le début de la Première Guerre mondiale, les grèves se multiplient et deviennent de plus en plus violentes.
  • Face à la montée du mouvement ouvrier, au pouvoir grandissant de la SFIO et à l’impopularité de la répression policière sur les manifestants, les républicains modérés et les radicaux commencent à mettre en place une législation sociale pour améliorer le sort de la classe ouvrière :
  • 1892 : interdiction du travail des enfants de moins de 13 ans ;
  • 1898 : obligation d’indemniser les ouvriers victimes d’accidents du travail ;
  • 1900 : la journée de travail est abaissée à 11h ;
  • 1906 : instauration d’une journée de repos par semaine ;
  • 1910 : l’Assemblée Nationale vote une loi incitant à la création d’une caisse de retraite ;
  • 1916 : interdiction du travail de nuit pour les jeunes filles âgées de 18 à 21 ans ;
  • 1919 : loi sur la semaine à 48 heures de travail.
  • En 1936, la victoire du Front populaire entraîne une vague de grèves. La fin des grèves intervient avec les accords de Matignon :
  • les salaires sont augmentés de 7 à 15 % ;
  • le droit syndical est reconnu dans toutes les entreprises ;
  • des élections de délégués du personnel sont prévues ;
  • le principe de conventions collectives est adopté.
  • deux semaines de congés payés et la semaine de travail à 40 heures sont également acquises.

Mai 1968 et ses conséquences

  • Les événements de mai 1968 et les grèves qui les accompagnent marquent le mouvement ouvrier après 1945. Mai 68 débute avec des revendications étudiantes qui finissent par gagner le monde ouvrier, puis quasiment toute la population.
  • Avec plus de 8 millions de grévistes, la France est, pendant plusieurs semaines, totalement paralysée. Les revendications : remettre en question la présidence de De Gaulle, obtenir davantage de droits sociaux, mais aussi critiquer un modèle politique et culturel en général.
  • Les piquets de grèves et les occupations des usines ne se sont pas faits dans la même sérénité que lors des mouvements de 1936. Le gouvernement tente de négocier avec les syndicats : les accords de Grenelle, signés fin mai 1968, accordent une majoration de 35 % au SMIG, et tous les autres salaires sont augmentés de 10 %. Une quatrième semaine de congés payés est accordée en 1968.
  • À partir de la crise économique des années 1970, le chômage s’installe durablement en France. La République française ne peut à elle seule résoudre ses problèmes économiques puisqu’elle fait partie de l’Union européenne et doit s’aligner sur les politiques de ses partenaires.