La consolidation de la République (1900-1914)

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Introduction :

Au lendemain de l’affaire Dreyfus, le parti radical devient la principale formation de gouvernement et le centre de la vie politique. Il s’implante durablement dans les campagnes et parmi les classes moyennes (artisans, commerçants, fonctionnaires). Dans ce cours, il s’agit de comprendre en quoi les radicaux au pouvoir approfondissent l’œuvre républicaine.

Pour cela, nous étudierons tout d’abord la République radicale, puis son attachement à la laïcité. Enfin, nous nous pencherons sur les contestations auxquelles elle fait face.

La République radicale

Les radicaux au pouvoir

Le parti radical est encadré à droite par les républicains modérés et à gauche par les socialistes. Les radicaux au pouvoir s’attaquent vigoureusement aux adversaires de la République qui se sont exprimés lors de l’affaire Dreyfus : l’administration et l’armée sont épurées des éléments anti-républicains.

L’opposition au droit de vote des femmes

  • Les radicaux au pouvoir s’opposent au droit de vote des femmes. Ils craignent que le suffrage féminin ne mette en danger la République à cause de l’influence que le clergé catholique conserverait sur la population féminine.
  • En 1901 est déposée la première proposition de loi accordant le droit de vote à certaines femmes (célibataires, veuves ou divorcées).
  • En 1909, le député Ferdinand Buisson soumet à la Chambre un rapport préconisant l’électorat et l’éligibilité des femmes dans les mêmes conditions que les hommes. Mais le Sénat refuse catégoriquement d’examiner ces textes, les rendant obsolètes.

L’achèvement de la laïcisation

Une politique anticléricale…

Les radicaux mènent aussi une politique anticléricale, relayée par une presse qui accuse l’Église d’être l’ennemie de la République.

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Définition

Anticléricalisme :

Attitude critique à l’encontre des clergés et qui cherche à évincer les hommes d’Église des affaires publiques.

La loi sur les associations du 1er juillet 1901 oblige les congrégations enseignantes à obtenir une autorisation. Le gouvernement Waldeck Rousseau fait ainsi fermer près de 3 000 écoles et expulser des religieux.

…qui aboutit à la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905

La loi de séparation des Églises et de l’État est votée en décembre 1905. Toutes les religions, catholique, protestante et juive, sont concernées. Désormais, l’État ne finance plus les Églises comme il le faisait depuis le Concordat de 1801. La religion devient une affaire exclusivement privée et l’État n’intervient plus dans les affaires des Églises.

Les conséquences sont importantes pour les Églises. Habitués depuis la Révolution à percevoir un traitement, les prêtres, pasteurs et rabbins ne sont désormais plus rémunérés par l'État et l'État n'intervient plus dans leur nomination.
Quant aux édifices religieux (églises, temples, synagogues), ils deviennent propriété de l'État. Celui-ci doit en assurer l’entretien et les confie gratuitement aux nouvelles associations culturelles, créées pour l'occasion sur le modèle des associations de loi 1901.

Les contestations de la politique radicale

L’opposition des catholiques et des suffragistes françaises

La loi de 1905 est violemment critiquée par le Vatican. Le pape Pie X se plaint d'une rupture unilatérale (qui ne provient que d’un seul côté) du Concordat et interdit aux catholiques français de l'accepter. Avant de confier les biens des Églises aux associations culturelles, la loi en a prévu un inventaire. La résistance est vive dans le Massif central et dans l'Ouest de la France. Des heurts et des manifestations provoquent plusieurs décès.

  • Les tensions s’apaisent avec la politique menée par le ministre de l’Intérieur Georges Clemenceau, avant que la question religieuse ne passe au second plan avec l’entrée dans la Première Guerre mondiale.

Portrait de Georges Clemenceau - Histoire - 1re - SchoolMouv Portrait de Georges Clemenceau

Si plusieurs associations françaises avaient milité pour le droit de vote des femmes au cours du XIXe siècle, il faut attendre le tournant du XXe siècle pour voir ces revendications dépasser les seuls cercles féministes.

  • En 1907, Madeleine Pelletier lance le journal La Suffragiste.
  • En 1908 à Paris, la journaliste et militante féministe Hubertine Auclert renverse symboliquement une urne électorale à Paris lors des élections municipales.
  • En 1909, l'Union française pour le suffrage des femmes (UFSF) est créée. Le droit de vote des femmes est toujours rejeté par la Chambre des députés et le Sénat mais il s’impose dans le débat social et politique.

La concurrence des socialistes et des syndicats

Les radicaux se heurtent aux revendications syndicales auxquelles ils ont du mal à répondre. Entre 1906 et 1909, Georges Clemenceau fait régulièrement intervenir l’armée contre les grévistes et révoquer les fonctionnaires grévistes, ce qui lui vaut le surnom de « briseur de grèves ».
De nombreux ouvriers se tournent vers la CGT (Confédération générale du travail) pour réclamer une hausse des salaires et la journée de 8 heures. Le vote ouvrier se tourne de plus en plus vers les socialistes. Longtemps divisés, les mouvements socialistes s’unissent en 1905 dans la SFIO (Section Française de l’Internationale ouvrière) fondée par Jean Jaurès.

  • Les socialistes progressent régulièrement aux élections législatives, entraînant la chute du gouvernement radical de Georges Clemenceau en 1909.

Conclusion :

Les radicaux sont au pouvoir après l’affaire Dreyfus. Ils s’opposent au droit de vote des femmes et mènent une politique anticléricale, qui se termine par la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905. Malgré l’opposition des catholiques vis-à-vis de cette loi, les tensions s’apaisent avec l’arrivée de George Clemenceau, et l’entrée en guerre en 1914 permet d’oublier les préoccupations religieuses. Au début du XXe siècle, la politique du parti radical est contestée et finit par être renversée par les socialistes en 1909.