La Première Guerre mondiale : vers une guerre totale

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Introduction :

Pour les historiens, le monde entre dans le XXe siècle à partir de la Première Guerre mondiale. En effet, celle-ci représente un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité, de par sa violence et ses conséquences. S’il est important d’en connaître la chronologie, il s’agit surtout de comprendre son importance dans l’histoire du XXe siècle. En quoi la Première Guerre mondiale peut être qualifiée de guerre totale ? Pourquoi ce conflit inaugure-t-il une période de violence caractéristique du XXe siècle ?

Pour répondre à ces questions, nous analyserons tout d’abord les grandes phases de la guerre, puis nous étudierons les raisons pour lesquelles on peut parler d’une guerre nouvelle, à partir de l’exemple de la bataille de Verdun. Finalement nous analyserons les conséquences de la guerre.

Les grandes phases de la guerre

Les forces en présence

Tout d’abord, il est nécessaire de bien comprendre les forces en présence. La Première Guerre mondiale voit s’affronter deux camps : le camp des Empires centraux (ou Triple Alliance) et ses alliés contre l’Entente (ou Triple-Entente) et ses alliés.

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Définition

Camp des empires centraux et Entente :

Le camp des Empires centraux est composé de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de l’Italie (jusqu’en 1915) et de l’Empire Ottoman.
L’Entente est formée du Royaume-Uni, de la France et de la Russie (puis de l’Italie, en 1915, et des États-Unis, en 1917).

Il existait, bien avant le début de la guerre, des rivalités politiques économiques et territoriales entre les principaux pays européens. C’est pourquoi un seul événement parvient à faire éclater une guerre que beaucoup sentaient venir.

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À retenir

​L’élément déclencheur de la Première Guerre, c’est l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse, le 28 juin 1914.

Celui-ci était l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, alliée de l’Allemagne. L’assassin était un serbe. La Serbie étant alliée à la Russie, et celle-ci à la France, le réseau d’alliance se met en place. Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France.

Les phases de la guerre

La Première Guerre mondiale est divisée en 3 phases :

  • la guerre de mouvement (du mois d’août 1914 à octobre 1914) ;
  • la guerre de tranchées ou guerre de position (de novembre 1914 à mars 1918) ;
  • et la reprise de la guerre de mouvement : du mois d’avril à novembre 1918.
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Définition

Guerre de mouvement :

Elle se définit comme un moment de grandes offensives entre les armées, afin de gagner du territoire.
Au contraire, une guerre de tranchées, ou guerre de position, se caractérise par son immobilité. Les soldats sont enfoncés dans des fossés aménagés, les tranchées, qui protègent les combattants et qui leur permettent de lancer des assauts contre l’ennemi.

  • ​La première phase, la guerre de mouvement, est un échec pour les deux camps.

Ni la France ni l’Allemagne ne parviennent à prendre l’avantage, malgré la grande offensive allemande menée au nord de la France, et malgré la stratégie de Joffre, général français, qui permit néanmoins de stopper cette offensive allemande, durant la bataille de la Marne (septembre 1914).

  • À la fin de l’année 1914, une nouvelle stratégie est alors instaurée, celle des tranchées creusées sur 700 km, de la mer du Nord à la Suisse. Le symbole de la guerre de tranchées, c’est la bataille de Verdun.

En 1917, deux évènements majeurs font basculer le destin du monde :

L’année 1917, c’est également l’année de l’arrivée de Georges Clemenceau au pouvoir en France, surnommé « le Tigre », en raison de sa détermination.

Lorsque la guerre de mouvement reprend, au printemps 1918, c’est un échec pour l’Allemagne qui avait relancé une grande offensive contre la France. Durant l’été 1918, l’Entente remporte définitivement la guerre.

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Définition

Armistice :

Traité de cessez-le-feu, qui suspend les batailles mais qui ne déclare pas officiellement la paix.

Une guerre nouvelle

La Première Guerre mondiale n’a pas été une guerre traditionnelle. Deux exemples suffiront à le montrer : celui de la bataille de Verdun et celui du génocide des Arméniens.

La violence de Verdun

La guerre de mouvement a donc été un échec pour les deux camps, qui adoptent dès la fin 1914, une autre stratégie, celle des tranchées. Les pays en guerre décident alors de se faire face, en creusant d’immenses fossés. Les soldats se retranchent et s’abritent dans des tranchées, qui servaient également de centres d’opérations complexes, avec notamment un centre de secours, un poste de communication, des dépôts d’armes, etc.

Les soldats français, que l’on nomme alors « les Poilus », surveillent les attaques ennemies ou bien donnent l’assaut. Lorsqu’ils ne combattent pas, les soldats doivent alors survivre au froid, au manque d’hygiène et de nourriture, ou encore à l’ennui. Il faut noter que les tranchées ennemies étaient parallèles, ce qui faisait que Français et Allemands étaient toujours face à face.

  • Une des batailles les plus importantes de cette guerre de tranchées est la bataille de Verdun, de février à décembre 1916. Le but des Allemands lors de cette bataille longue de 10 mois n’est pas de gagner du territoire mais de « saigner à blanc l’armée française », c’est-à-dire de l’épuiser jusqu’au bout.

Les armes utilisées durant cette bataille sont particulièrement sanglantes : tirs d’obus massifs et gaz asphyxiants principalement. Trois généraux se succèdent du côté français : Joffre, Pétain et Nivelle.

  • Après des mois de batailles intenses et malgré les dernières offensives allemandes, c’est finalement la France qui gagne la bataille.

À l’échelle du conflit, le territoire gagné est quasi nul. Mais à l’échelle symbolique, la bataille de Verdun représente le sacrifice des poilus (presque 3 000 morts par jour), l’enfer des tranchées et la mort en masse. Plus de 700 000 soldats sont morts durant cette bataille, et 45 millions d’obus ont été lancés. Ces chiffres vertigineux démontrent à quel point la Première Guerre mondiale a produit de la violence de masse.

Le génocide des Arméniens

Mais ce ne sont pas seulement des soldats qui ont été touchés dans ce terrible conflit. Ce sont également et pour la première fois des civils.

Les Arméniens, peuple minoritaire dans l’Empire ottoman (actuelle Turquie) vont être victimes d’un génocide, c’est-à-dire d’une extermination systématique et planifiée.

Accusant les Arméniens d’avoir tenté de rallier le côté russe, les Turcs décident « d’éliminer méthodiquement ce peuple durant toute l’année 1915 ». Des déportations sont organisées et les Arméniens sont enfermés dans des camps de concentration puis assassinés, ou parfois envoyés dans le désert, sans vivres. Ce sont finalement 1,2 millions d’Arméniens qui ont ainsi été assassinés.

  • Il s’agit du premier génocide du XXe siècle.

Vers une guerre totale

  • La Première Guerre mondiale mobilise l’ensemble de la société : il s’agit bien d’une guerre totale.

Dans les industries, en particulier celles liées aux armements, ce sont alors les femmes qui doivent remplacer les hommes, partis au front. Les industries sont mises au service de la guerre. Renault par exemple va construire des obus, des chars d’assaut, des moteurs, etc.

La mobilisation est également culturelle : les pays vont mettre en place des politiques de propagande et de censure afin de mobiliser le moral et de trouver également des sources de financement, car la guerre coûte cher.

Conséquences de la guerre : une Europe redessinée

Le bilan humain et matériel

  • Le bilan humain de la guerre, c’est pratiquement 10 millions de morts dont 1,5 millions de Français. C’est aussi 20 millions de blessés, dont 6 millions d’invalides et de mutilés, qu’on appelle les « gueules cassées ».

Les « gueules cassées » sont le nom que se donnent les soldats survivants de la Première Guerre. Souvent gravement amputés et traumatisés par la guerre, le travail de réinsertion dans la vie quotidienne sera très complexe. Des millions de veuves et d’orphelins plongent l’Europe dans une période de tristesse et de deuil intense.

  • Les dégâts sont également sans précédent : certaines villes comme Reims ont été totalement détruites.

Une nouvelle carte de l’Europe

Aux niveaux territorial et politique, la Première Guerre mondiale a des conséquences complexes.

  • La première révolution russe, en février 1917, avait fait tomber le tsar Nicolas II, tandis que la seconde révolution russe d’octobre 1917 s’installe avec ce slogan : « la paix, le pain, la terre ». Dirigées par Lénine, chef du parti bolchévique (ou parti communiste), elles ont pour conséquence le retrait de la Russie de la Première Guerre. Une vague de révolutions en Europe débute alors, principalement en Hongrie et en Allemagne.
  • Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, est un traité de paix qui dicte les décisions prises contre les vaincus. L’Allemagne est désignée comme seule responsable de la guerre et doit endurer des conditions très lourdes : elle est privée de ses colonies, d’une grande partie de ses droits militaires, doit payer de lourdes réparations de guerre et elle est amputée de certains territoires (la France récupère l’Alsace et la Lorraine). Elle vit très mal ce traité qu’elle nomme le diktat de Versailles (décision imposée et humiliante). Le traité de Versailles crée également la SDN ou Société des Nations, un organisme international qui doit garantir la paix dans le monde.
  • Il faut noter la disparition de certains empires à la fin de la guerre : l’Empire ottoman disparait, ainsi que l’Empire allemand et l’Empire austro-hongrois. De nouveaux pays apparaissent, tels que la Tchécoslovaquie.

Conclusion :

La Première Guerre mondiale est donc bien une guerre totale : la mobilisation humaine est sans précédent, sur le front, et en arrière, au niveau de l’implication des civils.

C’est un conflit à échelle mondiale, qui concerne l’Europe mais aussi les États-Unis, la Turquie, et le Japon. 10 millions d’hommes sont morts, et presque 7 millions de soldats sont blessés.

Au niveau culturel et économique, l’effort de guerre est également unique.

L’Europe sort donc bouleversée de cette terrible épreuve, avec des nouvelles frontières redessinées. La révolution russe de 1917 déclenche pour sa part une série de révolutions en Europe et installe durablement l’idéologie communiste, qui se présente alors comme une alternative au capitalisme.

Alors que d’un côté, un sentiment de pacifisme se développe dans le monde, l’Allemagne, grande perdante de la Première Guerre, développera à partir des années 1920 un esprit de revanche qui mènera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Hélas, ce n’était donc pas « la der des der » comme on aurait aimé le croire.