La République, les religions et la laïcité depuis les années 1880

Aux origines de la République laïque

  • La République n’oppose pas la religion à l’athéisme mais seulement l’espace public à l’espace privé.
  • Jusque dans les années 1880, les relations entre l’État et l’Église sont régies par le Concordat de 1801.
  • Les relations entre l’Église catholique et la société sont difficiles depuis la Révolution française, cependant la religion conserve son influence tout au long du XIXe siècle.
  • 1877 : sous la IIIe République, les premières mesures de laïcisation sont prises. Gambetta déclare devant la Chambre des Députés : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ». Hôpitaux parisiens et tribunaux sont laïcisés.
  • 1880 : suppression du repos dominical ;
  • 1884 : suppression des prières débutant les cessions du Parlement, droit au divorce autorisé.
  • Le but est d’éliminer le poids de l’Église catholique dans la société.
  • 1882 : la loi Ferry laïcise l’école primaire. L’école devient alors « laïque, gratuite et obligatoire ». L’enseignement religieux est exclu des programmes scolaires et remplacé par un enseignement « moral et civique ». Les instituteurs doivent désormais transmettre un enseignement fondé sur les valeurs de la République.
  • L’affaire Dreyfus (1894-1906) enflamma les relations entre républicains dreyfusard et cléricaux. À la fin du XIXe siècle, le pape Léon XIII reconnaît la République, ce qui apaise les tensions.
  • Cependant en 1902, les républicains radicaux, anticléricaux, arrivent au pouvoir. En 1902, une première loi sur les associations est promulguée. Environ 2500 congrégations sont alors fermées, provoquant une rupture des relations diplomatiques entre le Vatican et la République française dès 1904.
  • 1905 : loi de séparation des Églises et de l’État (Aristide Briand en est à l’origine). Cette loi achève la laïcisation de la société française. C’est la fin du Concordat de Napoléon 1er. Cette loi cherche un compromis entre Église et État, car les églises perdent les revenus que l’État leur versait depuis le Concordat, mais elle garantit la liberté religieuse et surtout l’indépendance de l’Église catholique.
  • 1906 : Pie X condamne la séparation de l’Église et de l’État.

République et laïcité au XXe siècle : grandes évolutions

  • La Première Guerre mondiale, avec l’Union Sacrée, a permis une forme de consensus dans la société française. Après la guerre, l’Église catholique se rallie officiellement à la République.
  • 1919 : le gouvernement accorde à l’Alsace et la Moselle une dérogation pour continuer à bénéficier du Concordat de 1901.
  • 1940-1944 : la laïcité républicaine est remise en cause sous le régime de Vichy.
  • 1946 : À la Libération, la notion de laïcité est inscrite dans la Constitution de la IVe République, puis réaffirmée dans la Constitution de la Ve République.
  • 1984 : le projet Savary est rejeté par un million de manifestants.
  • 1994 : à l’inverse, le projet de loi de François Bayrou provoqua une manifestation tout aussi importante.
  • Depuis quelques années, la laïcité est remise en cause au nom de la liberté individuelle.
  • 2004 : une circulaire a encadré le port d’insignes religieux à l’école. Dans l’espace des établissements publics, écoles, collèges et lycées, mais aussi dans les services publics de tous genres, les signes distinctifs religieux sont interdits.
  • 2010 : un nouveau débat sur le voile intégral entraîne l’adoption d’une nouvelle loi interdisant de dissimuler son visage dans l’espace public.
  • La laïcité doit permettre de combattre le communautarisme.