L'ère maoïste : retrouver la puissance par la révolution (1949-1976)

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La fondation de la République populaire de Chine

  • La République populaire de Chine naît à la suite d’une guerre civile de plusieurs décennies et de la Seconde Guerre mondiale :
  • En 1931 – profitant de la guerre civile entre les communistes et les nationalistes chinois – les Japonais annexent la Mandchourie et envahissent le sud de la Chine six ans plus tard ;
  • Tchang Kai-Chek et Mao Zedong acceptent de s’allier contre l’envahisseur ;
  • En octobre 1945, les Américains obtiennent du Kuomintang la promesse de former un gouvernement d’union nationale avec les communistes (pourtant la guerre civile a déjà repris).
  • Les affrontements s’enveniment à partir d’avril 1946, les communistes mènent une guérilla efficace contre les nationalistes.
  • En 1948, les communistes sont assez nombreux pour mener de grandes offensives.
  • De novembre 1948 à janvier 1949 a lieu la décisive campagne de Huaihai, engendrant une défaite écrasante pour le Kuomintang.
  • Protégés par une flotte américaine, les nationalistes se réfugient sur l’île de Formose, qui devient la République de Chine.
  • Mao Zedong est élu président d’un gouvernement provisoire et proclame la naissance de la République populaire de Chine (RPC) le 1er octobre 1949.
  • Au lendemain de la victoire communiste, le pays est cependant en ruine. Le PCC (Parti communiste chinois) va donc s’appuyer sur ses 4,5 millions de membres pour prendre en main et reconstruire le pays.
  • Mao et les communistes veulent rebâtir un État fort et respecté dans le monde, pour ce faire, la Chine maoïste se ferme au commerce international et aux influences occidentales.

La Chine de Mao

  • En 1949, l’unité territoriale de la Chine n’est pas achevée :
  • La plupart des pays du monde considèrent que le gouvernement nationaliste en exil à Taïwan est le seul légitime, refusant de reconnaître un pays communiste ;
  • La Chine ne peut récupérer ses ports stratégiques du sud – Hong Kong reste britannique et Macao portugais – ;
  • Le Tibet, qui faisait partie auparavant de l’Empire de Chine, est revendiqué par Mao ;
  • L’URSS rend des territoires chinois annexés par les tsars de Russie mais Staline refuse de laisser Mao annexer la Mongolie.
  • L’URSS reconnaît avec méfiance la République populaire de Chine mais cela n’empêche pas un traité d’amitié sino-soviétique d’être signé – celui-ci prévoit une importante aide financière et technique –.
  • La Chine s’aligne sur l’URSS dans les années 1950.
  • La Chine n’a pas bénéficié de la révolution industrielle du XIXe siècle, elle accuse donc un retard important et entreprend de le rattraper :
  • L’URSS envoie des ingénieurs pour l’aider à se développer et intervient dans la guerre de Corée ;
  • En Indochine, Mao soutient Hô Chi Minh contre l’armée française, fournissant armes, munitions et combattants.
  • Zhou Enlai, ministre des Affaires étrangères, est ensuite présent à Bandung en 1955 pour développer des liens « anti-impérialistes ».
  • Mao critique vivement la déstalinisation et accuse Khrouchtchev de céder au capitalisme. Ces tensions aboutissent en 1960 à la rupture sino-soviétique qui déchire le bloc de l’Est :
  • En 1959, l’URSS refuse finalement d’aider la Chine à obtenir l’arme atomique. L’année suivante, elle rappelle tous ses ingénieurs présents en Chine.
  • La Chine suit désormais « sa propre voie vers le socialisme » et lance le Grand Bond en avant de 1958-1961 (politique de développement qui échoue et cause la mort de 36 millions de personnes).
  • Cet épisode crée de vives tensions au sein du PCC, Mao est de plus en plus critiqué au sein du Parti et finit par perdre une partie de son influence. Il reste président du PCC, mais Liu Shaoqi le remplace en tant que président de la RPC.
  • En 1965, Mao est férocement opposé à Liu Shaoqi et son gouvernement.
  • Son livre des pensées, le Petit Livre rouge, paru en mai 1964, est un outil de propagande, imprimé à plus d’un milliard d’exemplaires et diffusé dans la Chine entière.
  • La révolution culturelle motive des dizaines de millions de jeunes communistes fanatisés, les gardes rouges, qui prennent alors le contrôle des villes :
  • Mao peut ainsi reprendre le pouvoir en écartant tous ses opposants en 1966 et renforce son culte de la personnalité ;
  • Le mouvement des gardes rouges prend une ampleur imprévue, l'armée est donc envoyée pour y mettre fin.
  • Les pratiques de la révolution culturelle perdurent jusqu’à la fin des années 1970.
  • Après la rupture entre République populaire de Chine et URSS, la Chine se tourne vers le tiers-monde :
  • Elle tisse des liens avec le Pakistan et certains pays d’Afrique, espérant devenir un modèle alternatif à celui soviétique et montrant sa volonté de constituer une puissance idéologique ;
  • Elle acquiert l’arme nucléaire (bombe A en 1964 et bombe H en 1967), la plaçant dans le cercle très fermé des puissances nucléaires ;
  • La RPC est reconnue par les pays développés dans les années 1960-1970, notamment par la France de De Gaulle en 1964 ;
  • En 1972, le président américain Richard Nixon se rend à Pékin et rencontre Mao, ils veulent améliorer les relations entre leurs pays en pratiquant la « diplomatie triangulaire USA-URSS-RPC » ;
  • En 1978, 14 ans après la France, les États-Unis reconnaissent officiellement la Chine.
  • Les relations sino-soviétiques continuent de se dégrader, l’URSS et la RPC s’affrontent par pays interposés.
  • Dans les années 1970, l’influence régionale et internationale de la Chine reste encore faible, à la mort de Mao, le 9 septembre 1976, la Chine est néanmoins une puissance mondiale en devenir.
  • La République populaire de Chine est ainsi un État qui cherche jusqu’en 1979 à incarner la pureté du marxisme, un État reposant sur la figure de Mao. Il faut attendre l’avènement de Deng Xiaoping pour que le pays s’engage sur une voie différente de celle empruntée par Mao.