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L’ouverture de la Chine de 1980 à nos jours
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Introduction :
Nous allons traiter ici de la naissance de la puissance chinoise, c’est-à-dire des années suivant la mort de Mao en 1976 jusqu’à aujourd’hui. Nous verrons d’abord la difficile succession de Mao et l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, puis nous étudierons les crises et contestations qui ont traversé la Chine, pour enfin voir ce qui fait de ce pays une véritable puissance mondiale au XXIe siècle.
Deng Xiaoping et les réformes économiques
À la mort de Mao en 1976, la Chine se retrouve orpheline de son « Grand Timonier », qui avait mené d’une main de fer le pays et l’appareil du parti.
Les partisans de la révolution culturelle, radicaux, se retrouvent opposés aux modernistes et réformateurs qui souhaitent en finir avec l’héritage maoïste.((fleche))
Photo de Deng Xiaoping - National Archives and Records Administration, auteur inconnu - Domaine public
Après une lutte interne pour le pouvoir, c’est le moderniste Deng Xiaoping qui prend la direction du pays en 1978. Très pragmatique, il conduit la Chine à s’ouvrir économiquement sur le monde.
Le nouveau leader lance ce qu’il appelle les « quatre modernisations » : le but est de moderniser l’agriculture, l’industrie, la technologie et la défense nationale. Les entreprises privées sont à nouveau autorisées et la planification d’État sur certaines productions prend fin.
Afin d’expérimenter le changement de politique économique, Deng Xiaoping décide de créer de nombreuses ZES, ou zones économiques spécialisées. Celles-ci sont d’abord implantées dans les villes portuaires où on attire capitaux et technologies en facilitant les démarches administratives.
Face à ce succès, les ZES se sont multipliées pour devenir la norme. Le pays est devenu un pays émergent avec des taux de croissance dépassant 10 % par an.
Sur le plan démographique, contrairement à la vision de Mao, la Chine des années 1980 met en place la politique de l’enfant unique pour réguler la croissance démographique. Sous peine de lourdes amendes, les familles chinoises ne peuvent plus avoir qu’un seul enfant. Cette politique commence à peine à s'assouplir aujourd’hui.
Crises et contestations
Le décollage économique de la Chine ne s’est pas accompagné d’une ouverture politique interne, et le régime autoritaire et non démocratique perdure.
Malgré ce carcan politique imposé par le PCC, les évènements internationaux vont conduire la jeunesse chinoise à agir.
La chute du mur de Berlin et la chute de l’URSS sont accompagnées d’une volonté de la jeunesse chinoise d’accéder à plus de liberté.
Étudiants, intellectuels et ouvriers dénoncent la corruption des élites et réclament plus de transparence, sur le modèle de la glasnost de Gorbatchev. Le mouvement prend de l’ampleur en 1989 et réclame ouvertement plus de démocratie au travers de manifestations.
Le symbole de cette lutte contre la dictature restera la répression très dure du mouvement de la place Tian’anmen en 1989, du nom d’une place de Beijing.
Une photographie très connue, qui a fait le tour du monde, montre un jeune étudiant chinois faisant face à une colonne de chars sur la place Tian’anmen. Des journalistes étrangers couvraient les troubles en Chine et beaucoup de photos et de descriptions de la répression sanglante du mouvement ont fait les couvertures de la presse internationale.
Suite aux massacres, la communauté internationale s’insurge du comportement des dirigeants chinois. Certaines mesures symboliques sont prises pour condamner la Chine, comme un embargo occidental sur la vente d’armes qui est d’ailleurs toujours en vigueur.
Mais les démocraties de l’Ouest n’ont pas pour autant arrêté de traiter avec les Chinois, alors que d’autres exactions sont commises, en particulier au Tibet, toujours occupé.
Une nouvelle grande puissance
Symbole de l’ouverture économique du pays, la Chine entre dans l’OMC en 2001. Le pays s’est totalement transformé et est devenu un gigantesque chantier.
L’État a lancé un processus de modernisation des grandes villes afin de mieux les intégrer à une économie globalisée.((fleche))
Photo du quartier des affaires de Pudong, en plein cœur de Shanghai -
©PierreSelim - CC-BY-3.0
Shanghai est le symbole de cette modernisation. Ville vitrine de cette Chine nouvelle, de la Chine de la réussite, Shanghai se veut une ville-monde.
Sur le plan régional et territorial, la Chine a récupéré la région de Hong Kong en 1997, rétrocédée par les Britanniques ; et la région de Macao, rétrocédée par les Portugais en 1999.
Ces deux villes portuaires ont gardé un statut spécial et portent le nom de « région administrative spéciale », ou RAS.
Cette autonomie est néanmoins relative et bien des aspects de la vie quotidienne des habitants des RAS sont gérés par le gouvernement central chinois.
Cependant, malgré tous ces progrès économiques et sociaux, la Chine doit encore relever de nombreux défis pour devenir une puissance de premier plan.
Tout d’abord avec sa périphérie.
Au sein du pays, la démographie chinoise rencontre des problèmes d’équilibre entre hommes et femmes liés à la politique de l’enfant unique et au vieillissement de sa population d’ici quelques décennies.
La politique d’économie de marché a de plus accentué très fortement les écarts de richesses dans la population chinoise en général et surtout entre ruraux et urbains.
Conclusion :
La Chine est bien une puissance du début du XXIe siècle. Après les réformes et la modernisation lancées par Deng Xiaoping, le pays a suivi un chemin sinueux vers la puissance. Mais au regard de l’histoire, la Chine retrouve aujourd’hui en partie la position importante qu’elle occupait au temps de l’Empire du Milieu. Cette nouvelle Chine est aussi représentative de la mutation mondiale de l’économie et des relations politiques.