Introduction :
La composition est l’un des deux éléments de l’épreuve d’histoire-géographie du baccalauréat. Cette épreuve, qui dure 3 heures en tout, est donc faite de la composition (aussi appelée commentaire), axée sur un sujet d’histoire ou de géographie, mais aussi d’une étude de document ou d’un croquis cartographique.
La composition est un exercice redouté des élèves, surtout lorsqu’ils ont l’impression de ne pas connaître suffisamment d’informations pour écrire durant 1h45 à 2 heures (temps qu’il faut consacrer à cet exercice le jour du bac). Il implique non seulement un travail personnel approfondi mais surtout une rigueur dans la méthode, proche de celle demandée pour l’analyse de document. Comme tout devoir de composition, il doit contenir :
- une introduction ;
- un développement en deux ou trois parties ;
- une conclusion.
Il est important de ne pas se décourager lorsqu’on découvre le sujet. Même si on a l’impression de n’avoir rien à dire, il faut remobiliser très rapidement ses connaissances et écrire au brouillon toutes les idées qui viennent à l’esprit sur le sujet ; on se rend alors souvent compte qu’on en sait beaucoup plus que ce qu’on pensait.
Travail au brouillon
Travail au brouillon
Analyser le sujet
Analyser le sujet
C’est le premier réflexe à avoir. Il faut définir tous les termes, même ceux qui semblent évidents, et analyser les connecteurs logiques entre les thèmes.
Le sujet « Le Congrès de Vienne en 1815 » ne correspondra pas à la même composition que : « Le Congrès de Vienne et le réveil du sentiment national ». Dans le second sujet, il faudra mettre en évidence les liens qui unissent le Congrès de Vienne (qu’il faudra définir sans doute dans une première partie) au sentiment national émergent (dont les formes et modalités devront être analysées).
Ne jamais négliger les prépositions
Ne jamais négliger les prépositions
Si jamais il y avait un sujet de type : « Le Congrès de Vienne face au réveil du sentiment national », ce serait encore une autre composition qu’il faudrait élaborer puisque la préposition « face » évoque un conflit, alors que la préposition « et » unit les deux thèmes.
- Il ne faut donc jamais négliger les prépositions lors de la lecture attentive du sujet !
Délimiter le sujet dans le temps et l’espace
Délimiter le sujet dans le temps et l’espace
Dans le cas d’une composition en histoire il faut délimiter le sujet dans le temps, et dans l’espace dans le cas d’une composition en géographie. Le sujet doit pouvoir s’intégrer dans un « avant » qui sera défini en introduction, et un « après », qui peut faire l’objet d’une mention dans la troisième partie ou bien en conclusion. Chaque sujet donné soulève une problématique historique ou géographique définie, qui aura sans doute déjà été vue en classe. Il convient donc de la (re)construire, sans pour autant copier le sujet.
Par exemple, dans un sujet sur « République et laïcité au XXe siècle en France », la problématique ne pourra pas être « comment définit-on la république et la laïcité au XXe siècle en France » mais bien plutôt quelque chose du genre : « Comment la laïcité participe-t-elle à la définition des fondements de la République française au XXe siècle ? » On reprend les termes du sujet, non pas de manière artificielle mais en problématisant et en hiérarchisant les termes.
Les acteurs et les lieux
Les acteurs et les lieux
Une fois que les termes ont été définis (et qu’une problématique est peut-être déjà soulevée), il faut maintenant définir :
les acteurs engagés dans le problème soulevé par le sujet. En histoire c’est souvent évident, en géographie un peu moins. Lors d’un sujet de composition géographique, il faut mobiliser ses connaissances pour faire apparaître les pays ou groupes de pays engagés dans le problème, ainsi que les organisations internationales officielles (type ONU ou ONG) qui jouent très souvent un rôle fondamental dans les conflits d’aujourd’hui.
les lieux du problème : cela peut être l’Europe de 1914, l’Empire colonial français ou, pour la géographie, l’Arctique et ses pays frontaliers, etc.
La problématique
La problématique
Une fois que tous les éléments précédents on été analysés, il est enfin possible de définir une problématique. Elle peut être exprimée sous forme de question ou bien d’affirmation, et doit reprendre les termes du sujet sans pour autant copier le sujet.
Élaboration du plan
Élaboration du plan
Le plan doit être une réponse à la problématique.
En théorie, le correcteur devrait pouvoir retrouver le sujet seulement avec le plan proposé. Le plan doit en général être composé de trois parties, c’est ce que les professeurs préfèrent. Mais un plan solide en deux parties est toléré. Si jamais un plan en quatre parties est proposé, ceci signifie que le plan est déséquilibré et qu’il faut revoir l’organisation des sous-parties.
Les grandes parties correspondent aux deux ou trois grands points soulevés par la problématique choisie. Le plan doit donc être cohérent avec le problème soulevé. Autrement dit, pas question d’élaborer un plan qui n’a rien à voir avec la problématique, ceci est symptomatique d’un mauvais travail. Dans ce cas, il convient soit de changer la problématique pour qu’elle soit cohérente avec le plan, soi de retravailler le plan, en revoyant les priorités dans les problèmes soulevés.
Introduction et conclusion
Introduction et conclusion
Ce n’est qu’après ces étapes réalisées au brouillon qu’il est possible de rédiger l’introduction puis la conclusion. Attention de ne pas perdre de temps à rédiger toute la composition sur la copie sous peine de ne pas avoir assez de temps pour recopier au propre.
Rédaction du sujet
Rédaction du sujet
Le gros du travail a été réalisé sur le brouillon. Après avoir recopié l’introduction au propre, il faut rédiger les deux ou trois parties préalablement choisies. Les parties doivent être reconnaissables visuellement, c’est-à-dire que le correcteur doit voir lorsque débute une grande partie, et lorsqu’elle termine. Pour cela, il faut débuter chaque partie par un alinéa, et sauter une voire deux lignes entre chaque partie. Pas la peine de sauter des lignes entre chaque sous-partie : l’alinéa permet de les distinguer.
Il convient également de soigner les transitions, en utilisant des connecteurs logiques variés. Beaucoup de copies moyennes négligent les transitions : ceci implique pour le correcteur que la logique du travail n’est en fait qu’artificielle et qu’il n’a y a pas de raisonnement construit et argumenté.
Chaque argument avancé doit être accompagné d’un exemple précis pioché dans son réservoir de connaissance. Ainsi, la composition d’histoire démontre qu’elle est une dissertation, non pas d’ordre littéraire, mais bien d’ordre historique. Il ne s’agit pas en ce sens d’interpréter les faits historiques en exprimant son opinion personnelle sur le sujet, mais bien de proposer une réponse au problème historique soulevé.
Il convient à tout prix d’éviter les formulations du type « moi, je pense que… », « selon moi, ceci signifie que… ».
En ce qui concerne la conclusion, elle doit reprendre la problématique et y répondre. Il est capital de faire un travail cohérent. Il est possible de réaliser une phrase d’ouverture mais ce n’est pas indispensable.
Les pièges à éviter
Les pièges à éviter
Comment éviter le hors-sujet ? Certains élèves ne comprennent pas la note qu’ils ont eu, alors qu’ils ont bien souvent écrit beaucoup. En fait, si le temps nécessaire est pris pour analyser le sujet et les relations entre les termes proposés, il est difficile de faire un hors-sujet. En revanche, une lecture trop rapide du sujet conduit souvent à une interprétation générale et superficielle du problème, conduisant alors à un hors-sujet.
Si le sujet du baccalauréat est : « La guerre froide : 1947-1962 » et que l’élève se contente de faire un exposé général sur la guerre froide, il aura réalisé un hors-sujet. Les dates présentées dans le sujet permettent d’orienter la problématique vers la mise en place de la guerre froide, ce qui n’est pas équivalent à un exposé général sur la guerre froide. Il y a aura un début à expliquer : 1947, une fin : 1962, et les événements relevant des années 1950. Il convient donc d’être particulièrement vigilant.
Par ailleurs, certains élèves n’obtiennent pas les résultats espérés en raison des fautes de français. Il faut absolument maîtriser l’accord genre / nombre (les « guerre » mondiales), les participes passés : (« il a disparut »), ou la conjugaison (« bien qu’il est allé à Berlin »). Ce sont des fautes de bases pénalisantes lors du baccalauréat.