Le drame du XIXe siècle : Lorenzaccio, Alfred de Musset

En réaction au classicisme, qui ne proposait qu’une peinture de l’aristocratie ou des bourgeois, le drame romantique est un théâtre populaire qui vient se heurter à la rigueur classique.

Définition et origine du drame romantique

  • Le romantisme est un courant qui touche toute l’Europe dès la fin du XVIIIe siècle et qui apparaît en réaction au classicisme.
  • La représentation de la première œuvre considérée comme drame romantique, Hernani, en 1830, cristallise le conflit entre classiques et romantiques : on parle de la bataille d’Hernani.
  • Le drame est un sous-genre du théâtre dans lequel le courant romantique a trouvé le moyen de s’exprimer.
  • Victor Hugo a théorisé le drame romantique dans la préface de Cromwell en 1827. Ce texte est considéré comme le fondateur du drame romantique.
  • Le drame romantique a été principalement inspiré par les pièces de Shakespeare. Il ne fait pas de distinction sociale et mêle « le sublime et le grotesque ».
  • Selon Victor Hugo, la nature ne fait pas de clivage, tout est mêlé, le bon comme le mauvais, le beau comme le laid, le tragique comme le comique. Les auteurs romantiques proclament leur appartenance à la nature et veulent en rendre compte dans toute sa complexité.
  • Le drame romantique peut jouer sur différents tons, aussi bien du comique que du pathétique, du tragique ou encore du lyrique.
  • Les auteurs de drames romantiques, comme Alfred de Musset, Victor Hugo ou encore Paul Claudel veulent s’affranchir des règles comme la règle des trois unités mais aussi la règle de bienséance.

Un exemple de drame romantique : Lorenzaccio d’Alfred de Musset

  • Musset incarne « le Mal du siècle » de la jeunesse de 1830. Sa vie tumultueuse et passionnée l’inspire dans ses œuvres.
  • En 1834, Lorenzaccio est injouable, comme de nombreux drames romantiques. Sa structure spatio-temporelle trop complexe la rend impossible à mettre en scène.
  • Elle ne sera jamais jouée du vivant de son auteur. La première représentation date de 1896, mais la pièce est tronquée partiellement car injouable. Elle connaitra cependant un grand succès au XXe siècle.
  • Dans la scène 3 de l’acte III, Lorenzo expose une vision négative du pouvoir en place à Florence qu’il qualifie de tyrannique mais aussi de corrompu. On peut relever le champ lexical des malversations. Musset a également recourt à un vocabulaire issu du merveilleux afin d’illustrer son dégoût pour l’humanité mais aussi pour amplifier son caractère effrayant.
  • On trouve également des énumérations qui permettent d’insister sur le fait que plus rien n’est bon dans l’humanité, ainsi qu’une mise en abyme qui permet de mettre en exergue le caractère hypocrite des hommes et le jeu de l’être et du paraître.
  • Un des fondements du romantisme est la concentration autour du Moi, c’est-à-dire que le héros romantique a souvent une tendance à l’introspection.
  • Lorenzo est un héros solitaire, en quête de la beauté dans l’âme humaine qu’il a cherché inlassablement jusqu’au jour où il a été déçu. Sa désillusion fait écho au désenchantement ambiant depuis 1815.