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Métropolisation et urbanisation en Chine
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Introduction :
L’urbanisation est un phénomène mondial. Alors qu’à peine 20 % de la population chinoise était urbaine à la fin des années 1980, elle est devenue majoritaire dès 2011, atteignant 59,2 % en 2018 selon l’ONU.
Mais alors comment l’urbanisation rapide de la Chine a-t-elle conduit à une forte métropolisation du territoire chinois ? Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons aux caractéristiques de l’urbanisation chinoise, puis au poids des métropoles sur le territoire. Enfin, nous étudierons l’aménagement des villes et les défis à relever.
Une urbanisation très rapide et récente
Les caractéristiques de l’urbanisation chinoise
Si la croissance urbaine de la population chinoise peut s’expliquer en partie par la croissance démographique (+ 570 millions d’habitants depuis 1970), elle est largement renforcée par un exode rural massif.
L’ urbanisation chinoise est très variable selon les régions.
Ainsi, la part de la population urbaine est extrêmement élevée dans les grandes métropoles élevées au rang de provinces (les « municipalités ») comme Pékin, Tianjin ou Shanghai, dépassant les 80 % là où d’autres provinces du Sud et de l’Ouest comme le Xinjiang, le Gansu ou le Yunnan peinent à dépasser les 50 %.
Le Tibet reste en marge de cette urbanisation avec seulement 30 % de population urbaine.
Un phénomène récent
Le processus d’urbanisation en Chine peut être découpé en quatre grandes phases.
IDE (investissement direct à l’étranger) :
Investissement réalisé par une grande entreprise lorsqu’elle implante une filiale ou investit dans une société dans un autre pays (prise de parts ou rachat).
Le poids des métropoles sur le territoire chinois
L’armature urbaine chinoise : le poids du littoral
L’urbanisation a majoritairement bénéficié aux métropoles les plus importantes.
En 2018, selon l’ONU, la Chine se compose de 121 villes de plus d’un million d’habitants. Parmi celles-ci, 6 sont considérées comme des mégapoles : Shanghai, Pékin, Chongqing, Tianjin, Guangzhou et Shenzhen.
À l’exception de Chongqing, toutes sont situées dans des régions littorales. Ces métropoles concentrent :
Les littoraux chinois ne peuvent cependant pas être considérés comme une mégalopole, ils sont plutôt structurés autour de 4 pôles :
La ville de Shenzhen est emblématique de cette métropolisation et du processus de littoralisation, qu’elle a encouragés.
De nouvelles politiques pour rééquilibrer les territoires
Face au gigantisme de ces métropoles, le gouvernement chinois a lancé de nouvelles politiques d’aménagement des villes pour éviter une trop grande fragmentation de son territoire, Deng Xiaoping impulsant une deuxième phase de modernisation à partir de 1991.
Des villes-satellites (villes petites ou moyennes qui se trouvent près d’une métropole) ont été créées pour décongestionner les métropoles, comme Songjiang dans la municipalité de Shanghai, qui accueille désormais des quartiers résidentiels, un campus, un parc d'activités, etc.
Il y a une tentative de recomposition des territoires métropolitains en faveur de leurs périphéries.
La Chine faisait également l’objet d’un déficit en villes moyennes dans son armature urbaine.
Pour y faire face, dès les années 1990, on observe une montée en puissance de certaines petites villes du centre et de l’Ouest de la Chine, lieux de concentration des investissements et des activités industrielles dont ne veulent plus les grandes métropoles.
L’aménagement des villes
Les fractures socio-spatiales dans les métropoles chinoises
Comme toutes les villes, les métropoles chinoises connaissent des difficultés économiques et sociales qui, contrairement à l’Inde, ne conduisent pas au développement de bidonvilles.
Pourtant, le système du hukou rend compliqué l’intégration des travailleurs migrants (les mingongs) en ville alors qu’ils sont chinois et qu’aucune frontière n’a été franchie. Ils subissent de nombreuses discriminations sociales (accès limité à l’emploi, mauvaises conditions de travail, protection sociale faible ou inexistante, expropriations) et adoptent de ce fait des pratiques assez similaires à celles de migrants étrangers (vie en communauté, envoi d’argent aux proches, visites au village ou regroupement familial progressif).
Hukou :
Système d’enregistrement de résidence obligatoire, classifiant la population en deux catégories héréditaires : les citadins et les ruraux.
La pollution de l’eau, des nappes souterraines et de l’air – l’airpocalypse, ou niveau de pollution atmosphérique extrême – est particulièrement élevée à proximité des grandes villes.
Une urbanisation nouvelle en Chine ?
Depuis 2014, les autorités chinoises ont engagé une urbanisation « d’un nouveau type » par le biais d’un plan portant sur la période 2014-2020. Le gouvernement s’est fixé pour objectifs :
Ce plan se concentre aussi sur la protection de l’environnement. D’ici 2020, le gouvernement souhaite que :
Conclusion :
La croissance démographique importante et l’exode rural massif ont conduit à une urbanisation rapide de la Chine, phénomène qui a véritablement pris de l’ampleur avec les réformes de Deng Xiaoping. L’urbanisation a surtout profité aux métropoles situées sur le littoral.
Toutefois, de nouvelles politiques ont été mises en place pour rééquilibrer le territoire chinois et ainsi éviter la fragmentation socio-spatiale. On observe alors la montée en puissance des périphéries. Au niveau des métropoles, les autorités chinoises ont instauré un plan qui porte à la fois sur la diminution des inégalités sociales, le développement des transports et la protection de l’environnement.