Histoire du roman

Le roman au Moyen Âge et à la Renaissance

  • Moyen Âge : c’est le roman de chevalerie, qui intervient entre la chanson de geste et les fabliaux. Ces romans véhiculent les valeurs, très fortes à l’époque, de foi, de fidélité au roi et à la dame (Tristan et Iseult, Yvain ou Le Chevalier au Lion).
  • Renaissance : on assiste à l’apparition d’un nouveau type de roman qui prend le contre-pied du roman héroïque et fantastique médiéval : le roman picaresque. La vie de Lazarillo de Tormes, publié anonymement en 1554, est un des classiques du genre.

Le roman à la période classique

  • Première partie du XVIIe siècle : apparition du roman dit « précieux » (L’Astrée d’Honoré d’Urfé est le roman à succès de cette période).
  • Deuxième partie du XVIIe siècle : apparition en France et en Espagne du roman parodique (Le roman comique, Don Quichotte). On tend alors de plus en plus vers un roman représentatif de la vision d’un homme imparfait, humain et donc davantage en adéquation avec le simple lecteur.

Le roman au XVIIIe siècle

  • XVIIIe siècle : c’est une période de grande remise en question sociale, politique et morale. Le roman est un peu délaissé pendant ce siècle au profit de la littérature d’idées mais a cependant été exploité sous la forme du roman épistolaire (Montesquieu dénonce les mécanismes de la société française dans ses Lettres Persanes, et le libertinage d’idées et de mœurs est dépeint dans Les Liaisons dangereuses).
  • Fin du XVIIIIe siècle : le romantisme marque cette période, et les romanciers romantiques écrivent surtout des romans historiques (Notre-Dame de Paris, Ivanhoé).

L’âge d’or du roman : le XIXe siècle

  • XIXe siècle : le roman prend son essor. Il était jusque-là peu codifié et dénigré vis-à-vis des autres genres littéraires car on le considérait comme trop sentimental. Pour lui donner ses lettres de noblesse, les auteurs de cette période comme Maupassant, Balzac ou Flaubert vont s’attacher à en faire un reflet de la réalité.
  • C’est l’époque du réalisme : il s’agit de donner l’illusion du vrai, et ses partisans, soucieux de représenter une grande part de la société ont en ce sens écrit de véritables fresques romanesques (Balzac et sa Comédie Humaine).
  • Le réalisme va naturellement évoluer vers le naturalisme. Zola créera à cette époque une œuvre monumentale de vingt volumes sur la classe ouvrière, Les Rougon-Macquart.
    Le XIXe voit aussi naître deux types de récit à succès, les romans policiers d’Edgar Allan Poe et le roman de science-fiction, un genre popularisé par Jules Verne.

La crise du roman

  • Au XXe siècle, les deux guerres mondiales mais aussi les découvertes de Freud sur la psychanalyse et l’inconscient remettent profondément en question le genre romanesque. Les romanciers du XXe siècle rejetteront le modèle classique du roman de type balzacien.
  • Années 30 : le genre romanesque souligne les nouvelles interrogations de l’Homme face à son destin incertain (La Nausée, L’Étranger).
  • À la même période, on assiste à l’apparition du roman d’anticipation, ou dystopie. Ces romans se font le reflet des sociétés imaginées par les régimes totalitaires de l’époque (Le Meilleur des mondes).
  • Années 50 : la crise du roman atteint son paroxysme avec le courant du nouveau roman (Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras). Ce mouvement littéraire refuse ce personnage dont le caractère a été trop bien défini et lissé par le passé. Les auteurs veulent bouleverser le confort du lecteur et le pousser dans ses retranchements en le faisant participer plus activement à l’histoire.
  • XXIe siècle : la littérature se veut plus diverse et moins codifiée. On voit apparaître de nouveaux genres comme le roman de gare. Le roman contemporain est davantage centré sur le personnel et l’intime que l’engagement politique comme il avait pu l’être aux siècles précédents.