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Étude de documents
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Fiche méthode BAC

Introduction

L’analyse ou l’étude de documents en histoire est un exercice simple, bien que souvent mal compris par les élèves. Avant de débuter, il est important de souligner les trois erreurs principales à éviter.

Les erreurs à éviter

Une étude de document doit à tout prix éviter la paraphrase, l’analyse linéaire et l’exposé.

La paraphrase

C’est le fait de répéter quasiment mot pour mot, ou bien en changeant à peine quelques prépositions, ce que l’auteur a déjà écrit. Par exemple, dans un texte d’Euripide (un auteur athénien), il est écrit :

« Notre cité n’est pas au pouvoir d’un seul homme, elle est libre »

L’élève qui paraphrase va écrire sur sa copie :

« Euripide dit que sa cité n’est pas gouvernée par un seul homme et qu’elle est libre »

Ce genre de réflexion ne permet pas au professeur de percevoir si l’élève a compris le texte ou non. Elle démontre juste la capacité de l’élève à recopier un texte, ce qui peut même être interprété comme étant du plagiat ! Pour extraire les éléments importants de cette phrase sans pour autant paraphraser, on pourrait par exemple écrire :

« L’auteur exprime sa fierté envers la cité d’Athènes dont le régime politique s’éloigne de ceux de la tyrannie et de la dictature. Euripide associe donc la notion de liberté à celle de démocratie ».

Il s’agit donc bien d’interpréter le document, et non pas de le répéter d’une manière à peine voilée.

L’analyse linéaire

L’étude de document ne doit pas être une analyse ligne par ligne de ce qui est écrit dans le texte. Cette analyse linéaire doit servir, dans un premier temps, au brouillon. Mais elle ne doit pas être restituée à la fin de l’analyse. Concrètement, cela revient à dire qu’il ne faut pas analyser le document en écrivant :

« Dans la ligne 1, Euripide parle de la cité et du pouvoir d’un seul homme… »

« Dans la ligne 2, Euripide parle de la tyrannie et de la dictature… »

L’exposé

Le troisième souci que l’on rencontre souvent dans les copies est celui de l’exposé. L’élève a compris le thème principal du texte et se lance alors dans une composition ou un exposé sur le sujet de manière très générale, en oubliant totalement d’analyser le document. Or, c’est bien à partir du document qu’il faut construire sa réflexion et non pas l’inverse !

Étape 1 : le paratexte

Avant même de lire le document, il faut s’intéresser au paratexte, c’est-à-dire à ce qu’il y a autour du texte.Il faut alors repérer :

  • l’auteur du document ;
  • la date du document ;
  • a nature du document.

L’auteur du document

Le jour d’un examen, si l’auteur du document n’est pas célèbre, il y aura une note en bas de page qui permettra de le situer et de le caractériser (écrivain, journaliste, homme politique, etc.).

Si jamais il n’y a pas de note de bas de page, c’est que les élèves sont sensés connaître l’auteur : ce doit être un personnage évoqué dans le cours.

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Exemple

Par exemple, lors d’un contrôle sur la Révolution française, il n’y aura pas de note de bas de page pour Robespierre. Il faut alors écrire une courte biographie pour situer le personnage. On ne demande pas des données précises ou un roman sur sa vie, mais une simple mise en contexte. Par exemple, dans le cas de Robespierre, il faudrait écrire :

« Révolutionnaire français, chef du parti des Montagnards et partisan d’un approfondissement des mesures révolutionnaires ».

La date du document – Le contexte historique

La deuxième étape consiste à repérer la date de publication du document.

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Attention

Attention

Il peut y avoir une différence entre la date de publication d'un ouvrage et le sujet traité dans ce dernier. Il faudra alors signaler deux contextes historiques :

  • le contexte de la date de publication du document (lorsque cela est nécessaire, ce qui n’est pas toujours le cas) ;
  • le contexte du sujet traité.
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Exemple

Par exemple, un discours de Robespierre sur la Révolution est facile à dater : entre 1789 et 1794. Par contre, une biographie contemporaine de Robespierre peut être publiée au XXIe siècle. Il faudra donc dire que l’auteur est contemporain (sans pour autant détailler le contexte du XXIe siècle), mais que son sujet d’étude se situe à la fin du XVIIIe siècle.

Le but de cette partie est de replacer le texte dans un « avant » et un « après ». Dans le cas d’un discours de Robespierre, il faudrait pouvoir le replacer dans un « avant », c’est-à-dire au moment du début de la Révolution et des premières mesures révolutionnaires prises, et das un « après », c’est-à-dire parler des conséquences des mesures prises par Robespierre.

La nature du document

C’est un aspect souvent négligé et qui est pourtant crucial pour la compréhension du document.

À quel type de document avons-nous à faire ? Est-ce un article de journal ? Un discours politique ? Un extrait d’une pièce de théâtre ou de roman ?

Il faut immédiatement cerner la nature du document, dans le but de déterminer qui est le destinataire du document. Selon le destinataire, ciblé, la nature du document change, et le vocabulaire employé change donc aussi. Un discours politique est destiné en général au peuple, tandis qu’un décret qui apparaît dans un bulletin officiel est destiné aux professionnels concernés.

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Exemple

Le texte d’Euripide cité plus haut est extrait d’une pièce de théâtre. Il faut donc se demander pourquoi cela est important. Si on se demande qui participait aux pièces de théâtre dans l’Antiquité grecque par exemple, on peut se rendre compte qu’il s’agissait du peuple. La pièce de théâtre est donc un moyen efficace pour faire passer un message de propagande, et dans le cas de notre texte, de soutien au système démocratique.

  • L’analyse du paratexte permet donc de saisir, sans avoir lu le texte, les principaux enjeux du document.

Étape 2  : Analyse linéaire au brouillon

Détermination des mots clés, des références importantes du document

Une fois l’analyse du paratexte établie vient la lecture du texte.

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Astuce

Il est conseillé de numéroter les lignes du texte si ce n’est pas déjà fait. Cela permettra de retrouver et citer les termes-clés plus facilement.

Ensuite, ligne par ligne, il faut relever sur le brouillon les éléments qui paraissent importants. Ce peut être des termes qu’il faudra définir sur la copie ou bien des évènements historiques qu’il faudra expliciter. Dans une ligne, il peut y avoir parfois 5 éléments clés ; dans une autre ligne, il peut n’y en avoir aucun.

Lors d'une première lecture, il peut y avoir des références difficiles à saisir. Il faut faire attention à ne pas les laisser de côté en explicitant seulement les passages aisément compréhensible  !

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Exemple

Dans les discours de propagande, il peut y avoir des contradictions. Par exemple, alors que Napoléon instaure un système autoritaire, il défend la démocratie. Il faut donx expliciter ces contradictions et ne pas passer à côté.

Proposition d’un plan

La suite de l’exercice s’apparente davantage à un puzzle qu’à un exercice formel. Il faut regrouper les mots, références ou termes clés en grandes parties. On remarque en général très vite que certains termes se répètent, d’autres se rejoignent, ou d’autres encore n’ont rien à voir les uns avec les autres. Il faut donc regrouper les termes qui s’assemblent dans des parties différentes et donner un titre général à chaque partie.

En général, dans les documents proposés, les enjeux principaux, c’est-à-dire les parties du travail, sont facilement identifiables. Il y en a en général trois, même si un plan en deux parties peut être (parfois) toléré. Attention également au plan en quatre parties, peu apprécié des professeurs et qui démontre qu’une partie a mal été comprise.

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Attention

Il vaut mieux un plan en deux parties proportionnées et solides qu’un mauvais plan en trois parties inégales.

La problématique

Ce n’est qu’après avoir réalisé toutes ces étapes qu’il est possible d’élaborer la problématique. Il faut éviter de le faire avant, au risque de passer à côté de l’étude de document.

Après avoir déterminé le contexte, l’auteur, les trois principaux enjeux, il est possible de répondre à la question suivante :

« À quelle question répond le document » ?

Il faut en effet envisager l’étude de document comme un jeu auquel on aurait fourni la réponse (le document) et dont il faudrait retrouver la question.

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Attention

Le titre du texte donné et inventé par le professeur n’est souvent pas le titre du document. Il s’agit simplement d’une orientation, d’une aide pour permettre de trouver la problématique.

Il faut se demander alors à quel problème historique répond le document, ou encore pour quelle raison ce document a été choisi pour illustrer tel problème.

Cette problématique doit être élaborée sous forme de question ou d’affirmation.

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Exemple

  • Dans le texte d’Euripide par exemple, la problématique suivante aurait pu être posée :

Quelles sont les forces et les faiblesses de la démocratie athénienne selon Euripide ?

  • Mais cela aurait pu être également :

Dans le texte, Euripide nous indique les forces et les faiblesses du régime démocratique athénien.

Rédaction du corps de texte

Introduction

L’introduction doit reprendre l’essentiel de l’analyse du paratexte et doit contenir les informations suivantes :

  • nature du document ;
  • auteur ;
  • contexte historique ;
  • problématique ;
  • présentation du plan.
  • L’introduction doit être efficace et précise et doit faire entre 8 et 10 lignes.

Plan

Il n’est pas nécessaire de faire apparaître sur la copie le grand 1, le grand 2 et le grand 3. En général, si le commentaire est suffisamment bien réalisé, notamment à l’aide de transitions entre les parties, le correcteur doit pouvoir les retrouver.

Les parties doivent être divisées en deux ou trois sous-parties, qui correspondent à deux ou trois sous-sujets.

  • Il faut penser à s’appuyer sur le document pour illustrer son propos. On peut même commencer par une citation du texte afin de construire son raisonnement.
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Exemple

« …dans la ligne 2, Euripide évoque la notion de liberté dans la démocratie. Il convient tout d’abord de définir ce qu’Euripide entend par démocratie afin d’expliciter ses propos »

Il faut également penser à utiliser des connecteurs logiques entre les parties (en effet, par conséquent, c’est pourquoi, en revanche, etc.), afin de faire comprendre au correcteur que le raisonnement est une construction logique et argumentée.

La conclusion

Il faut reprendre ici ce qui a été écrit et le résumer sans apporter de nouvelles informations. Il est possible de placer une phrase d’ouverture en évoquant par exemple ce qui se passera après le document (par exemple, le système démocratique athénien va dépérir, ou dans le cas de Robespierre, les mesures sur la Terreur vont conduire à sa mort).

Remarques générales

  • Même si on parle souvent du document type texte, cette méthodologie est valable pour tous les supports documentaires. Elle est également valable pour une analyse de plusieurs documents combinés. Il est possible d’avoir une carte, un discours et une statue par exemple. Il faudra non pas les étudier de manière isolée mais au contraire essayer de relever tous les points communs que leur analyse soulève, les mettre en relation. Et dans l’introduction, il faudra veiller à citer la nature de chaque document.
  • La partie à ne pas négliger est l’analyse du paratexte. Elle est fondamentale dans la compréhension du ou des documents.
  • L’histoire a toujours été contemporaine a une période donnée. Il faut donc souligner les zones d’ombres, les partis pris du document, les postures idéologiques qu’il soulève. Il ne faut pas se contenter de présenter superficiellement les problèmes soulevés, ou de faire un catalogue des thèmes clés, mais il faut rendre son travail dynamique, en mettant en perspective ces éléments.
  • Il ne faut jamais donner son opinion sur un texte ou sur un auteur. L’exercice n’est pas savoir ce que l’élève pense de ce que dit Robespierre par exemple mais de savoir ce qu’il dit, comment il le dit et pourquoi il le dit. Peu importe si on est d’accord ou non avec lui.
  • Il faut veiller à ne pas se laisser submerger par le temps. Au bac, le commentaire de document dure à peine 1 heure. Il faut donc se lancer dans l’écriture très rapidement, ne pas rédiger tout son travail au brouillon, mais se contenter de l’introduction et du plan.