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La vérité
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Définitions à connaître : dogme, vérité, opinion, subjectivité, réalisme, idéalisme, empirisme, rationalisme.
Dès l’Antiquité, Platon a bien compris le caractère doxique de nos idées. Le philosophe grec considère que le monde dans lequel nous évoluons est celui du vraisemblable, de l’opinion. Dans La République, écrit en 380 av. J.-C., Platon décrit un monde où des individus sont prisonniers, enchaînés face à un mur sur lequel apparaissent des images. Ces images sont le reflet d’objets réels que d’autres individus manipulent derrière eux. Faute d’avoir connu autre chose, les prisonniers pensent avec certitude que ce qu’ils voient est le réel, alors qu’ils ne perçoivent que son ombre.
À la fin de l’allégorie, un prisonnier se libère de ses chaînes et sort. Il comprend alors que tout ce qu’il pensait être vrai n’est qu’illusion. Il prend conscience qu’il n’a jamais eu accès à la vérité, mais seulement à sa copie. Cette prise de conscience est douloureuse car comprendre qu’on ne sait rien et qu’on ne possède aucune vérité est assez dur à admettre.
Socrate, le principal protagoniste des dialogues de Platon, considère que la vérité n’est pas innée pour l’être humain mais qu’elle doit être acquise. Pour cela, nous devons d’abord prendre conscience que la plupart de nos pensées sont en fait des opinions, comme nous l’avons vu plus tôt.
Cette prise de conscience est nécessaire pour celui qui veut vraiment conquérir la vérité. Celle-ci ne se donne pas, elle se dévoile progressivement. D’ailleurs en grec « vérité » se dit alètheia et signifie à la fois « vérité » et « dévoilement ».
Au XVIIe siècle, Descartes a mené un travail d’examen de ses opinions pour tenter de sortir de son dogmatisme. Depuis son enfance, il a emmagasiné de nombreuses connaissances dans tous les domaines et les a acceptées sans sourciller ni les vérifier. Il constate alors que nos vérités sont construites soit par nos sens, soit par notre intellect, or ces deux peuvent se tromper voire être une illusion créée par notre inconscient.
Au moment où Descartes abandonne l’espoir d’atteindre une vérité, et semble admettre que nous sommes condamnés à nous contenter d’opinions, une vérité surgit enfin de manière fulgurante : il ne peut douter que son esprit est en train de douter.
Hume, empiriste sceptique, va plus loin que Descartes en déclarant qu’aucune vérité n’est définitive. Selon lui, seule l’expérience est révélatrice de vérité, or elle sera toujours insuffisante pour révéler des vérités universelles et nécessaires : il est en effet impossible pour l’être humain de faire l’expérience de l’universel (vrai partout) et du nécessaire (vrai de tout temps).
C’est ainsi qu’écrit Kant, dans sa Critique de la raison pure, que Hume l’a réveillé de son « sommeil dogmatique ».
Le sens commun est une référence commune à tous, indispensable pour que les esprits s’accordent. Cet effort suppose au moins deux conditions selon Kant :
La véritable connaissance n’est pas solitaire. C’est un processus commun, dans lequel chacun accueille le point de vue des autres afin d’élargir le sien. La démarche n’est pas évidente, mais elle garantit un accès à la vérité.
Au XIXe siècle, Nietzsche réaffirme l’idée qu’il n’existe pas une seule vérité, mais plusieurs dans une réalité donnée.
À travers la science, la politique, l’art et bien d’autres domaines, nous recherchons la vérité car elle est un moyen d’accroître notre puissance vitale, et de développer notre potentiel de création.