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Définitions à connaître : bonheur, plaisir, hédonisme, désir, subjectivité, capitalisme.
Les hédonistes recherchaient le bonheur dans la multiplication et la réalisation de leurs désirs. Dans le Gorgias de Platon, Calliclès s’entretient avec Socrate à ce sujet : ce premier a une vision hédoniste du bonheur « vivre dans la jouissance, éprouver toutes les formes de désirs et les assouvir. Voilà, c’est cela la vie heureuse ! » Socrate y répond par une métaphore :
« Suppose qu’il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux. Les tonneaux de l’un sont sains et remplis de vin, de miel, de lait […] de toutes sortes de choses. Chaque tonneau est donc plein de ces denrées liquides qui sont rares, difficiles à recueillir et qu’on n’obtient qu’au terme de maints travaux pénibles. Mais, au moins, une fois que cet homme a rempli ses tonneaux, il n’a plus à y reverser quoi que ce soit ni à s’occuper d’eux ; au contraire, quand il pense à ses tonneaux, il est tranquille. L’autre homme, quant à lui, serait aussi capable de se procurer ce genre de denrées, même si elles sont difficiles à recueillir. Mais comme ses récipients sont percés et fêlés, il est forcé de les remplir sans cesse, jour et nuit, en s’infligeant les plus pénibles peines. Alors, regarde bien, si ces deux hommes représentent chacun une manière de vivre, de laquelle des deux dis-tu qu’elle est la plus heureuse ? »
Platon, Gorgias
Pour Démocrite, le bonheur se définit de façon négative : il est l’absence de peine. Les penseurs de la Grèce antique appelaient cela l’ataraxie (du grec ἀταραξία, signifiant « absence de troubles »). Pour être heureux il faut donc éviter tout ce qui nous fait du mal.
Épicure, l’un des principaux représentants de l’hédonisme, considère qu’il faut chercher le plaisir mais aussi éviter le déplaisir. Par exemple, dévorer des plaquettes de chocolat nous procurera – sur le moment – un plaisir certain, mais provoquera très certainement des maux de ventre et donc du déplaisir.
Le stoïcisme est un courant philosophique fondé par Zénon de Citium qui fonda l’école du Portique en Grèce antique, selon lequel le bonheur s’obtient au travers d’une conception particulière du désir :
« Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. […] Le problème qui consiste à déterminer d’une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d’un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble […] parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l’imagination. »
Pour Schopenhauer la vision que nous avons du bonheur est illusoire car selon lui, le bonheur n’existe pas. Pour lui l’être humain alternance sans cesse entre désir et ennui : par ailleurs il conçoit le désir comme une souffrance qu’on ne maîtrise pas et qui reste jusqu’à ce qu'on l’assouvisse. Une fois cela fait, tout ce que l’on ressent c’est une libération : l’absence de peine.
Il faut différencier le bonheur comme état personnel et subjectif, du bonheur pris au sens politique de « bonheur collectif ». Ainsi l’utilitarisme est une notion d’utilité consistant à agir pour maximiser ce bonheur, ce bien-être collectif, en une maximisation de l’utilité pris au sens de bonheur pour tous dans la société.
L’un des principaux représentants de ce courant de pensée fut John Stuart Mill, philosophe anglais du XIXe siècle.
Dans son ouvrage La Société de consommation écrit en 1970, Baudrillard montre que le « bonheur est monté de toutes pièces » par un capitalisme dont l’ambition est l’enrichissement de certains patrons et industriels. Tout est fait pour préserver le lien entre bonheur et les possessions matérielles.
Les personnes ne prenant ainsi plus de plaisir lors de réjouissances exceptionnelles ont peut-être conscience d’être aliénées à des désirs imposés par d’autres, par la société de consommation.