Fables

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Mythos et logos

  • Originellement mythos et logos partagent le même sens : la « parole », le « discours ».
  • Mais le sens de mythos évolue avec le temps pour désigner plus spécifiquement une « légende ».
  • Tandis que logos se réfère à un ensemble de connaissances et au discours organisé qui sert à les transmettre.
  • Mythos s’inscrit dans l’imaginaire.
  • Logos appartient à l’intellect.
  • Platon privilégie le logos au mythos.
  • Dans le livre III de La République, il condamne les fictions des poètes car elles reposent sur l'illusion et le mensonge.
  • Cependant, Platon reconnaît au mythos une valeur pédagogique lorsqu’il sert la vérité.
  • Il en appelle au récit pour suppléer la pensée rationnelle lorsque celle-ci se révèle insuffisante à formuler certains concepts (cf. l’allégorie du char ailé).
  • Selon lui, le mythos est une approche concrète de la transcendance.
  • Le recours à l’argumentation indirecte permet de reléguer au second plan la dimension argumentative d’une histoire.

La fable au XVIIe siècle

  • Jean de La Fontaine est le fabuliste français le plus renommé.
  • Il ne considère pas les fables comme un genre purement distractif : il leur accorde une dimension argumentative propre à persuader.
  • Le choix formel que constitue la fable est à replacer dans le contexte du XVIIe siècle.
  • Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, on assiste à la querelle des Anciens et des Modernes :
  • les Anciens défendent l’idée que la création littéraire doit reposer sur l'imitation des auteurs de l’Antiquité ;
  • Les Modernes considèrent que la création doit innover aussi bien dans les formes que dans les thèmes traités.
  • La Fontaine appartient aux Anciens.
  • C’est pourquoi ses fables sont (pour la plupart) le résultat d’une relecture et d’une réécriture de fables datant de l’Antiquité.
  • Elles sont essentiellement inspirées des auteurs grecs et latins : celles d’Ésope, étaient déjà tournées vers une condamnation des vices et des lâchetés humaines.
  • Le XVIIe siècle est le siècle de l’absolutisme : le roi jouit d’un pouvoir absolu et il est très dangereux de lui porter atteinte.
  • Une simple lettre de cachet entraîne l'incarcération ou l’exil d’une personne jugée dissidente.
  • La Fontaine a d’ailleurs connu l’exil provisoire pour avoir manifesté son soutien à Nicolas Fouquet, condamné à l’emprisonnement à vie.
  • Quelques années plus tard, il publie ses premières fables qui travestissent les hommes en animaux.
  • De cette façon détournée il peut proposer une peinture intemporelle des travers et des vices de la cour.
  • Car la censure, puissante institution contrôlée par Richelieu et Colbert, sévit.
  • Le choix de la fable permet donc d’éviter des interdits brutaux, surtout s’agissant de texte à grande force subversive.

Le plaisir des fables

  • La fable « Le Pouvoir des fables » présente la particularité d’être un manifeste en faveur des fables.
  • Elle cherche à illustrer leurs forces rhétorique et persuasive.
  • Le texte est adressé à Paul Barrillon, ambassadeur de la France en Angleterre, que La Fontaine rapproche de l'orateur athénien par le biais de la fable.
  • La seconde partie du texte est constituée de cette fable dédicacée à l’ambassadeur.
  • Il s’agit, en réalité, de deux fables puisque La Fontaine utilise ici, de manière originale, le procédé de la mise en abyme.
  • L’orateur de la fable devant l’inefficacité de ses propos, décide de raconter une histoire à ses auditeurs.
  • Ce conte est en réalité une fable enchâssée : il met en scène Cérès (déesse de l’agriculture), et des animaux.
  • Son scénario est marqué par le manque de relation entre son sujet et le message que veut faire passer l’orateur.
  • C’est pourtant ce conte inachevé qui va mobiliser l’attention des auditeurs.
  • Ce procédé est habile car il prouve, par l’exemple, l’intérêt que, tous, nous portons aux histoires.
  • Ces courts récits narratifs à visée démonstrative sont appelés, depuis Ésope, des apologues.
  • Ils s’octroient un double objectif : à la fois plaire et instruire, en latin placere et docere.
  • C’est le plaisir que provoquent les fables qui en garantit le pouvoir.