La mondialisation

Introduction :

La mondialisation a des conséquences économiques et sociales pour tous les pays qui s’y trouvent impliqués. Pour comprendre le phénomène, il convient de revenir à l’apparition d’un mouvement économique fondateur : le néolibéralisme. Nous verrons ensuite que la mondialisation effrénée a depuis donné naissance à un contre-courant : l’altermondialisme. Si la mondialisation a débuté avec les pays occidentaux, qui ont les premiers lancé les révolutions économiques, ce sont bien les pays émergents qui se développent maintenant le plus rapidement.

Le libéralisme

Depuis les années 1970, le keynésianisme n’est plus à l’ordre du jour. En Occident d’abord, c’est le néolibéralisme économique qui triomphe avec Milton Friedman, Von Hayek et l’école de Chicago. Il gagnera de nombreux pays par la suite.

Les deux premiers pays à mettre en place cette politique libérale de Friedman et Hayek dans les années 1980 furent :

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À retenir

Le keynésianisme est une théorie de l’économie inventée par John Maynard Keynes et qui prône l’intervention de l’État dans l’économie en tant que protecteur. On parle d’État Providence.

Le thatchérisme

  • Les privatisations sont envisagées comme une arme économique et idéologique.
  • Sur le plan économique, les néolibéraux pensent que les privatisations vont relancer l’économie par une meilleure concurrence et une meilleure gestion. La compétitivité est le maître mot. La compagnie aérienne British Airways, British Steel dans la sidérurgie et British Télécom sont privatisés. Vingt-neuf entreprises, qui emploient 800 000 salariés, sont privatisées dans les secteurs du gaz, de l’électricité, du charbon, des chemins de fer…
  • Sur le plan financier, Margaret Thatcher libéralise la finance et les groupes étrangers sont autorisés à acheter 100 % des actions des entreprises britanniques. La City (la bourse londonienne) devient une place financière majeure.
  • Sur le plan idéologique ce sont les syndicats qui sont visés. Cinq lois sont votées, dans le but de casser l’influence des syndicats sur les salaires, les embauches et le code du travail. De très nombreuses et violentes grèves ont lieu au Royaume-Uni. Le bras de fer entre les syndicats et M. Thatcher tourne à l’avantage de cette dernière et elle sera surnommée « la dame de fer ».

C’est la fin de l’État-providence mis en place après la Seconde Guerre mondiale. L’école, la santé, la politique familiale, ne doivent plus dépendre seulement de l’État car, pour Margaret Thatcher, l’État ne peut pas tout et c’est aux citoyens de s’organiser en dehors des actions du gouvernement. Les budgets sociaux sont donc largement amputés. C’est l’austérité et la chasse aux dépenses non-productives.

Reagan et les États-Unis

Aux États-Unis sous la présidence de Ronald Reagan, une politique assez similaire au modèle britannique est mise en route avec des différences liées aux spécificités américaines. Reagan déclarait : « Le gouvernement n’est pas la solution, c’est le problème. »

Le combat contre les syndicats fut tout aussi âpre qu’au Royaume-Uni : 11 345 contrôleurs aériens furent licenciés par Reagan lors d’un bras de fer avec le puissant syndicat PATCO. Que ce soit dans le secteur public ou privé, la lutte contre le pouvoir syndical fut une priorité.

Aux États-Unis aussi, c’est la fin de l’État providence : tous les programmes sociaux et d’éducation sont réduits de manière drastique, comme « Medicaid », les bons alimentaires ou les programmes fédéraux d’éducation de l’EPA (Environmental Protection Agency).

Hormis le secteur des services où les privatisations furent nombreuses, il y a finalement eu peu de privatisations aux États-Unis puisque le pays possédait peu de sociétés publiques.

  • En revanche, les États-Unis de Reagan se sont lancés dans la dérégulation et l’ouverture à la concurrence dans tous les secteurs de l’économie.

La mondialisation

Évolution

Dans la société occidentale, la croissance ne se fait plus par les industries mais par le secteur tertiaire (les services).

En ce qui concerne la mondialisation, deux phénomènes sont à prendre en compte :

La croissance est qualifiée de « dépressive » :

  • elle se poursuit, mais moins vite que pendant les Trente Glorieuses ;
  • une nouvelle forme de chômage, qui dure dans le temps, concerne de plus en plus de monde ;
  • et une nouvelle pauvreté progresse dans les pays dits riches.

La mondialisation économique de la planète est une réalité. La Chine fait du capitalisme libéral depuis le début des années 1980. La Russie depuis 1991… Ces deux géants font partie de l’OMC (l’Organisation mondiale du commerce).

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Définition

OMC :

L’OMC est le successeur du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) transformé en 1995 sous l’influence américaine pour libéraliser entièrement le commerce mondial. Tout peut se vendre et s’acheter : l’eau potable, les soins, l’éducation et la culture.

Cette organisation de l’économie mondiale libérale est remise en cause par de très nombreux mouvements altermondialistes.

L’altermondialisme

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À retenir

L’altermondialisme est un mouvement multiforme qui combat le capitalisme néolibéral actuel. Ces groupes protestataires sont liés à des mouvements marxistes, anarchistes, libertaires, féministes, mais aussi à des mouvements de paysans sans terre, ou à des écologistes. Ils dénoncent, entre autres, l’aggravation des inégalités partout dans le monde, le dumping social (pratique qui vise à abaisser les coûts de production en baissant le coût de la main-d’oeuvre), les OGM et les paradis fiscaux.

L’altermondialisme a été révélé par les luttes zapatistes des Indiens du Chiapas au Mexique contre l’ALENA (l’Accord de libre-échange nord américain) et par les grands rassemblements des forums sociaux qui rivalisent avec les sommets du G8 ou du G20.

Les mouvements altermondialistes luttent contre les accords visant à inclure dans le commerce mondial la culture, les soins, l’éducation ou l’eau potable au même titre que n’importe quelle autre marchandise. Les altermondialistes considèrent que certains biens constituent des besoins fondamentaux qui ne peuvent pas être l’objet d’un commerce, de spéculations, ou être monopolisés par les grandes transnationales.

Ils pensent l’économie mondiale différemment. L’équité, la lutte contre la pauvreté, le développement durable, une mondialisation régulée, règlementée, une finance surveillée et une économie régulée sont la base d’une autre mondialisation. Leur slogan « l’être humain n’est pas une marchandise !» l’illustre bien.

Les pays émergents

Le monde est en mutation. Les pays émergents ont de plus en plus de poids dans l’économie mondiale. La Chine est devenue la première puissance économique du monde. Les délocalisations dans les pays du Sud ne concernent plus uniquement les industries traditionnelles, mais aussi les industries de pointe.

On appelle BRICS l’association non officielle d’intérêts communs dans cette mondialisation rassemblant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Face à ces pays à la croissance plus importante que la sienne, l’Occident est en passe de perdre sa place de centre du monde économique.

  • Au XIXe siècle, le Royaume-Uni était la plus grande puissance mondiale économique, commerciale, industrielle et coloniale. Le monde était alors dominé par l’Europe.
  • À la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce sont les États-Unis qui sont devenus une puissance de premier plan. Ils dominent par le dollar, leur puissance économique et financière, leur rayonnement culturel et leur force militaire. L’Europe de l’Ouest et le Japon ont quant à eux pris une place prépondérante pendant les Trente Glorieuses. Concernant ces territoires, on parle de la triade. Constituée de l’Amérique du Nord, de l’Europe de l’Ouest et du Japon, la triade domine encore le monde économique.
  • En ce XXIe siècle, le monde se complexifie et la hiérarchie des pays évolue sans cesse. Les pays émergents et les nouveaux pays industrialisés, en Asie par exemple, prennent une place de plus en plus importante sur l’échiquier mondial.

Conclusion :

Le tournant de l’économie mondiale se situe dans les années 1970, avec la montée en puissance des théories économiques de Friedman et Hayek. Dès le début des années 1980, les politiques thatchérienne et reaganienne ont lancé un mouvement en Occident qui fut imposé aussi dans les pays en voie de développement. La France a suivi ce tournant libéral à partir de 1983-1984, sous le gouvernement de gauche de François Mitterrand. La chute du monde communiste a rendu l’autonomie à un grand nombre de pays, qui ont à leur tour suivi le mouvement libéral général que l’OMC avait lancé en 1995.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, deux périodes se dessinent :

  • de 1945 au milieu des années 1970, une politique keynésienne prônant l’État-providence ;
  • du milieu des années 1970 à nos jours, la politique néolibérale de Friedman et Hayek. Cette politique est combattue par des mouvements altermondialistes qui voudraient harmoniser l’économie mondiale et faire en sorte que la mondialisation ne creuse pas les écarts entre les pays les plus pauvres et les pays les plus riches.

Au-delà de l’altermondialisme, les BRICS par exemple, essaient de s’organiser pour contrer le pouvoir des États-Unis et des autres pays occidentaux, en tentant d’imposer leur conception de la mondialisation.