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La période maoïste de 1949 à 1980
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Introduction :
Ce cours est consacré à la Chine et à son rapport avec le monde de l’arrivée au pouvoir de Mao en 1949 jusqu’à nos jours. La période maoïste s’étend des années suivant la prise de pouvoir des communistes en 1949 jusqu’aux années 1980. Nous ferons d’abord un petit rappel historique de la construction de la Chine dans la première moitié du XXe siècle, puis nous étudierons les débuts de l’État communiste et son alignement sur l’URSS jusqu’aux années 1960 pour enfin nous intéresser à la politique maoïste et à son ouverture vers le monde.
Rappels historiques
La Chine est une très brillante civilisation et son histoire est particulièrement connue à travers ses avancées techniques, ses arts, son administration, sa culture, etc.
Géant géographique, démographique et économique, la Chine voit pourtant sa puissance décroître au XIXe siècle (notamment dans l’industrie) dans le contexte colonial qui voit les puissances européennes se constituer d’immenses empires.
Le XIXe siècle voit donc un net recul de la puissance chinoise. Les Européens portent atteinte à la Chine sur le plan économique en lui faisant signer ce que les Chinois qualifient de « traités inégaux ».
Caricature - ©Henri Meyer - Domaine public
En 1911, la monarchie est renversée par des révolutionnaires : c’est la fin du système impérial ancestral et la mise en place d’une république.
Photo Tchang Kaï-chek - Bibliothèque du Congrès des États-Unis, auteur inconnu - Domaine public
Photo de Mao Zedong - Auteur inconnu - Domaine public
Mais cette république est minée de l’intérieur par la corruption et une guerre interne entre :
Ces luttes internes au pouvoir se transforment en guerre civile dont l’une des plus célèbres étapes est celle de la Longue Marche de l’armée révolutionnaire de Mao pour échapper aux troupes nationalistes. La marche durera un an, sur plus de 12 000 km, et coûtera la vie à 100 000 soldats.
À l’extérieur de ses frontières, la Chine doit faire face à la politique expansionniste du Japon, qui l’envahit en 1937.
Ce « front commun » continue pendant la Seconde Guerre mondiale où la Chine combat aux côtés des Alliés.
Après la fin de la guerre, en 1945, les alliances de circonstance explosent et la guerre civile reprend en s’intensifiant entre les nationalistes pro-américains et les troupes communistes pro-russes de Mao.
Après quatre ans de guerre civile, les communistes, vainqueurs, s’emparent du pouvoir en 1949 et Mao donne naissance à la République populaire de Chine.
Nous sommes alors en pleine guerre froide et le pays est ruiné après tant d’années de guerre et de pillages. C’est le début d’une longue route vers les chemins d’une puissance économique, politique, militaire et démographique.
La Chine communiste et l’alignement sur l’URSS
Après leur arrivée au pouvoir, Mao et les communistes veulent rebâtir un État fort et respecté dans le monde. Le pouvoir communiste règne sur cet immense pays dont la population croît de façon exponentielle dans les années 1950 grâce à une politique démographique positive encouragée par le régime.
Mais l’unité territoriale de cet immense pays n’est toujours pas achevée.
En pleine guerre froide, la jeune République populaire de Chine choisit le camp soviétique et signe un traité d’amitié sino-soviétique. Au-delà d’une simple coopération, la Chine s’aligne sur l’URSS dans les années 1950.
À l’intérieur du pays, le pouvoir collectivise toute la société, procède à une réforme agraire et crée des coopératives sur le modèle soviétique, mettant fin au pouvoir des riches propriétaires terriens. L’accent est mis sur l’industrialisation et le commerce intérieur.
À l’extérieur, elle intervient dans les guerres d’Indochine et de Corée aux côtés des communistes et de l’URSS :
Toujours sur le plan militaire, la coopération technologique avec l’URSS amène la Chine à devenir une puissance nucléaire au début des années 1960.
La Chine Maoïste et le rapprochement avec l’Occident
La rupture avec L’URSS
Peu à peu cependant, la Chine, pays faisant partie de ce qu’on appelait à l’époque le tiers-monde, s’intègre dans le mouvement des « non alignés », en adoptant une ligne politique qui cherche à dépasser le clivage Est/Ouest et la guerre froide.
À la mort de Staline, Mao s’oppose à la politique de « déstalinisation » emmenée par le nouveau dirigeant soviétique Khrouchtchev, qui souhaite rompre avec la politique ultra répressive en vigueur jusqu’en 1953.
La Chine participe à la conférence de Bandung en 1955, qui regroupe 29 pays africains et asiatiques en développement, et en devient un leader.
Cette Chine nouvelle se détache de l’URSS et rompt ses relations avec le « grand frère » communiste. On assiste même à des conflits frontaliers entre la Chine et l’URSS.
Cette « nouvelle donne » ferme la Chine un peu plus et Mao tente, en 1958, une expérience économique aux conséquences dramatiques pour la population : le « Grand Bond en avant ».
Affiche de propagande du Grand Bond en avant
Cette affiche de propagande montre le futur d’une Chine rénovée, où les aciéries jouxtent des greniers à blés pleins à craquer.
Cette industrialisation à marche forcée est un échec retentissant. Pire encore, la déstructuration de l’économie des campagnes entraine une famine qui fait 20 millions de morts.
La révolution culturelle
Suite à cela, Mao est écarté du pouvoir quelques temps. Pour reprendre l’initiative, il lance au milieu des années 1960 la révolution culturelle.
Des millions de jeunes maoïstes, munis du Petit Livre rouge des pensées de Mao, sont lancés dans le pays pour détruire tout ce qui est lié au passé de la Chine.
Ils font la chasse à l’esprit « petit bourgeois » des membres du parti communiste et épurent le parti. La répression est féroce à l’encontre des traîtres au communisme chinois.
L’ouverture
Sur le plan des relations internationales, la Chine conserve un discours très anticapitaliste, mais se lance dans un rapprochement de circonstance avec les États-Unis.
Ce réchauffement des relations lui permet de sortir peu à peu de son isolement et de récupérer le siège permanent de Taiwan au Conseil de sécurité de l’ONU en 1971.
Photo de Nixon et Mao- National Archives and Records Administration, auteur inconnu- Domaine public
Point culminant du réchauffement des relations avec les États-Unis : Mao rencontre Nixon, le président américain, lors d’une visite exceptionnelle en 1972.
Mao meurt en 1976. Malgré les erreurs du maoïsme, la Chine pleure celui qu’elle appelait « le Grand Timonier », et qui a rendu à son pays son indépendance et une certaine grandeur.
Malgré cette ouverture nouvelle, la Chine n’est alors qu’une puissance régionale et devra encore parcourir du chemin pour devenir la puissance mondiale qu’on connait aujourd’hui.
Conclusion :
Ancienne puissance économique majeure au XVIIIe siècle, la Chine a progressivement perdu de son influence suite aux traités inégaux imposés par les puissances coloniales occidentales qui ont profité, au XIXe siècle, d’un État faible et divisé.
Les divisions ont perduré lors de la première partie du XXe siècle, qui a vu s’opposer les nationalistes aux communistes dans une guerre civile sanglante. La prise de pouvoir de Mao a d’abord mené la Chine sur le même chemin que celui de l’URSS.
Mais à la mort de Staline, Mao refuse le changement promis par Khrouchtchev et se lance dans ses propres réformes visant à industrialiser et moderniser le pays. Malgré la promesse du renouveau de la grandeur passée de la Chine, le Grand Bond en Avant et la révolution culturelle s’avèrent désastreux pour le pays.
Leader des pays non alignés dans la guerre froide, la Chine de Mao finit par se rapprocher des États-Unis en nouant des relations privilégiées avec le président Nixon.