Essais

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Essais, Montaigne : un genre littéraire au service de l’argumentation

Introduction :

Les Essais de Montaigne (1533-1592) constituent une œuvre majeure de la Renaissance française. Elle se distingue à la fois par son contenu et par sa forme : avec les Essais naît un nouveau genre littéraire, après le théâtre, la poésie et le roman. Or, c’est dans une Europe bouleversée par des conflits récurrents, par de grandes découvertes, et par de profondes remises en cause intellectuelles que le texte est publié. C’est pourquoi, il est indispensable de replacer sa création dans l’histoire de son temps.

Pour commencer, nous verrons qui était Montaigne et quelles circonstances historiques l’ont amené à renouveler le domaine de l’écriture de soi. Puis nous nous pencherons sur l’avis au lecteur, préambule des Essais dans lequel l’auteur précise son objectif. Enfin, nous étudierons le sens du nom « essais » et montrerons en quoi il constitue un titre éloquent.

Montaigne et la Renaissance

Montaigne, éléments biographiques

Montaigne Michel Eyquem humanisme renaissance Portrait présumé de Michel de Montaigne, anonyme, huile sur toile, 13,2 × 14,5 cm, musée Condé, Chantilly

Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (bourg de Dordogne), est un penseur érudit du XVIe siècle. Il grandit auprès d’un père aux grandes exigences intellectuelles. Adulte, il joint très vite à sa grande culture l’expérience de la vie publique (charges politique, juridique et administrative).

En 1554, il est conseiller à la cour des aides de Périgueux, cour de justice s’occupant des « aides » ou impôts indirects.
De 1557 à 1570, il est conseiller au parlement (cour de justice) de Bordeaux.
Puis, en 1581, il est élu maire de Bordeaux ; il sera réélu en 1583.
Il a, de plus, pris part à des missions politiques, contribuant notamment à l’avènement d’Henri IV et, par ce biais, à la fin des guerres de Religion.

Au siècle de Montaigne en effet, de grandes violences s’accompagnent de découvertes qui révolutionnent le monde de la pensée. C’est pourquoi cette période a été qualifiée de « Renaissance », par opposition au Moyen Âge.

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Définition

Renaissance :

La Renaissance est un mouvement artistique et culturel qui, au XVe et XVIe siècles, s’inspire de l’Antiquité.

Les grandes découvertes

La redécouverte de l’Antiquité et l’humanisme

En 1453, les troupes du sultan ottoman (turc) Mehmet II prennent Constantinople, capitale de l’Empire byzantin.

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Définition

Empire byzantin :

Empire romain d’Orient, héritier de l’Empire romain après sa division définitive en 395 en Empire romain d’Occident et Empire romain d’Orient.

constantinople Mehmet II empire byzantin Carte de Constantinople, 1422

Constantinople, ville d’art et de culture, voit alors une grande partie de ses intellectuels fuir vers l’Europe, et notamment l’Italie. Érudits grecs – le grec est la langue officielle, littéraire et savante de l’Empire byzantin – et manuscrits anciens y affluent. On découvre et redécouvre de grand penseurs de l’Antiquité.

  • L’Italie devient le modèle de tous les esprits éclairés qui aspirent à un renouvellement du monde culturel à la lumière de ces textes ressurgis du passé.

Or, la France et l’Italie ont de nombreux contacts depuis le déclenchement des « guerres d’Italie » en 1494, guerres menées par François Ier pour la possession du royaume de Naples et du duché de Milan.
Les intellectuels français profitent des échanges avec ce pays voisin ; ils acquièrent de nouvelles méthodes de traduction et d’édition des textes de l’Antiquité, aidés par l’invention récente de l’imprimerie par Johannes Gutenberg. La lecture des chefs-d’œuvre antiques alimente leur esprit de découverte et leur sens de la réflexion : on apprend le grec et on renouvelle l’étude du latin pour être en contact direct avec les sources. Ces redécouvertes alimentent de vives remises en question des modes d’enseignement traditionnels qui excluaient le sens critique et privilégiaient la pratique du commentaire.

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Astuce

Le mot latin humanitas signifie « la culture » ; ces maîtres, spécialistes des textes anciens, appellent donc leur discipline : les humanités. Eux-mêmes seront baptisés « les humanistes ».

L’humanisme désigne donc un mouvement de pensée qui vise à l’épanouissement de la personne humaine, par le contact avec les textes de l’Antiquité.

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À retenir

L’humanisme prône le retour aux sources pour retrouver l’héritage antique débarrassé des erreurs d’interprétation introduites au cours de l’histoire.
Il met au centre de ses préoccupations la formation morale et intellectuelle de l’humain et croit en ses capacités de progrès et d’élévation.

La découverte du Nouveau Monde

À partir de 1492, les expéditions et découvertes de Christophe Colomb (1461-1506), Cortès (1485-1547), Vasco de Gama (vers 1460-1524), Francisco Pizarro (1475-1541) et Magellan (vers 1480-1521) révolutionnent la perception du monde, plus vaste qu’on ne le pensait.

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À retenir

La découverte de nouveaux peuples et de nouvelles cultures met à mal l’ethnocentrisme européen, incitant au relativisme.

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Définition

Ethnocentrisme :

Du grec ethnos (« le peuple »), l’ethnocentrisme désigne un comportement et un mode de raisonnement qui conduisent à privilégier et à surestimer le groupe géographique ou national auquel on appartient, aboutissant souvent à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples.

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Définition

Relativisme :

Doctrine d’après laquelle les valeurs morales varient selon les époques et les sociétés et sont donc « relatives ».

La naissance du protestantisme

Certains humanistes n’hésitent pas à s’affranchir des méthodes de lecture biblique antérieures, et mettent en cause les dogmes officiels.

luther protestantisme protestant Portrait de Martin Luther, Lucas Cranach, 1528, peinture sur bois, 34,3 × 24,4 cm

L’Allemand Luther, père de la Réforme ou religion « protestante », traduit le Nouveau Testament en 1522. Il participe aussi à la traduction collégiale de l’Ancien Testament à partir de l’hébreu. La Bible complète est publiée en 1534.

Luther, affermi dans ses positions contre l’Église catholique par ses relations directes avec les textes sacrés, rompt avec celle-ci en 1521.

  • Le divorce entre catholiques et protestants est donc prononcé.
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Astuce

Rejet de l’autorité du Pape, de la confession, du culte de la Vierge Marie sont quelques exemples des nombreuses divergences entre catholiques et protestants.

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À retenir

Ce schisme conduit à une terrible guerre civile qui commence en 1562 et se poursuit, entrecoupée de périodes de paix, jusqu’en 1598.
Son point d’orgue est le massacre de la Saint-Barthélemy à Paris, dans la nuit du 23 au 24 août 1572.

Saint Barthélemy massacre 1572 paris Massacre de la Saint-Barthélemy, François Dubois, vers 1572-1584, 93,5 × 151,4 cm, musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne

Ce conflit sanglant trouvera une conclusion plus durable en 1598 avec la promulgation de l’édit de Nantes par le roi Henri IV qui accorde aux protestants le droit de pratiquer leur religion.

C’est dans ce contexte que Montaigne s’oriente vers une réflexion sur les moyens de conserver sa liberté et son indépendance intellectuelle. En 1571, il cède sa charge de conseiller au parlement de Bordeaux pour se ménager des moments de retraite dans sa « librairie » (bibliothèque).

  • En 1580 paraissent les livres I et II des Essais.

L’avertissement au lecteur, qui ouvre l’œuvre, permet de définir le genre de l’ouvrage.

Les Essais vus à travers l’avis au lecteur

Le spectacle du monde, de ses folies et de ses horreurs, amène Montaigne à un retour sur lui-même dont témoignent les Essais.

La lecture de l’avis (ou « avertissement ») au lecteur, qui sert de préambule à l’œuvre, nous renseigne sur les buts visés par l’auteur lorsqu’il se lance dans cette vaste entreprise de réflexion et d’édition.
En voici le texte :

Au lecteur

« C’est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t’avertit, dès l’entrée, que je ne m’y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n’y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein. Je l’ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m’ayant perdu (ce qu’ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent, plus altière et plus vive, la connaissance qu’ils ont eue de moi. Si c’eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu’on m’y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c’est moi que je peins. Mes défauts s’y liront au vif, et ma forme naïve [native, naturelle], autant que la révérence publique me l’a permis. Que si j’eusse été entre ces nations qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t’assure que je m’y fusse très volontiers peint tout entier, et tout nu. Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n’est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc ; de Montaigne, ce premier de mars mil cinq cent quatre vingts. »

Montaignes Essais au lecteur édition de Bordeaux Première page des Essais de Montaigne, édition de Bordeaux, 1595

Deux orientations du texte frappent d’emblée le lecteur, elles pourraient paraître contradictoires mais ne vont pas ici l’une sans l’autre. Il s’agit de :

  • l’étude de soi-même ;
  • et l’intérêt pour l’autre, représenté par l’homme du Nouveau Monde.

Le versant autobiographique des Essais

Cet avertissement au lecteur correspond en tout point à un « pacte autobiographique » tel que défini par Philippe Lejeune en 1971 dans son ouvrage Le Pacte autobiographique.

  • Il s’agit de l’engagement que prend un auteur de raconter sa vie dans un esprit de vérité.

En effet, le « je » y est omniprésent :

  • le pronom personnel de la première personne du singulier y apparaît à de multiples reprises sous sa forme sujet (« Je n’y ai eu nulle considération de ton service ») ou complément (« Je veux qu’on m’y voie en ma façon ») ;
  • l’adjectif possessif de la même personne y est lui aussi récurrent (« ma gloire », « Mes forces », « mes parents et amis », « ma façon », « Mes défauts »).
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À retenir

Les Essais sont présentés d’emblée comme une œuvre dans laquelle l’auteur va parler de lui-même (« je suis moi-même la matière de mon livre ») et faire son autoportrait comme le prouve le champ lexical de la vue qui inclut celui de la peinture : « Je veux qu’on m’y voie […] : car c’est moi que je peins. »

De plus, le but est de se dévoiler sans trahir la vérité, sans embellir le portrait puisque Montaigne ne recherche pas la gloire : « Si c’eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée [de manière à produire l’effet recherché c’est-à-dire l’admiration du lecteur]. »

  • Ce qui compte c’est de se montrer tel qu’on est vraiment, avec la plus grande sincérité (« livre de bonne foi »).

Les champs lexicaux du naturel, opposés de l’artifice (« naturelle », « ordinaire », « sans contention et artifice », « ma forme naïve ») et de la nudité complète (« tout entier », « tout nu ») servent ce propos.

Montaigne ne se restreint pas à une définition figée de l’autobiographie, telle celle que suggérera plus tard Philippe Lejeune : « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ».

  • Il propose une approche inédite de l’écriture de soi.

Une approche originale de l’autobiographie

Cet avertissement pourrait mettre sur une fausse piste un lecteur du XXIe siècle habitué aux textes autobiographiques. En effet, pour un auteur, se raconter signifie la plupart du temps narrer sa vie, de sa naissance jusqu’au moment de l’écriture, en mettant en relief les épisodes qui ont le plus contribué à la formation d’un individu et qui sont les plus significatifs d’une personnalité.
Certes, Montaigne aspire également à se faire mieux connaître : « […] que par ce moyen ils [mes parents et mes amis] nourrissent, plus altière et plus vive, la connaissance qu’ils ont eue de moi. »

  • Sa personnalité va apparaître dans tous ses aspects, même les moins engageants : « Mes défauts s’y liront au vif. »

Cependant, si le « je » est au centre de l’œuvre, ici, rien n’est anecdotique : Montaigne ne suit pas de fil chronologique pour raconter sa naissance, son enfance ou encore ses années de formation.

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À retenir

Si l’anecdote personnelle est présente, c’est pour s’ouvrir sur un champ plus vaste.

Une phrase extraite de la partie intitulée « Des Cannibales » en est particulièrement représentative.
Montaigne y évoque ses échanges avec un homme qui a vécu au contact des cannibales ; le cas particulier propose rapidement une perspective plus générale : « Cet homme que j’avais avec moi était un homme simple et grossier, ce qui est une condition propre à garantir un témoignage véridique. »

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À retenir

C’est en réalité par ses réflexions sur les événements qui font l’histoire du monde et de son temps que Montaigne veut se donner à voir. La pensée sur les faits est plus importante que les faits eux-mêmes.

Le titre, « Des Cannibales », est révélateur de cette caractéristique des Essais : à première vue, Montaigne lui-même n’est pas le sujet de ce chapitre.

Un trait fondamental de l’avertissement au lecteur est qu’il se clôt sur l’évocation des habitants du Nouveau Monde, récemment découvert par les grands explorateurs :
« Que si j’eusse été entre ces nations qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t’assure que je m’y fusse très volontiers peint tout entier, et tout nu. »

Cette allusion aux civilisations précolombiennes traduit bien le fait que le soi ne peut être considéré que dans la confrontation avec l’autre. Réflexion d’autant plus intéressante si cette altérité est éloignée, aussi bien géographiquement que culturellement.

civilisations précolombiennes cannibales Planche extraite du 3e volume des Grands voyages de Theodor de Bry

Cette ouverture à l’autre est caractéristique de l’ouverture d’esprit des humanistes qui s’intéressent à tout ce qui est humain.

L’autobiographie annoncée n’est pas un récit de vie mais une peinture de soi par un autre biais. Le titre de l’œuvre vient éclairer le lecteur sur ce point.

Pourquoi les « Essais » ?

Revenir à l’étymologie du mot « essai » permet de mieux comprendre le projet littéraire de Montaigne.

Le sens du mot « essai »

Le nom « essai » vient du latin exagium (« pesage », « poids ») substantif de la famille du verbe exigo qui signifie « mesurer », « peser », « examiner » ou encore « juger ».

  • L’essai, au sens littéraire du terme, est un ouvrage, de forme libre, dans lequel l’auteur expose ses opinions sur des sujets divers. Il s’agit donc d’une forme de texte argumentatif.

Le mot est particulièrement bien choisi pour définir la démarche de Montaigne. En effet, par son étymologie, il se réfère non à une pensée élaborée et achevée mais à un processus de pensée, à une pensée en train de se construire.

  • L’objectif de l’auteur est d’examiner ce qui se passe en lui au cours de ce processus.

Faire un essai, c’est faire une expérience, confronter sa vision à celle des autres, d’où les références constantes à des penseurs et auteurs de l’Antiquité. Mais ces autorités sont remises en question si nécessaire. Son exigence de sincérité et de vérité pousse Montaigne à penser contre la voix de la religion, des pouvoirs politiques et de la tradition. Montaigne rejette le dogmatisme et le conformisme au profit du scepticisme.

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Définition

Scepticisme :

Doctrine philosophique selon laquelle la pensée humaine ne peut s’établir sur la découverte d’une vérité. Il ne faut jamais interrompre sa recherche en croyant avoir atteint une vérité absolue.

En effet, le savoir réuni par les hommes d’autrefois est remis en question par l’évolution des connaissances. Le jugement de tout individu est subjectif, les coutumes varient et leur cruauté impose de rejeter certaines d’entre elles. Chaque individu lui-même est en constante évolution, et donc aussi son positionnement par rapport au monde.

  • On ne peut jamais rien savoir de façon certaine puisque tout change constamment :

« Finalement, il n’y a aucune constante existence, ni de notre être, ni de celui des objets. Et nous, et notre jugement, et toutes choses mortelles, vont coulant et roulant sans cesse. Ainsi, il ne se peut établir rien de certain de l’un à l’autre, et le jugeant et le jugé étant en continuelle mutation et branle [mouvement]. » (II, 12)

C’est précisément ce qui amène Montaigne à choisir comme objet d’observation et d’analyse sa propre pensée, et les réactions de celles-ci lorsqu’elle est confrontée au monde. Sa devise devient alors : que sais-je ?

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À retenir

La découverte de nouveaux territoires terrestres et de nouvelles cultures est un moteur, une nouvelle occasion de remettre en cause ce que l’on pouvait penser jusque-là.

Cette « continuelle mutation » est aussi une caractéristique de l’écriture des Essais.

Une écriture en perpétuelle évolution

L’ouvrage de Montaigne est en devenir : l’auteur ne va cesser d’apporter à la première version du texte des corrections et ajouts.
Les Essais se composent donc de différentes strates correspondant aux différentes étapes de leur écriture et de leur édition.

En 1580 paraît la première édition, composée des deux premiers livres.
S’y ajoutent en 1588 un troisième livre ; les livres I et II sont alors présentés dans une version remaniée.
Enfin, l’édition posthume de 1595 propose une nouvelle version des textes de 1580 : elle tient compte des ajouts et enrichissements apportés par Montaigne.

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À retenir

Étudier les Essais, c’est prendre en compte cette stratification de l’œuvre, miroir fidèle de l’évolution d’une réflexion personnelle sur le monde.

Conclusion :

Ce qui intéresse Montaigne dans les Essais, c’est moins le monde extérieur que les rapports que sa pensée entretient avec lui. Les Essais constituent une autobiographie unique en son genre : leur véritable sujet est bien Montaigne, mais Montaigne en tant que pensée qui se construit dans sa relation à l’autre. Ce texte offre une place exceptionnelle à la conscience individuelle, ce qui est caractéristique de la confiance totale accordée à l’être humain dans l’idéal humaniste.